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Entretien avec Zalika Souley, la doyenne du cinéma nigérien
Publié le dimanche 31 mars 2013   |  Sahel Dimanche




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Zalika Souley est née en 1947. Selon l’encyclopédie en ligne Wikipédia, elle est la première actrice professionnelle de cinéma en Afrique. Elle a également fait du théâtre et de la télévision. En 2003, la réalisatrice nigérienne Rahmatou Keïta lui a consacré un documentaire : « Allèèssi, une actrice africaine ».



Zalika, est-ce votre première participation au Fespaco ?

(Rires) Non, j’y participe depuis 1969. J’étais à la première semaine, la deuxième semaine, le premier festival panafricain du cinéma, jusqu’à la 23ème édition. J’étais présente à toutes les éditions du Fespaco. La première édition, on peut dire que c’est un festival pour le Niger parce que c’est le premier festival où le Niger a ramassé les deux grands prix. Le prix de la coproduction pour « FVVA (femme, villa, voiture, argent) » de Moustapha Alassane et l’étalon du Yennenga au film « le wazou polygame » de Oumarou Ganda.

Avec toutes ces participations au Fespaco, selon vous, qu’est-ce qui a vraiment changé ?

Le changement, c’est surtout au niveau de l’engouement. Parce qu’avant, les cinéastes étaient plus nombreux que les journalistes ; maintenant, c’est le contraire. Il faut aussi reconnaître que maintenant, il y a beaucoup de films. Les jeunes s’intéressent au cinéma et c’est une très bonne chose.

Et par rapport à l’organisation du Fespaco ?

Je peux dire que c’est bien organisé, parce qu’avoir tout ce monde-là et s’en sortir, c’est vraiment quelque chose. La seule chose que je regrette, c’est que le Niger devait être un pays invité d’honneur. Je ne sais pas si c’est par manque de moyen ou par négligence qu’on soit passé comme ça.

Que devient Zalika ?

Zalika est là, toujours la même ! Modeste et je continue à jouer mes petits bouts de rôle dans des films si des réalisateurs me sollicitent. Parce que dans le cinéma, il n’y a pas d’âge. Chaque âge a son rôle.

La dernière fois que vous avez tourné, c’était quand ?

C’était en 2011 dans un film malien, « les concessions » d’Ibrahim Touré du Mali.

Que pensez-vous du cinéma nigérien à l’heure actuelle?

Le cinéma nigérien est très bien maintenant. Le cinéma avance avec les jeunes. La preuve en est que nous avons trois films en compétition à cette 23ème édition du Fespaco. C’est déjà une bonne chose. Les jeunes ont besoin d’encouragement. Par exemple, ici au Burkina, l’Etat donne chaque année, 50 millions aux cinéastes. Si le Niger peut faire ça, je sais que ça ne peut pas faire un film mais ça encourage.

Depuis que vous avez tourné dans «Al’lèèssi... Une actrice africaine», votre vie a-t-elle changé ?

C’est un rôle que la réalisatrice a voulu que je joue. Moi, je ne suis pas malheureuse. On veut me faire passer pour une malheureuse dans un film mais je ne suis pas malheureuse en réalité. C’est un rôle qu’elle a voulu, elle est réalisatrice, j’ai joué avec elle comme ça mais je ne suis pas malheureuse. J’ai vu un jour un Blanc qui voulait m’inviter parce qu’il disait qu’il y a « Al’lèèssi » et « le retour d’un aventurier » qui passaient et ce dernier voulait que je sois là pour me présenter et on dit que j’étais cachée en France sans papier alors que je n’étais pas en France. J’étais aux Etats Unis et même là je n’étais pas sans papier. J’ai ma « green card » de dix ans. On dit que j’étais caché quelque part parce que j’étais sans papier, parce que la réalisatrice ne voulait pas que les gens me voient, parce que ce n’est pas ce qu’elle voulait que je sois dans le film que je suis. Vraiment, je ne suis pas malheureuse et je suis fière d’être nigérienne.

Des perspectives ?

Oui en effet. Si ce n’était pas le problème survenu au Mali, on allait tourner à Tombouctou un long métrage. Malheureusement, avec la guerre, on est obligé d’attendre.

Réalisé par M. S. Abandé Moctar

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