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Niger, dans la tourmente de la radicalisation sociale et politique!
Publié le lundi 22 mai 2017   |  Le Souffle Maradi


La
© Autre presse par DR
La marche de protestation de la société civile interdite par les autorités municipales
La marche de protestation du vendredi 13 janvier de la société civile interdite par les autorités municipales


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Le jeudi 4 avril 2017, scène surréaliste à Niamey. Une foule revancharde lapide un individu, un « déséquilibré mental », avant de le lyncher à l’aide d’un pneu sous les caméras des badauds. C’est la première fois qu’une scène de vindicte populaire aussi barbare se passe en plein midi dans « la Capitale » où tous les attributs de la Justice sont pourtant présents.

Loin d’être un fait divers anodin, ce subit accès de violence, qui n’est pas le premier de la liste, est l’une des parfaites illustrations de la « radicalisation » des nigériens.

Les radicaux, il n’ya pas que les BH …

Moins d’une semaine après ce tragique « fait divers », un jeune homme, dont on ignore les motivations, assassine sa jeune femme dans les faubourgs de Tsarnaoua. Des récents assassinats de jeunes femmes ont eu lieu ces derniers jours à Agadez, Zinder et Maradi. Auparavant, un jeune lycéen « radicalisé » étranglait sa mère au quartier Koiratégui de Niamey. Dans le même quartier, un autre jeune homme assassine son copain lors d’une bagarre. Les images des ces crimes odieux et crapuleux ont largement fait le tour des médias et des réseaux sociaux.

Le pic de violence a sans doute été enregistré le 10 avril dernier, quand des éléments de FDS déchainés, envoyés pour contenir une simple manifestation estudiantine, s’en sont pris avec une rare violence à des étudiants désarmés. Bilan 1 mort, plusieurs blessés. Ce jour-là, le pays a frôlé la cata. Le bilan aurait pu être bien plus lourd… Tous ces épisodes de violence, apparemment sans lien les uns avec les autres, sont en réalité, pour qui veut comprendre, des signes avant coureurs d’une société qui se radicalise et bascule dans l’intolérance et la violence.

Entre plusieurs définitions, retenez que la « radicalisation » chez un individu ou un groupe d’individus, consiste à l’adoption d’une position extrémiste et la ferme volonté de l’imposer aux autres, y compris par la violence. Vu sous cet angle, l’on constate bien à quel point les sphères sociales et politiques de notre pays sont investies, voire contrôlées, par des individus ou groupes d’individus fondamentalement radicalisés… Finalement, à regarder de près, il n’ya pas que les « fous » de Boko haram pour être étiqueter comme tel.

Acteurs sociaux, dans la sauce !

Le bras de fer interminable entre les syndicats des secteurs les plus sensibles (Education, Santé, Finances, …) et le gouvernement, se traduisant sur le terrain par des « grèves sauvages » à répétition est, toute proportion gardée, l’un des exemples parmi les plus achevés de la radicalisation de notre société. L’impression dominante chez les nigériens est que les syndicats jouent aux « extrémistes » et cherchent à contraindre le Gouvernement, quitte à sacrifier l’intérêt général, l’économie du pays ou même l’avenir des enfants. Un seul argument suffit à ces « organisations radicalisées » pour justifier leurs « revendications légitimes » : l’enrichissement illicite des élites au pouvoir… Une réalité difficilement cernable ! Au bout du compte, la stratégie des syndicats se révèle être une méchante démarche visant à infliger des violences gratuites au « peuple » afin de forcer la main d’un gouvernement qui a la tête ailleurs.

Et qu’en est-il de ce « collectif de la société civile » ? Rien que dans cette année, il est déjà à son énième « appel à marcher », y compris les jours ouvrables. Ses leaders se répandent dans les médias et ne cessent de dénoncer dans des verbes irrévérencieux, les « dérives de la Renaissance ». C’est justement dans les verbes et les adjectifs que le radicalisme des nigériens s’exprime avec le plus de véhémence. Les insultes grossières à l’endroit des « hautes autorités » et des « hautes personnalités » du pays sont devenues le sport favori des nigériens. Mieux, certains d’entre ces « radicalisés » ou « radicaux » n’hésitent plus à enregistrer des audios incendiaires ou des vidéos virales, insultant « père et mère », qu’ils balancent sur les réseaux sociaux. Dans le même ordre d’idée on ne compte plus, en ces temps de canicule, les scènes de bagarres dans les familles, les rues, les fadas et même dans les services… Tout le monde veut en découdre !

« Guristes » et « lumanistes », premiers radicaux ?

Mais les « vrais radicaux » se retrouvent principalement dans l’arène politique. Depuis le fameux « trop c’est trop » du 22 mars 2017, tous les analystes étaient unanimes à dire que « les camarades du PNDS » avaient définitivement basculé dans la radicalisation politique. Il semble que désormais, les « faucons » aient pris le contrôle de l’appareil judiciaire et répressif du pays et s’en servent à volonté. Depuis cette date en effet, les arrestations de journalistes, d’acteurs de la société civile, d’activistes et d’hommes politiques, se sont multipliées au Niger. Les dernières arrestations ont eu lieu le 14 et 15 mai dernier et ont concerné respectivement l’activiste Abdourahamane Insar à Agadez et l’opposant Amadou Djibo dit Max, président de la coalition des partis membres de l’opposition. Selon toute vraisemblance, une chasse systématique est lancée contre tous « les mal-pensants » du régime en place. Ce qui a pour effet d’amplifier l’exaspération générale…

Le radicalisme des « ultras du PNDS », n’a d’égal que celui développé par les « fanatiques lumanistes », « farouches opposants » au régime du Président Issoufou et « adeptes du Gourou » Hama Amadou. Leur détermination à « saborder la Renaissance » par tous les moyens, nourrie par l’exil prolongé de leur président, est sans borne. Nombreux parmi eux, sont ceux qui rêvent d’un coup d’état imminent, d’une révolution à brève échéance ou d’un tout autre cataclysme politique qui les débarrasserait de ce « régime impie », objet de tous leurs malheurs. C’est ainsi qu’ils souhaitent ouvertement, tous les malheurs du monde au Président Issoufou qu’ils qualifient de « usurpateur ».

Vous avez dit « déradicalisation » ?

Au moment où se vient de se terminer à Diffa (du 15 au 17 mai), un symposium international sur la « déradicalisation des jeunes et l’insertion des repentis de Boko Haram », l’occasion est belle de voir ce chantier élargi à tous les nigériens, en particulier aux « ultras du PNDS » et aux « fanatiques du MODEN/FA Lumana ». Ces deux groupes politiques très radicalisés, par leurs actions combinées, ont divisé les nigériens, cultivé la haine et le mépris mutuel et basculé le pays tout entier dans l’intolérance politique et sociale …

Ce faisant, Ils constituent une menace pour la paix, le mieux vivre ensemble et la cohésion nationale…


El Kaougé Mahamane Lawaly

Le Souffle Maradi.

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