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Migration : 163.000.000 FCFA pour la reconversion
Publié le vendredi 23 juin 2017   |  la




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On se souviendra que le 18 mai 2017, les autorités de notre pays ont mis en place la commission consultative régionale de l'administration territoriale (COCORAT) à Agadez, une cérémonie présidée par le ministre de l'intérieur en mission dans la région, en présence du président de la haute autorité à la consolidation de la paix, le colonel Abou TARKA, de l'ambassadeur de l'UE et des membres du gouvernement. Son rôle principal est de se pencher sur une question particulièrement importante qui est celle du trafic des migrants et les mises en oeuvre des mesures économiques alternatives liées au trafic des migrants au niveau de la région. Cette semaine à deux reprises ; des membres de ce cadre de concertation d'Agadez et de la haute autorité à la consolidation de la paix qui pilote le dossier de la migration ont rencontré le comité des passeurs, intermédiaires et chauffeurs d'Agadez sans aboutir à des résultats encourageants.

Des réunions d'explications

Il s'agit d'expliquer aux professionnels de la migration, comme on les appelle ici, les procédures des micro-projets qui sont de 800.000 FCFA par projet individuel et collectif, 4.000.000 FCFA comme prévu par la haute autorité lors du lancement de COCORAT à Agadez. A la première réunion, les passeurs et chauffeurs ont décliné l'offre et ont fait des propositions aux missionnaires. Et à la 2eme réunion la mission de Niamey est revenue avec la même offre. Il revient à tous ces jeunes qui étaient actifs dans la migration d'accepter et monter et déposer leurs dossiers au plus tard le 31 juillet et le financement est programmé en Août selon nos informations.

Un peu de patience et tout ira

Pour le 2eme vice maire de la commune urbaine d'Agadez, membre du cadre de concertation, les acteurs de la migration doivent comprendre la situation et patienter. La mission de la haute autorité à la consolidation de la paix qui a eu une enveloppe de l'union européenne a clairement expliqué aux acteurs de la migration, le plan d'action dans le cadre de la reconversion, précise Ahmed KOUSSA. '' Je reconnais que le montant proposé est peu, avec 163.000.000 FCFA par rapport au milieu des acteurs que nous avions au niveau de la commune et avec tous ces problèmes qui existent depuis l'arrêt de l'activité de la migration, le montant est certes peu mais il faut commencer avec quelque chose'', dit Le 2eme vice maire. Mr KOUSSA qui s'est confié à LA NATION dit : ''c'est n'est pas la fin du monde et c'est ce que nous avons expliqué à nos frères acteurs de la migration, tout en leur demandant de patienter et accepter de monter leurs dossiers'' en attendant l'arrivée d'autres projets'', avant d'ajouter qu'on ne va pas abandonner ces acteurs de la migration et nous allons faire de notre mieux pour les accompagner. Ahmed KOUSSA conclut en disant : '' je suis convaincu que ça va marcher''.

Divergence au sein des acteurs

Après consultations, une certaine divergence est née au sein du comité des passeurs, chauffeurs, intermédiaires et migrants ; une partie a accepté l'offre, tandis qu' une grande partie rejette totalement ces micros projets, qui ne représentent rien face à ce qu'ils ont l'habitude de gagner au temps de la migration.

Pour Bashir AMMA et d'autres amis, les gens sont libres de faire leur choix, accepter ou rejeter ; lui et une partie du comité des passeurs ont compris qu'ils n'ont pas le choix, '' on doit travailler avec ce qu'il y a, c'est peu mais c'est mieux que rien'' nous confie BASHIR, il encourage ses camarades à monter leurs dossiers individuels et collectifs pour remettre à la commission, '' et ils sont nombreux à entendre notre appel'' ajoute le président.

BAZO, passeur, est prêt pour monter son dossier car dit-il '' vaut mieux prendre le peu qu'on nous a proposé, parce que avec cette loi j'ai peur de continuer mon activité, je ne peux pas perdre deux fois '' dit-il avant de poursuivre '', nous demandons à tous de patienter et prendre leur mal en main, l'Etat c'est l'Etat '' conclut BAZO. LAMINE est un intermédiaire, pour sa part il n'est pas question d'accepter le canevas proposé et il a ses raisons, '' 800.000 FCFA qu'on nous propose, je gagne ça sur une seule personne, un seul migrant qui veut aller en Libye, pour arrêter ce travail il me faut une somme forte pour nourrir ma famille'' dit-il.

ALKASSOUM, lui, est chauffeur, il rejette en bloc la proposition des micros projets, à haute voix il nous dit ceci : ''c'est un jeu d'enfant, je ne vois pas quoi faire avec une maudite somme de 800.000 FCFA ou 4.000.000 FCFA par un projet collectif, ils pensent que nous sommes des minables, cette somme quelle activité peut on monter avec'' ?

Un autre nous informe qu'il a continué son activité malgré la loi et promet qu'il ne va jamais arrêter le trafic des migrants, '' je sais que c'est pour nous bloquer, nous retarder, on a d'autres pistes pour faire passer les migrants, aujourd'hui même je compte embarquer des migrants qui veulent aller en Libye et je vous assure que ni l'UE, ni le Niger ne peuvent pas m'empêcher de gagner mon pain et la prison n'est pas la fin d'une vie'' dit il.

Le mouvement de pickup constaté dans la ville d'Agadez ces derniers jours est un fort signal de la reprise de cette activité par certains jeunes qui ont baissé les bras, dans l'espoir de tirer profit des promesses de l'union européenne. Des promesses qui ne font que décevoir les acteurs de la migration, qui risquent de braver la loi qui interdit la migration au Niger.

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