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Allocution de son excellence Issoufou Mahamadou président de la république du Niger à l’occasion de la visite de Nana Addo dankwa Akufo addo président de la république du Ghana
Publié le mercredi 31 mai 2017   |  Présidence


Discours
© Autre presse par DR
Discours du président Issoufou Mahamadou, à la cérémonie d’ouverture du Forum Economique


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Monsieur le Président, NANA ADDO DANKWA AKUFO ADDO, cher frère et ami

Je voudrais, avant tout, exprimer l’immense plaisir que nous avons de vous recevoir aujourd’hui à Niamey.

Nous sommes heureux d’accueillir un frère et un ami, un dirigeant d’un pays avec lequel nous partageons une riche histoire commune, constamment revivifiée par des générations de nigériens, qui ont adopté votre beau pays, si accueillant et si prospère.

Nous sommes aussi heureux d’accueillir le digne représentant du pays de Kwame N’Krumah, fervent défenseur et précurseur de l’intégration Africaine, que nous admirons tous pour son combat courageux en faveur de la dignité et du développement de l’Afrique.

Le peuple nigérien et son Gouvernement sont fiers de vous recevoir pour votre première visite au Niger juste cinq mois après votre prise de fonction.
Monsieur le Président,
Votre pays, le Ghana, en accédant à l’indépendance dès 1957, sous le leadership de Dr Kwame Nkrumah, a fortement inspiré les autres pays africains dans leur lutte pour l’émancipation et l’indépendance.
Le combat du Ghana et de ses dirigeants a débordé des frontières nationales pour embrasser l’ensemble du continent dans une perspective de décolonisation totale et d’unité.
Dans ce combat, des six pères fondateurs du Ghana, communément appelés the « big six », trois sont vos parents directs : je veux parler de J. B. Dankwa votre grand-oncle, de William Ofori Atta votre oncle et Edward Akufo Addo votre père.
Aujourd’hui c’est à votre tour de porter haut le flambeau de cette lutte. En effet c’est à vous que le peuple Ghanéen, dans sa recherche de concrétisation de son désir de changement, a fait confiance en vous portant à la magistrature suprême, lors du scrutin du 7 Décembre 2016.
Votre pays le Ghana se distingue aujourd’hui par son fort ancrage dans l’affirmation du processus démocratique dans notre sous-région. Il a su, par la maturité politique de son peuple, par la force de ses institutions, par son attachement aux valeurs démocratiques, toujours surmonter les écueils susceptibles d’affecter la paix sociale.
Vous êtes un des acteurs de cette réussite. Vous avez contribué au succès du modèle démocratique du Ghana en tant qu’acteur majeur de la politique ghanéenne depuis des décennies, que ce soit en qualité de gouvernant ou d’opposant. Votre élection à la présidence de la République consacre, à juste titre, le choix avisé des ghanéens sur une personnalité capable de prendre efficacement en charge les défis de l’heure. Elle démontre aussi la vitalité de la démocratie ghanéenne qui respire bien, et qui permet une alternance pacifique.

Il s’agit là d’un choix judicieux car vous êtes un avocat de renom et un homme politique aguerri. En effet, qui d’autre que l’avocat connait mieux les problèmes de son client et est en mesure de leur trouver une solution. Vous avez commencé votre carrière politique très jeune comme secrétaire général du parti PMFJ (People’s Movement for Freedom and Justice) qui avait conduit la campagne du non au referendum constitutionnel de 1978, contre une constitution imposant un parti unique sous la coupe du régime militaire. Membre fondateur du NPP (New Patriotic Party) en 1992, vous avez été régulièrement élu au parlement de 1996 à 2008 au titre de la circonscription d’Abuakwa sud. Membre du gouvernement de 2001 à 2007 vous avez successivement occupé les postes de ministre de la justice puis des Affaires Etrangères.
Les faits les plus marquants de votre carrière politique furent sans aucun doute votre participation à trois reprises aux élections présidentielles de 2008, 2012 et 2016. Votre patience, votre courage et votre ténacité sont hors normes tant vous étiez si près de la victoire à chacun de ces scrutins. Nous avons tous en mémoire votre score de 49.13% au premier tour des élections de 2008 et vous avez pourtant perdu au deuxième tour avec 49,77%. Cela ne vous a pas empêché de vous représenter en 2012, de perdre et de vous représenter une fois de plus en 2016 année ou vous avez fait l’objet d’un vote populaire massif.

Monsieur le Président,

L’Afrique a besoin d’hommes d’Etat comme vous. Du reste je suis convaincu que sous votre direction, le Ghana connaitra une profonde mutation économique et sociale. Je note d’ailleurs que vous arrivez à la tête du Ghana au moment où au niveau de la CEDEAO nous avons décidé de mettre en œuvre le tarif extérieur commun, au moment où nous avons décidé d’accélérer la libre circulation des personnes et des biens, au moment où nous avons décidé de hâter le pas vers la mise en place d’une monnaie commune, sous la direction d’un comité de haut niveau dont vous et moi assurons désormais la présidence conjointe. Je suis sûr que tous ces chantiers, y compris celui relatif à la monnaie, connaitront des avancées certaines sous votre magistère.

Monsieur le Président,
Le mouvement des populations entre nos deux pays constitue un bel exemple d’intégration de nos peuples, qui ont toujours voulu s’établir et résider dans l’un ou l’autre de nos deux pays, conférant ainsi à nos relations une dimension spéciale.

Cela est un avantage et une avancée considérable pour le processus d’intégration sous régional, que les dirigeants de nos deux pays ont toujours su préserver et encourager, contribuant ainsi à l’intégration des peuples, sans laquelle on ne peut parler de véritable intégration.

Nous avons le devoir, sur le plan bilatéral, d’encourager les services compétents de nos deux pays à élaborer, adopter et mettre en œuvre des initiatives dans tous les domaines d’intérêt commun, afin de satisfaire aux attentes fortes de nos concitoyens.

Nous avons également le devoir de renforcer et de mettre en œuvre les différents accords qui lient nos deux pays, qui souffrent souvent du manque de suivi ou de la pleine application des dispositions ambitieuses qu’ils comportent, toutes tendues vers le rapprochement et le brassage de nos deux peuples.

Nous avons le devoir de multiplier les consultations bilatérales à des niveaux divers, notamment à notre propre niveau ou à celui de nos Ministres, pour suivre la voie que nous ont montré nos concitoyens. Le Commission Mixte entre nos deux pays doit pouvoir tenir des sessions régulières pour apporter les solutions qu’il faut aux questions qui se posent, afin que nous puissions, ensemble, peser davantage dans le processus d’intégration régional.
Votre présente visite est certainement l’occasion de les renforcer d’avantage. Elle est l’occasion pour nous de partager nos analyses sur les menaces terroristes et criminelles dont sont victimes les pays de la sous-région, notamment ceux du Sahel et ceux du bassin du Lac Tchad ou sévit Boko Haram. Elle est l’occasion pour les dirigeants des deux pays miniers et pétroliers que nous sommes de partager nos expériences respectives en vue de mieux tirer profit de l’exploitation de nos ressources naturelles dont les prix sont malheureusement en baisse ces dernières années.
Je tiens à féliciter votre Gouvernement pour les mesures qu’il met en œuvre afin de contenir cette situation que connaissent les pays africains en général, grands fournisseurs de matières premières, mais trop longtemps lésés par les termes de l’échange, qui les confinent à une place très peu enviable dans le commerce international.

Monsieur le Président,
Je voudrais, avant de terminer mon propos, vous réitérer les sentiments sincères d’amitié du peuple nigérien au peuple frère ghanéen et, vous réaffirmer tout l’intérêt que nous attachons à cette visite, qui revêt pour le Niger une ‘’dimension triple’’ parce que:

- C’est une visite qui conforte la dynamique naturelle des citoyens de nos deux pays et que j’ai le grand plaisir d’accomplir aujourd’hui en compagnie de Votre Excellence ;

- Parce que c’est aussi une visite qui permet de revitaliser les relations bilatérales entre nos deux pays, dans les domaines d’intérêt commun ;

- Parce que c’est enfin une contribution symbolique, mais assez forte de par sa qualité, au processus d’intégration de notre sous-région.

Je vous remercie.

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