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Le Sahel N° du 24/5/2017

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Le Président Issoufou Mahamadou a pris part au 43ème Sommet du G7 à Taormina, en Italie : Le Chef de l’Etat met en exergue les dangers liés à la combinaison du terrorisme, de la pauvreté et des effets du changement climatique
Publié le lundi 29 mai 2017   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le Président de la République,SEM Issoufou Mahamadou et le Président Français Emmanuel Macron


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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a regagné Niamey, le samedi 27 mai 2017 dans l’après-midi, venant de Taormina, Sicile, en Italie, où il a participé au 43ème Sommet du G7. A son arrivée à Niamey, le Chef de l’Etat a été accueilli, à sa descente d’avion à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SEM Brigi Rafini, puis salué par les présidents des Institutions de la République et les membres du Gouvernement et ceux des autres corps constitués.
Outre les dirigeants du G7 à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et l’Union Européenne, ceux de plusieurs pays africains ont pris part à cette rencontre notamment les Chefs d’Etat du Niger et de la Guinée SEM Alpha Condé, également Président de l’Union Africaine et le Vice-président du Nigeria, SEM Yemi Osinbajo.
Les dirigeants de la Tunisie, du Kenya et de l’Ethiopie ont également été invités à ce Sommet dont les travaux ont porté sur l’économie mondiale, la politique étrangère, la sécurité des citoyens et la viabilité environnementale.
Samedi, avant de reprendre le chemin retour pour Niamey, le Président Issoufou Mahamadou a prononcé un important discours devant les participants à ce sommet. Le Chef de l’Etat a déclaré que « la lutte contre le terrorisme dans les pays du Sahel et du bassin du Lac Tchad exige que des mesures urgentes soient prises pour éteindre le chaudron Libyen ». «Cette lutte, exige aussi une stratégie globale d’attrition, visant à priver le terrorisme de ses ressources matérielles, financières et humaines, a dit le Chef de l’Etat, ajoutant que « la prévention dans la lutte contre le terrorisme passe aussi par la lutte contre la pauvreté et les inégalités. »
La pauvreté dans le bassin du Lac Tchad est une des conséquences du changement climatique, a-t-il souligné, précisant que la «combinaison du terrorisme, de la pauvreté, des effets du changement climatique, de la pression démographique, a créé un flux migratoire sans précédent dans l’histoire de l’humanité »
En marge de cette rencontre, le Chef de l’Etat et son homologue français SEM Emmanuel Macron ont présidé vendredi en fin d’après-midi une réunion bilatérale regroupant les délégations des deux pays.
Peu après, SEM Issoufou Mahamadou et les autres dirigeants ont assisté à un concert au Théâtre grec de Taormina. Ensuite, le Président du Conseil italien SEM Paolo Gentiloni leur a offert un diner officiel au Grand Hôtel Timeo.
A l’issue d’une première journée de rencontres plénières et de bilatérales, vendredi, les dirigeants du G7 ont adopté une déclaration contre le terrorisme, appelant notamment les acteurs de l’internet à se mobiliser davantage dans la lutte contre "les contenus terroristes".
Le G7 s’est également engagé à mettre en œuvre "une approche collective" pour lutter contre le danger posé par les combattants étrangers de retour des zones de guerre, notamment en termes de partage de renseignement.
Samedi, les chefs d’Etat du G7 se sont engagés « à lutter contre le protectionnisme, mais « ne sont pas parvenus en revanche à s’accorder sur la question de la lutte contre le réchauffement climatique ».
« Les Etats-Unis d’Amérique sont engagés dans un processus d’examen de leur politique sur le changement climatique et sur l’accord de Paris et ne sont pas en mesure de participer au consensus sur ces sujets», explique le communiqué. «Comprenant ce processus, les dirigeants des gouvernements du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon et de la Grande-Bretagne, et les présidents du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne réaffirment leur engagement ferme à rapidement mettre en œuvre l’accord de Paris», poursuit le texte.
Il faut noter qu’un consensus raisonnable a été trouvé sur le système d’échanges commerciaux internationaux. La déclaration finale affirme notamment que le G7 veut lutter contre le protectionnisme et les «mauvaises pratiques » commerciales.
«Le sommet du G7, rappelle-t-on, est une enceinte qui joue un rôle important dans la formulation de réponses mondiales aux défis planétaires, en complément de la coordination économique mondiale assurée par le G20. »
Ce 43ème sommet, placé sous le thème "Jeter les bases d’une confiance renouvelée", fait suite au sommet du G7 tenu au Japon en 2016 et à celui exceptionnellement organisé par l’UE à Bruxelles en 2014.
En marge de ce Sommet, SEM Issoufou Mahamadou a rendu un hommage appuyé, sur les antennes de France 24, au journaliste franco-sénégalais de France 24 Jean-Karim Fall, grand spécialiste de l’Afrique, décédé vendredi à l’âge de 59 ans, alors qu’il couvrait le sommet du G7 en Sicile.
Rédacteur en chef et chroniqueur à France 24 depuis 2012, Jean-Karim Fall a effectué la majeure partie de sa carrière à RFI entre 1984 et 2012.
Le Chef de l’Etat était accompagné dans ce déplacement, de Hadjia Aissata Issoufou Mahamadou, Première Dame, M. Mahamadou Ouhoumoudou, Ministre, Directeur de
Cabinet du Président de la République et Mme Lamido Ousseini Salamatou Balla Goga, Ministre Déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, chargée de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur.

Discours du Président de la République devant le G7 à Taormina
«La lutte contre le terrorisme dans les pays du Sahel et du bassin du Lac Tchad exige que des mesures urgentes soient prises pour éteindre le chaudron Libyen», déclare le Président Issoufou Mahamadou

« Monsieur Paolo Gentiloni, Président du Conseil Italien,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de saluer et de remercier Monsieur Paolo Gentiloni, Président du Conseil Italien, pour l’honneur fait au Niger d’être invité à la présente réunion du G7 et pour le chaleureux accueil qui nous est réservé en terre Italienne de Sicile.
Permettez-moi aussi de féliciter le Président Donald Trump et le Président Emmanuel Macron, pour leur brillante élection à la magistrature suprême de leurs pays respectifs.
Le présent sommet du G7 est l’occasion pour le Niger d’évoquer trois préoccupations majeures: la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, les conséquences du changement climatique sur les pays du Sahel, et la migration.
Le terrorisme est une menace sans frontières, il frappe partout comme le prouve le lâche attentat perpétré le 22 Mai dernier à Manchester au Royaume Uni. C’est le lieu de présenter nos sincères condoléances à la Première Ministre Theresa May et aux familles des victimes et de marquer notre solidarité à l’égard de l’ensemble du peuple du Royaume Uni. Le Niger est solidaire de tous les pays et de tous les peuples victimes d’attaques terroristes.
Le Niger réaffirme son engagement total dans la lutte contre ce fléau. La lutte contre le terrorisme comporte 3 dimensions: sécuritaire, idéologique, et socio-économiqiue.
Le Niger sait par expérience, l’importance de la mutualisation des capacités opérationnelles et de renseignement dans la lutte contre le terrorisme et les organisations criminelles: le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains. En effet, dans le bassin du Lac Tchad, notre pays contribue à la Force Mixte Multinationale mise en place avec le Cameroun, le Nigéria, et le Tchad pour combattre Boko Haram. De concert avec les pays du G5 Sahel, il est partie prenante dans la création d’une force conjointe dédiée au nord du Mali. Cette force n’est pas encore opérationnelle, c’est le lieu de lancer un appel au G7 et à l’ONU pour la doter de moyens nécessaires en vue de la réussite de sa mission. La force conjointe travaillera en étroite collaboration avec l’opération Barkhane, dont le Président Emmanuel Macron a confirmé le maintien, à l’occasion de sa récente visite à Gao, ainsi qu’avec la MINUSMA, qui doit être dotée de moyens nécessaires pour assurer le mandat offensif que lui a donné le conseil de sécurité des Nations Unies.
C’est le lieu de mentionner la nécessité de mener une réflexion approfondie sur l’adaptation des missions des Nations Unies aux nouvelles menaces. C’est le lieu aussi de remercier le Président Donald Trump, pour le soutien inestimable que son pays nous apporte, notamment en matière de formation des forces spéciales et de renseignement. Par ailleurs, son discours prononcé le 21 Mai dernier à l’occasion du sommet
Islamo-arabo-américain, nous a rassuré quant à la volonté des Etats Unis à poursuivre et à amplifier leur soutien dans la lutte contre le terrorisme dans les pays du Sahel et ceux du bassin du Lac Tchad. Nous apprécions aussi les efforts de l’Union Européenne dont certains pays membres comme l’Allemagne, sous l’impulsion de la Chancelière Angela Merkel ont envoyé des troupes au Mali.
La lutte contre le terrorisme dans les pays du Sahel et du bassin du Lac Tchad exige que des mesures urgentes soient prises pour éteindre le chaudron Libyen. Cette lutte, exige aussi une stratégie globale d’attrition, visant à priver le terrorisme de ses ressources matérielles, financières et humaines. Cette stratégie doit prendre en compte la lutte contre le crime organisé, notamment le trafic de drogue et d’armes, qui est une des principales sources de financement du terrorisme, ainsi que la lutte contre la radicalisation, avec un accent particulier sur la prévention: prévention primaire, contre la radicalisation cognitive, notamment sur les réseaux sociaux, et prévention secondaire, visant la rupture avec les idées terroristes et l’entrée dans un processus de résilience.

La prévention dans la lutte contre le terrorisme passe aussi par la lutte contre la pauvreté et les inégalités. En effet, dans les régions du Lac Tchad et du Sahel, comme ailleurs dans le monde, la pauvreté et les inégalités constituent le principal terreau du terrorisme pour lequel les jeunes au chômage et sans perspective constituent une proie facile. Dans nos pays, la pauvreté est surtout rurale et féminine. Cela explique par exemple la facilité avec laquelle Boko Haram recrute des jeunes ruraux, filles et garçons, pour en faire des kamikazes.
La pauvreté dans le bassin du Lac Tchad est une des conséquences du changement climatique, car entre les années 60 et aujourd’hui, le Lac Tchad a perdu 90 % de sa superficie, passant de 25 000 km2 à 2500 km2. Cela a conduit à une réduction des ressources agropastorales et halieutiques que se dispute, par ailleurs, une population dont la croissance est exponentielle. C’est dire que si rien n’est fait, l’assèchement du Lac Tchad sera une grande catastrophe écologique, économique et sociale.
La lutte contre les effets du changement climatique et la création des conditions de la transition démographique, font partie des mesures de prévention dans la lutte contre le terrorisme. La combinaison du terrorisme, de la pauvreté, des effets du changement climatique, de la pression démographique, a créé un flux migratoire sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Chassé par l’insécurité et la pauvreté, des millions d’hommes et de femmes dans leur quête d’une vie meilleure, périssent dans le désert et en Méditerranée. À Malte, l’Europe et l’Afrique ont convenu de s’attaquer aux causes profondes de la migration clandestine.

Le Niger, pays de transit, a conçu et met en œuvre un plan de lutte contre cette migration qui prévoit des mesures sécuritaires, et des mesures en matière de développement économique et social. En effet, que ça soit dans les pays de transit comme le Niger, ou les pays d’origine, c’est par le développement qu’on arrivera à endiguer la migration irrégulière.
Pour financer le développement, l’accent doit être mis sur la mobilisation des investissements directs étrangers, car l’expérience montre que le niveau d’aide publique au développement ne sera jamais suffisant pour en couvrir les besoins. En effet, en matière d’aide publique au développement, rares sont les pays donateurs qui ont atteint le niveau de 0.7% de leur PIB promis il y a 50 ans.
Le G8 avait promis à son sommet de Gleneagles au Royaume-Uni en 2005, 25 milliards supplémentaires pour le développement de l’Afrique. Cette promesse n’a malheureusement pas été tenue. C’est pour toutes ces raisons qu’il est nécessaire de mettre l’accent sur l’investissement et le commerce pour créer les conditions pour assurer le développement de nos pays. Ce n’est pas l’argent qui manque dans le monde, c’est son emploi qu’il faut changer en l’orientant vers l’économie réelle. Cela suppose une amélioration de la gouvernance économique mondiale.

Le Président Américain Henry Truman ne disait pas autre chose: « ....il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avance technologique et de notre progrès industriel au service de l’amélioration et de la croissance des régions sous-développées. (...) leur pauvreté constitue un handicap, tant pour eux que pour les régions les plus prospères. (...) Les Etats-Unis occupent parmi les nations une place prééminente quant au développement des techniques industrielles et scientifiques. (...). L’expérience montre que notre commerce avec les autres pays s’accroit au fur et à mesure de leurs progrès industriels et économiques. Une production plus grande est la clef de la prospérité et de la paix ».
Le G7 doit s’inspirer de ces mots du Président Truman. Notre maison commune, la planète terre, a besoin de paix, de sécurité et de développement. C’est aux nations les plus puissantes du monde de montrer le chemin. Puissent les conclusions du présent sommet, aller dans ce sens.
Je renouvelle mes remerciements au Président du conseil Italien, Monsieur Paolo Gentiloni.
Je vous remercie. ».


Abdourahmane Alilou AP/PRN (ONEP)

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