Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Politique : Révision constitutionnelle : silence on triture !
Publié le lundi 19 juin 2017   |  nigerdiaspora




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les insuffisances remarquées ici et là dans l’application des textes (constitution et lois électorales) pendant l’organisation des derniers scrutins, ont presque unanimement interpellé sur la nécessité du nécessaire toilettage des textes, relativement à l’observance de certains délais entre les scrutins et les recours que les uns et les autres pourraient être amenés à faire. C’est donc ce beau prétexte qui permet aujourd’hui à la Renaissance de vouloir insidieusement soumettre d’autres révisions suspectes dont elle seule connait les motivations et les secrets. Puisque l’unanimité semble être faite sur le cas des délais, et étant donné que l’appétit vient en mangeant, la Renaissance dribbleuse, en amont, comme pour prévenir toute surprise désagréable, pense des scenarii et prépare son prochain complot. Sous les tropiques, pareil appétit pour les triturations doit être surveillé car l’expérience a montré qu’il y a toujours entre le discours des hommes et les actes qu’ils posent, un déphasage énorme. Et puis, puisqu’il s’agit bien du même homme qui avait dit qu’une élection tropicalisée serait son échec personnel qui déshonore son parcours et ses combats, mais qui a su bien s’en accommoder dès lors qu’un cambriolage électoral peut lui permettre de conserver le pouvoir et de continuer à gouverner même dans la douleur et la profonde division, l’on ne peut que se réserver. Comment aussi faire confiance, quand, contrairement à nos traditions politiques, un homme manquant de pudeur peut appeler un « héritier » à partager le pouvoir, du moins à collaborer comme si, pour ne pas laisser libre cours aux interprétations tendancieuses, somme toute justifiées, un parti serait en manque cruel de compétence et de cadres. Aussi, lorsque, l’on sait à quel point le régime est harcelé ici et là, empêtré dans ses scandales, l’on ne peut comprendre qu’il veuille tout verrouiller et imposer à la fin de son mandat usurpé, l’homme capable de lui éviter des poursuites judiciaires et de lui assurer une impunité. C’est dire que lorsqu’Issoufou Mahamadou, comme pour rassurer sur ses bonnes intentions pour lesquelles plus personne n’est dupe à croire, dit qu’en 2021 il voudrait laisser un président bien élu dans une démocratie forte et stable, l’on ne peut qu’être sceptique. Quand on sait les conditions de sa réélection, quand on sait qu’il est mal élu et l’opposition dit aujourd’hui haut et fort qu’il n’est pas régulièrement élu, alors l’on se demande au nom de quelle « barrière morale » peut-il subitement s’imposer l’idéal d’élections libres, honnêtes et transparentes pour un autre qui plus, pouvait être convoyé par ses soins sous contrat pour imposer l’opacité sur bien d’affaires sur lesquelles aujourd’hui et demain, les Nigériens tiennent à savoir des vérités, affaires que son régime tente aujourd’hui d’étouffer mais pour lesquelles forcément, un jour ou l’autre, des hommes aujourd’hui intouchables car au dessus de la loi, répondront. Aucune main de mortel ne peut commander l’Histoire… Le tripatouillage, une épidémie à surveiller dans la sous-région francophone…

L’on sait que l’ami du président nigérien, le président guinéen Pr. Alpha Condé pourrait être tenté de falsifier la constitution de son pays pour rester au pouvoir, tellement il aura goûté aux délices du pouvoir qu’il pourrait être amené à penser comme pour d’autres qu’il lui faut encore plus de temps pour achever de construire le pays. Mais dans son pays, il y a une certaine veillée d’armes dont le signe est cet incident entre Condé et les étudiants guinéens qui l’avaient hué sans qu’il ne puisse, soulevé par ses vanités, maitriser sa nervosité. Cette banale histoire de tablettes ayant tourné au drame qui a mis le président hors de lui, montre bien l’état des malaises dans un pays qui n’a pas pu soigner ses blessures. Le Sénégal, l’un des modèles démocratiques de l’Afrique francophone aujourd’hui en souffrance, ne rassure pas lui aussi, avec Macky Sall. Quand les querelles des personnes comme cela se vit au Niger, interfèrent dans la gestion de l’Etat, alors l’on ne peut qu’assister à des adversités iniques, inaltérables par la force bestiale qui les sous-tend. Dans la proximité géographique, c’est au Mali que le peuple s’est mis en marche – c’est à la vogue – , pour contrecarrer les ambitions incompréhensibles d’IBK qui a littéralement échoué, n’ayant pas pu ressouder un pays divisé dont le contrôle d’une partie lui échappe malgré la présence militaire française, à vouloir modifier la constitution de son pays. Pourquoi donc les Nègres se croient-ils si indispensables à leur pays chaque fois qu’ils arrivent à s’y hisser au sommet ? Sommes-nous incapables de faire de la démocratie, de la vraie démocratie ?

L’exemple malien doit faire école…
Un peuple ne doit jamais accepter que pour des ambitions personnelles, un autre rabaisse sa démocratie en la triturant pour tailler à sa mesure, des lois iniques, liberticides, antidémocratiques. Le Mali se met debout pour combattre le projet criminel de révision de leur constitution. Au Niger, depuis des jours, le débat enfle, mettant au devant l’opposition qui est sortie par deux fois par une conférence de presse, à décrier la manière et les intentions cachées d’un pouvoir aux abois qui semble prendre les gardefous pour se prémunir de désagréments futurs, pourtant inévitables quand on sait qu’en ce bas-monde chacun répondra de ses actes. L’opposition, face à ces révisions intempestives injustifiées se renforce avec aussi une société civile qui fait entendre sa voix pour dire son indignation et sa circonspection.

Les divisions sont plus profondes… Les Nigériens tiennent à leur démocratie, au respect de leurs textes. Et depuis que, sans que la pertinence de certains choix ne soit clairement justifiée, ça semble bouger de partout car l’acte si solitairement et sournoisement mené par-dessus le consensus politique qu’il fallait nécessairement chercher au CNDP, ne peut que pousser à la méfiance, sinon au rejet. On a beau être un président, l’on ne peut pas imposer ses volontés à un peuple tant qu’on ne les partage avec celui-ci. Il est vrai qu’on ne compare pas le Niger aux USA où la séparation des pouvoirs est une réalité indéniable, mais tout de même, nous nous battons pour la même démocratie, pour les mêmes valeurs de liberté et de justice, d’égalité et de vérité. L’on sait que qu’au pays de l’Oncle Sam, le candidat Trump avait promis mille et une choses oubliant que cela ne pouvait pas dépendre que de ses seules volontés et qu’il y a des forces contradictoires dans la démocratie pour maintenir un minimum de cohérence dans la société. Et finalement, il a suffi qu’un juge émette des arrêts pour que Trump s’y conforme, contrarié par la justice et forcé d’obtempérer pour laisser fore à la loi. Mais sous les tropiques un autre parce qu’investi du pouvoir du peuple, croit qu’il est plus fort que la loi pour estimer qu’elle n’est faite que pour s’imposer aux autres. Pour gouverner il faut un minimum d’élégance et cela manque à nos hommes qui, malgré la séparation des pouvoirs instituée par les textes, essaient de faire de la Justice un auxiliaire de l’exécutif pour l’instrumentaliser et la manipuler. Et parce qu’un homme conduit « sa » chose, presque sans égard pour ses partenaires, pas à l’opposition qui est royalement ignorée dans le pays et dans notre démocratie de façade, il est clair qu’il ne peut y avoir d’adhésion souhaitée autour de son projet. Déjà il se susurre que certains alliés commencent par en être irrités et pourrait trouver là le bel alibi de casser un mariage forcé. Les divergences peuvent être plus importantes que cellelà car dans la sérénité de leurs silences, certains autres alliés pourraient, lorsqu’ayant perçu les graves dangers tant pour le pays que pour la démocratie avec ces révisions commandées, se désolidariser de l’aventure pour abandonner un tripatouilleur qui pourrait, par ses méprises, faire le vide autour de lui. Il n’est d’ailleurs pas évident que le PNDS, lui-même suive aveuglément dans cette démarche suspecte, et pourrait par l’entêtement à poursuivre le projet, se disloquer. Certaines informations dans la presse, suspectent ce pourrissement. Le ver, semble-t-il est dans le fruit…

L’isolement…
La renaissance oublie tout pour ne penser qu’à elle seule et à ce qui lui convient. Or, il semble oublier que des révisions constitutionnelles et de lois électorales sont des questions sensibles qu’on ne peut seul porter dans une démocratie sans réunir le minimum de consensus autour de ces questions. Cela ne peut alors que renforcer l’instabilité et la revendication politique dans un pays et il n’est pas évident d’y survivre. D’ailleurs, pense-telle qu’elle peut organiser dans ces conditions des élections avec des lois taillées sur mesure, considérées sur les seuls critères de ses convenances ? Le forcing en démocratie est suicidaire. Et le MNSD a de bonnes raisons de se méfier. Pourquoi accorder un blancseing à Issoufou pour réviser à son goût quand hier, dans le tintamarre on s’était ligué pour le refuser à Tandja qui avait aussi eu cette envie de la continuation ? Dans ce pays, il est arrivé que souvent, même le bon sens ne marche plus.

Mais peut-être a-t-on pensé qu’on pouvait profiter de l’accalmie d’un mois de prières et de dévotion, pour espérer faire passer des lois scélérates sans que personne ne bronche et que des alliés suivent lâchement. La Renaissance perd du temps, de l’énergie, et peut-être aussi de l’argent car jamais, elle ne pourra imposer seule ses choix aux Nigériens surtout quand on sait que certains remettent en cause sa légitimité.

Il faut arrêter de nous divertir : le Niger a plus sérieux à faire…

ISAK

 Commentaires