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Faut-il changer de gouvernement ?
Publié le mardi 18 avril 2017   |  Tamtam Info




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Nous n’avions pas l’habitude dans ces colonnes de traiter de ce genre de problématique qui, nous semble-t-il, ne relève pas de la compétence journalistique. Si nous avons décidé de sortir de notre réserve, c’est tout simplement parce que le gouvernement de la seconde mandature du Président Issoufou, concocté dans des circonstances particulières, ne nous semble plus adapté à relever les défis qui lui ont été confiés. Sans être très méchant, à titre de comparaison, on peut dire que ce gouvernement est le plus incompétent qu’on n’ait connu dans ce Niger contemporain.
Bien entendu, tous ne sont point nuls dans cette équipe gouvernementale, tractée sans doute par quelques personnalités d’envergure qui sortent largement du lot. Globalement, ces bons élèves de la classe peuvent se compter sur les cinq doigts d’une seule main : Bazoum Mohamed, Ibrahim Yacoubou, Albadé Abouba, Hassoumi Massaoudou et enfin, le Dr Illiasou Idi Mainassara !
Convenez avec nous que sur la quarantaine des membres composant ce gouvernement, c’est bien peu, très peu !
L’actuelle équipe gouvernementale est amorphe, bien des fois inerte, pour ne pas dire, en restant dans les termes de la courtoisie, frappée du sceau de l’inefficacité. Or, en régime semi-présidentiel, le gouvernement devrait être la cheville ouvrière, le fer de lance de l’exécutif. C’est lui qui doit mettre en branle toute la politique de la nation définie par le Président de la République et sur la base de laquelle il a été élu. Il devrait être composé d’hommes et de femmes extrêmement compétents et pointus, mais surtout totalement dévoués à servir la cause patriotique.
Or, le gouvernement actuel semble aux antipodes de ce que devrait être un véritable gouvernement de combat, qui va au charbon et au four pour défendre sa feuille de route. En régime semiprésidentiel, le Président de la République définit seulement les grandes lignes de la politique de la nation, il revient aux membres du gouvernement d’aller dans les détails pour donner corps et vie aux grandes orientations. Aujourd’hui, qu’observe-t-on chez nous avec un gouvernement qui n’a rien à envier du point de vue de sa taille et bâtie sur l’autel de la compétence ?
Le Président de la République, qui devrait se limiter dans son rôle de pivot des institutions, est, bien souvent, obligé d’être au four et au moulin. Face à cette démission apparente du gouvernement, il (le Président) doit se démener comme un beau diable pour combler le vide laissé par certains ministres qui ne le sont que par titre. Mais, comment en aurait-il été autrement, lorsque selon la logique du partage, ce sont des individus sortis ex nihilo qui sont bombardés ministres de la république, sur la base seulement du bon vouloir du président du parti ?
Il est évident qu’en érigeant le système de partage en mode de gouvernance politique, on aboutit forcément à ce genre de situation, c’est-à-dire la mé- diocrité. En réalité, nous payonslà le prix fort de notre système partisan (multipartisme intégral désordonné) et de notre mode de scrutin (Représentation proportionnelle) qui ne favorisent guère l’émergence d’une majorité homogène susceptible de gouverner efficacement le pays. En effet, avec un mode de scrutin à la proportionnelle, et surtout une élection présidentielle à deux tours, aucune formation politique, fût-elle le MNSD-Nassara de l’époque ou le PNDS d’aujourd’hui, ne peut conquérir seul le pouvoir sans nouer des alliances électorales.
Evidemment, les partis politiques moyens ou même les microscopiques formations politiques deviennent des jeunes filles très courtisées qui ne manqueront point d’étaler, demain, tous leurs caprices ! Or, pour accéder au pouvoir, vous êtes obligés de faire la cour à ces petites et moyennes formations. Une fois au pouvoir, vous n’êtes point à l’abri d’éventuels chantages pour l’obtention soit d’un strapontin ministériel, soit pour obtenir une absolution ou une impunité au profit de certains membres indélicats de leurs rangs !
C’est ce que l’on appelle, couramment, la dictature des petits partis qui rythme notre vie démocratique actuelle. Osez toucher à un seul cheveu d’un allié, surtout s’il dispose d’une représentation parlementaire, et vous en ferez les frais immédiatement, puisqu’il nomadisera, avec armes et bagages, vers l’adversaire d’en face, au risque de vous mettre en cohabitation. Voilà pourquoi notre système politique actuel ne prédispose guère à l’avènement d’une équipe gouvernementale hautement compétente, car les nominations dans les états-majors des partis politiques ne sont pas souvent fonction des mérites techniques des titulaires mais bien le fruit d’un servile militantisme consistant à cirer les bottes du »leader ».
Nous en sommes-là aujourd’hui avec cette pléthore de »sinistres » dont on ignore ce que fait la majorité d’entre eux, à part meubler la salle du Conseil des Ministres à la présidence qui ressemble, chaque semaine, à une classe d’école ! Si d’aventure le Président de la République prenait un décret pour congédier ce gouvernement, il ne se trouverait personne Niger pour s’en émouvoir !

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