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La cherté du sucre en morceaux contrarie le Ramadan des Nigériens
Publié le dimanche 18 juin 2017   |  Agence de Presse Africaine


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© Autre presse par DR
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Niamey (Niger) - A une semaine de la fin du Ramadan, le commerçant Salifou Sidibé nourrit déjà quelques regrets à l’idée d’être passé à côté d’une bonne affaire.

Ce mois sacré, habituellement une bonne période pour lui, a cette fois-ci le goût d’un raté côté affaires car du fait de la spéculation sur le sucre en morceaux, Salifou n’a pu honorer les nombreuses commandes de ses clients concernant cette denrée très prisée au Niger durant le Ramadan.

Offrir du sucre en morceaux est une tradition très prisée au Niger où durant le jeûne les bons procédés entre voisins se font via les dons de cette denrée, de même que les employés en offrent à leurs employé qui à l’occasion peuvent recevoir des lots de cartons de sucre en morceaux.

La tradition veut aussi que l’amoureux profite de ce mois béni pour officialiser via du sucre en morceaux ses sentiments à l’égard de sa dulcinée.

Autant d’opportunités que savent saisir les commerçants comme Salifou en s’approvisionnant dans l’attente des clients. Malheureusement cette année, l’inverse s’est produit : les commandes ont afflué mais point ou peu de sucre auprès des grossistes.

Subitement, la denrée est devenue rare ou à défaut trop chère pour que sa revente puisse générer les bénéfices escomptés.

« Durant les mois de jeûne passés, je prenais le carton de sucre auprès de mes fournisseurs à 22 000 FCFA pour le céder aux sociétés à 26 000 FCFA. Cette année, j’ai eu plusieurs commandes mais je n’ai pu en satisfaire qu’une seule», confie Salifou Sidibé, précisant que ses fournisseurs ont campé sur leur décision de lui vendre le carton de sucre à 26.000 FCFA.

Soit le prix que lui-même pratiquait d’habitude pour avoir une marge bénéficiaire.

Ayant reçu 150 commandes de cartons de sucre de la part d’une société de la place, le commerçant a fait le tour de ses fournisseurs dans l’espoir d’acquérir au moins 105 cartons mais en vain. Au bout du compte, il dit sans entrer dans les détails être parvenu à honorer une grande partie de la commande en se retrouvant avec un maigre bénéfice.

Si Salifou a du mal à expliquer pareille situation, Maman Nouri, le président de l’Association de défense du droit des consommateurs (ADDC-Wadata), indexe, lui, plusieurs facteurs. D’abord, l’Etat est le premier fautif pour n’avoir pas en tant que plus gros consommateur fait ses commandes à temps.

« Il est probable que les commerçants étant au courant que l’Etat n’allait pas acheter de sucre ont peu commandé, d’où le peu de disponibilité du produit sur le marché. Un stock sur lequel se sont rués les consommateurs et dont une bonne partie a été véhiculée à l’intérieur du pays ».

Maman Nouri n’écarte pas également les spéculations auxquelles se livrent certains commerçants désireux de rattraper leur manque à gagner né des nouvelles taxes instaurées sur quelques produits importés dont le sucre.

Ce que confirme à demi-mot Mahadi, un commerçant détaillant qui explique effectivement que durant les premiers jours du jeûne, le carton de sucre en morceaux a coûté 23 000 FCFA avant de grimper à 28 000 voire 29 000 FCFA dans certains commerces.

« À ce prix-là, souligne-t-il, on comprend aisément qu’il n’est plus à la portée de toutes les bourses et qu’il soit effectivement entré dans la catégorie des produits de luxe ».

Toutefois, si ces facteurs combinés ont rendu le sucre en morceaux quasi inaccessible pour le commun des Nigériens, ils ont eu le mérite de rendre ces derniers plus raisonnables, se réjouit Maman Nouri.


Et de souligner que comme à l’impossible nul n’est tenu, ses compatriotes sont obligés cette année de se rabattre sur le sucre granulé vendu 600 FCFA le kilogramme et largement suffisant aux besoins du simple consommateur.


SA/cat

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