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Mme Elback Zeinabou Tari Bako, ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant: »Ces interventions ont permis d’enregistrer des progrès significatifs sur la vie socio-économique, politique et juridique des femmes en général…
Publié le mardi 16 mai 2017   |  Tamtam Info


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© Autre presse par DR
Mme Elback Zeinabou Tari Bako,la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l`Enfant.


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Madame la ministre, les femmes nigériennes célèbrent aujourd’hui la 26ème édition de leur Journée Nationale. Depuis son institutionnalisation, quel est l’impact de cette journée sur la situation de la femme rurale au Niger ?

Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer dans le cadre de la Journée Nationale de la Femme Nigérienne, dont nous célébrons aujourd’hui la 26ème édition.

Cette journée, faut-il le rappeler, est le fruit de la marche historique du 13 mai 1991 organisée par les femmes, en vue de revendiquer une meilleure représentation de la composante femme au sein de la Commission Préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine, portant ainsi leur nombre de 1 à 5.

Cette journée a été instituée par décret en date du 25 novembre 1992.

Mon département ministériel a fait et continue de faire des actions d’appui à l’allègement des tâches domestiques (moulins, décortiqueuses, charrettes asines, matériel aratoire) ; le renforcement des capacités des groupements féminins à travers des formations ; l’accès au crédit et des sensibilisations sur les droits humains en général et ceux des femmes et des filles en particulier.

En plus de ces actions, mon département ministériel conçoit des politiques, des programmes et projets qui sont mis en œuvre par l’Etat et les autres acteurs avec l’appui des partenaires. Ces interventions ont permis d’enregistrer des progrès significatifs sur la vie socio économique, politique et juridique de la femme en général, celles vivant en milieu rural, en particulier.

D’aucuns disent que même en milieu urbain, la célébration du 13 mai n’est marquée que par des activités festives. Comment aller au-delà de ces activités et faire du 13 mai une journée d’actions concrètes et utiles pour le développement socio-économique des femmes urbaines et rurales ?

De plus en plus, la célébration de la Journée Nationale de la Femme est orientée vers des actions concrètes.
Pour cette édition, mon département ministériel se propose de célébrer la journée avec les femmes rurales.
Pour cela, chaque région a identifié un village qui abritera les activités entrant dans le cadre de la commémoration de ladite journée.

A cet effet, des actions de sensibilisation sont menées sur le thème afin de susciter leur adhésion à l’éducation et à la formation des filles conformément au Programme de Renaissance Acte II du Président de la République, Son Excellence Issoufou Mahamadou, qui fait de l’éducation un vecteur principal de nos valeurs.

Dans cette optique, un accent particulier est mis sur la nécessité d’assurer une bonne scolarité à tous les jeunes Nigériens, de la maternelle à l’université, tout en maintenant la gratuité et l’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 16 ans.

Madame la ministre, le 13 mai est donc diversement apprécié et célébré par les femmes. Quelles stratégies comptez-vous mettre en œuvre pour instaurer un climat de solidarité, d’égalité et de sérénité entre toutes les femmes ?

Effectivement, le 13 mai est diversement apprécié et célébré par les femmes. Pour instaurer un climat de solidarité, d’égalité et de sérénité entre toutes les femmes, les dispositions prises sont: la mise en place d’un comité pour l’organisation de la Journée composé de tous les intervenants en matière de promotion de la femmes (structures étatiques, représentants des ONG/Associations, syndicats partenaires au développement, etc.), l’élaboration d’un programme commun avec toutes les structures concernées sous la coordination du Ministère en charge de la Promotion de la Femme, la célébration de la journée dans toutes les régions du pays en mettant un accent particulier sur la solidarité avec les femmes vivant en milieu rural.

Le thème retenu pour cette 26ème édition est : »l’éducation et la formation de la jeune fille garantissent l’autonomisation économique de la femme pour un développement durable ». Qu’est-ce qui justifie le choix de ce thème ?

Le choix de ce thème n’est pas fortuit car l’éducation et la formation sont un socle pour le développement durable.
Citoyennes, à plus de 50% de la population du Niger et en tant qu’actrices de développement, les femmes nigériennes jouent un rôle prépondérant dans le développement du pays.

Il faut noter qu’aujourd’hui encore, la pauvreté touche 45,1% de la population dont les 2/3 sont des femmes.
En ce qui concerne la scolarisation des Filles, selon l’annuaire 2014 de l’Institut National de la Statistique (INS): le taux brut de scolarisation est de 82% dont 74,7% pour les filles et 89,5% pour les garçons; le taux d’achèvement au primaire est de 60%, dont 49,1% filles et 65,5% pour les garçons; le taux d’alphabétisation est de 42,8% en 2014 dont 18,2% pour les femmes et 40,2% pour les hommes; les adolescentes de la tranche d’âge de 10-14ans présentent le profil scolaire suivant: 65% sont non scolarisées et 35% ont été scolarisées tandis que pour celles de la tranche d’âge 15-19 ans, 75% sont non scolarisées et 25% scolarisées. On note une déperdition scolaire inquiétante à partir de l’âge de 15 ans.

Comme le montrent les indicateurs ci-dessus, l’éducation des filles et la formation des femmes constituent les facteurs de développement sur lesquels, selon le constat aux plans mondial et national, malgré les efforts consentis par les Etats, des disparités existent encore surtout dans le domaine de l’Education. Donc l’éducation et la formation constituent les facteurs clés de l’autonomisation des acteurs de la communauté et du développement d’un pays.

Dans ce domaine précis de l’éducation de la jeune fille, quelles sont les actions que vous comptez entreprendre particulièrement dans les zones rurales touchées encore par le mariage précoce ?

Dans les zones rurales touchées encore par le mariage précoce, des actions sont en cours, tel que le programme Illimin des adolescentes. L’objectif du programme est de contribuer à réduire le mariage précoce et les grossesses précoces dans les zones ciblées.

En outre, la mise en place des équipements d’allègement des tâches libère les femmes afin que les filles puissent aller à l’école, permettant ainsi la réduction des mariages précoces.

Madame la ministre, le Niger est l’un des premiers pays à adopter une loi sur le quota en 2000. Mais malgré les progrès enregistrés, la représentation des femmes à certains postes politiques demeure encore faible dans notre pays. Que comptez-vous faire pour que le genre soit pris en compte dans la gestion politique, sociale et économique de notre pays ?

L’évolution de notre système démocratique et le nouveau contexte de la décentralisation constituent des opportunités pour donner la chance aux hommes et aux femmes de ce pays de se retrouver autour d’un cadre idéal permettant à chacun et chacune d’apporter sa contribution dans la bonne marche du Niger.

Sur le plan social et économique, des actions ont été entreprises par mon département et les partenaires. Il s’agit entre autres de : la mise en œuvre des politiques, programmes et stratégies de développement; la révision de la Politique Nationale de Genre pour prendre en compte d’autres facteurs liés au changement climatique, à la paix, la sécurité et les questions humanitaires; l’élaboration des stratégies nationales de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG); l’Autonomisation économique des Femmes et leur plan d’actions; la mise en place des Cellules Genre dans les ministères sectoriels qui veillent à la prise en compte du genre dans leur domaine d’intervention; l’intégration du genre dans les plans de Développement Communaux (PDC); la mise en place de l’Observatoire National pour la Promotion du Genre (ONPG).

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