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Visite d’Issoufou à Gountou Yéna et au marché Djamadjé : Après la léthargie, un semblant de réveil ?
Publié le jeudi 20 juillet 2017   |  Le Canard en Furie




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Les Nigériens étaient surpris de le voir sortir pour aller sur certaines artères de la capitale et notamment au marché Djamadjé pour voir l’état de la ville, la triste réalité de l’insalubrité de la capitale. Est-ce donc le réveil du lion ? Cette sortie pourrait cacher bien d’autres réalités sur lesquelles, nous ne devons pas spéculer ici. Mais pour les occupants de Djamadjé, même s’il est vrai que l’insalubrité qu’il partage avec le maire central dont la résidence officielle est menacée et harcelée par des immondices infectes, attendent mieux de sa part : il faut leur construire le Petit Marché pour les sécuriser et sécuriser leurs biens en leur offrant des espaces plus agréables pour leur commerce et dignes d’une capitale moderne.

Mais nous avons été surpris ce d’autant que cela fait bien longtemps que la presse de tout bord, dénonçait la piètre réputation d’une capitale qui bat le record des villes sales du monde alors même que le régime ne cesse de chanter son projet Niamey Nyalla, exhibant des monuments sans sens souvent, construits aux carrefours de certaines rues. On connaissait pourtant le mal : la ville est mal gouvernée par un maire central incapable qui a dû oublier qu’il est certes là par ses trahisons et des combines politiques que l’histoire jugera, mais surtout par le choix d’électeurs qui lui avaient fait confiance sous la bannière d’un parti qu’il a fini par renier. Pour des calculs politiciens que des alliances et des marchandages politiques justifient, consacrant l’impunité et le laxisme, l’on a laissé faire jusqu’à ce qu’aujourd’hui, ajouté aux ruines du déguerpissement, Niamey offre l’image dégelasse d’une ville fantôme envahie par les odeurs des urines et des eaux sales puantes.

Les socialistes ont surpris les Nigériens. Alors qu’ils prétendaient pouvoir gouverner mieux et différemment, condamnant les passe-droits, les détournements, les LAPS et les SOPS dont se seraient rendu coupables les régimes précédents, alors qu’ils assuraient de pouvoir gouverner dans la rigueur et la justice, on les découvre, aujourd’hui, pires que ceux qu’ils condamnaient hier, usant de la brutalité, de trafics divers, de concussion, de détournements «sophistiqués», pour finalement mettre le pays à terre, économiquement en faillite, socialement émietté, politiquement en crise. Et l’on n’a pas tort de dire aujourd’hui que le régime navigue à vue, s’étant contenté d’une conjoncture politique qui lui est favorable pour gérer le pays comme une boutique car, après un mandat, ce sont des milliardaires qui seraient sortis des rangs de la mouvance au pouvoir et principalement du parti présidentiel. Il y a quelques jours, dans la presse, on devait apprendre que le Niger ne compterait pas moins de 70 milliardaires qui ne sont autres que des voleurs de la République qui essaiment dans les arcanes du pouvoir, gravitant autour du sérail des camarades, faisant la pluie et le beau temps, sans aucun souci pour le Niger, si ce n’est pour eux et leurs familles.

On se rappelle d’ailleurs avec quelle joie cynique, ils avaient détruit les commerces de certains citoyens honnêtes, qui se battaient dans les coins de rue, pour donner le sourire à leur famille, et soutenir une économie fragile. La raison invoquée est que le Niger devrait accueillir le sommet de l’UA en 2019 et que pour montrer que Niamey est une capitale belle, il aurait fallu commettre ce crime, blesser des milliers de jeunes nigériens, poussés à la faillite, et à l’exil. On comprend d’ailleurs qu’à l’occasion d’un débat sur RFI sur les déguerpissements, la journaliste française, dans une ironie mordante, se moque de la justification «nyalléenne» invoquée par le régime du Président Issoufou Mahamadou pour casser et détruire sans être capable de reconstruire. Alors qu’on combattait la migration, le régime de Issoufou, premier client de l’Union Européenne en matière de lutte contre la migration, créait les conditions pour le départ massif des jeunes du pays qu’une méchanceté et des désespoirs avaient poussés sur les durs chemins de l’exil. Face au drame qui avait heurté tous les Nigériens, si ce n’est les nouveaux riches arrogants qui narguent les nigériens, l’on s’est souvent demandé si ce gouvernement qui aime tant à blesser,est bien issu d’une élection qui le rend redevable vis-à-vis du peuple qui lui aurait délégué un pouvoir. On savait que le régime doutait de sa réélection qui s’est passée dans des conditions troubles, indéfendables dans une démocratie juste, et parce que le Niger aura été hostile à lui faire confiance, instrumentalisant le gouverneur de la région, on fit payer à des hommes et à des femmes qui pensent différemment et à qui, l’on voulait nier leur droit politique et leur liberté de choix. Dans la crucifixion de ces nouveaux parias de la nation fracturée, le Président de la République, lui-même disait que plus de 92% des nigériens virtuels l’auraient consacré chef de l’État, par ses silences, face aux pleurs et à l’amertume des populations, semblait cautionner le vandalisme, heureux peut-être que des enfants du pays soient si violement déguerpis pour un projet dont on ne voit aucun signe, une année après la haineuse opération et ce d’autant qu’un conseil des ministres «satisfait » avaient même «félicité» les bulldozers humains, chargés de mener le sale boulot, dont un devait, après qu’il ait été poussé à la porte, ressentant sa nouvelle nomination comme une sanction, ou en tout cas comme une mise en marge, verser des larmes tristes, peut-être dans le remord de ses audaces criminelles. Quand des enfants du pays pleuraient la destruction de leurs biens, de leurs investissements, et alors que la presse rendait compte de ces départs massifs par les compagnies de transport vers les pays côtiers, si ce n’est quelques rares hommes lucides de la majorité mécanique qu’on avait entendus à l’hémicycle et qui exprimaient leur désapprobation, toute la MRN, goguenarde, saluait lâchement le crime. Une telle situation dénote de l’indifférence du régime face aux préoccupations des Nigériens dont il ne peut entendre aucun cri. C’est pour cette raison que beaucoup de Nigériens pensent que le pouvoir a éloigné Zaki de son peuple, lui qui, en d’autres temps, se targuait d’avoir parcouru de milliers de villages nigériens pour écouter les douleurs de chacun, ce que contestait à l’époque un certain Issa Lamine qui affirmait qu’au moins dans son village, il sait qu’il ne s’y était pas rendu. Le pouvoir change l’homme et il va sans dire que même pour ses compagnons, Issoufou est aujourd’hui méconnaissable, tant il est devenu un autre. Profitant du confort du pouvoir, voyageant sans cesse dans les douceurs de l’avion quand le peuple broie du noir, l’on a oublié les préoccupations urgentes du Niger profond. Pendant que les Nigériens sont acculés par les affres de la misère sans cesse croissante, le pouvoir décrit au monde un Niger merveilleux qu’on ne trouve que dans les contes de fée et son imagination féconde, tant il est vrai qu’il n’était peint qu’avec les couleurs du rêve et de la subjectivité. Combien de fois et notamment à travers ses messages à la nation, le président dépeignait non sans fierté ce Niger idyllique qui n’existe pas, pour faire croire que ses actions, au nom de vanités que lui donnaient deux échangeurs, avaient transformé le pays, quand ailleurs y compris dans la capitale où l’on peut cependant saluer la construction de certaines routes, la paupérisation des couches sociales est la chose la mieux partagée dans le pays ? Et depuis cinq ans, le peuple est loin. Notre socialisme a construit des murs pour se séparer du peuple et cette volonté de rupture, de divorce avec le peuple désormais méprisé, se trouve symbolisée par l’imperméabilité de cette voix du palais cadenassée et barbelée, gardée comme si on était à Kaboul et ce pour mettre des distances avec le peuple qui n’a plus le droit de passer librement devant la présidence quand même les régimes militaires qui avaient des prétextes à s’offrir cette fantaisie, n’avaient jamais interdit personne d’emprunter cette voie y compris tard les nuits. Et il semble que nous sommes en démocratie…

Les Nigériens avaient connu d’autres présidents mais jamais le système de sécurité présidentielle ostentatoire que l’on voit aujourd’hui et qui cause tant de désagréments aux citoyens. Tous en exercice, s’étaient permis par ce qu’on appelait des visites en profondeur dans le pays d’aller à la rencontre des Nigériens des villes et surtout des campagnes pour les écouter, mais Issoufou, depuis six ans qu’il est au pouvoir, s’était muré dans son palais «bunkérisé», ne sortant presque que pour des inaugurations propagandistes et autres poses de premières pierres aux allures populistes ou pour aller prendre l’avion et partir, loin. Même ses sorties fracassantes, pour aller à la prière de la Juma au début du premier mandat, se sont arrêtées, tant la rencontre avec les foules qu’il aimait tant pourtant, devenait si effrayante. C’est pourquoi, les Nigériens étaient surpris de le voir sortir pour aller sur certaines artères de la capitale et notamment au marché Djamadjé pour voir l’état de la ville, la triste réalité de l’insalubrité de la capitale. Est-ce donc le réveil ? Cette sortie pourrait cacher bien d’autres réalités sur lesquelles, nous ne devons pas spéculer ici. Mais pour les occupants de Djamadjé, même s’il est vrai que l’insalubrité qu’il partage avec le maire central dont la résidence officielle est menacée et harcelée par des immondices infectes, attendent mieux de sa part : il faut leur construire le Petit Marché pour les sécuriser et sécuriser leurs biens en leur offrant des espaces plus agréables pour leur commerce et dignes d’une capitale moderne. Mais nous avons été surpris ce d’autant que cela fait bien longtemps que la presse de tout bord, dénonçait la piètre réputation d’une capitale qui bat le record des villes sales du monde alors même que le régime ne cesse de chanter son projet Niamey Nyalla, exhibant des monuments sans sens souvent, construits aux carrefours de certaines rues. On connaissait pourtant le mal : la ville est mal gouvernée par un maire central incapable qui a dû oublier qu’il est certes là par ses trahisons et des combines politiques que l’histoire jugera, mais surtout par le choix d’électeurs qui lui avaient fait confiance sous la bannière d’un parti qu’il a fini par renier. Pour des calculs politiciens que des alliances et des marchandages politiques justifient, consacrant l’impunité et le laxisme, l’on a laissé faire jusqu’à ce qu’aujourd’hui, ajouté aux ruine du déguerpissement, Niamey offre l’image dégelasse d’une ville fantôme envahie par les odeurs des urines et des eaux sales puantes. Comment ne pas s’en inquiéter quand c’est là seulement que le président dit demander que des mesures énergiques lui soient suggérées pour faire face à la situation ? Y a-t-il d’autres mesures ici, sinon que de dégager des hommes incapables et pour cela, le premier magistrat attend des propositions ! Le courage des décisions douloureuses devant alors venir d’un autre, non de lui-même si gentil à ne faire du mal même aux voleurs de la république tant qu’il le soutienne ! On aurait cru que la récréation consacrée par l’absence de son autorité sur l’espace du pouvoir, est désormais terminée. Mais force est de constater que l’homme semble toujours impuissant à agir. Ou bien est-ce maintenant seulement que l’on veut régler au maire central désavoué par le ministre des Finances dans ses récriminations, ses comptes ? Peut-être que Ladan est aux aguets, redoutant la cabale qui attend ses cadres et son parti dont la fondation n’est pas encore solide et qu’il faudra déstructurer. On peut d’ailleurs se rappeler qu’il y a quelques jours, des maires et leurs adjoints avaient été démis de leurs fonctions, et la décision avait été justifiée par des malversations qu’on leur reprocherait. De ces prédateurs, l’on en trouve que dans les municipalités ? L’on sait pourtant que les gros poissons dorment encore dans les profondeurs doucereuses des eaux de la Renaissance, encore intouchables avec notamment des scandales révélés à l’opinion. Une analyse qui peut donner raison à ceux qui avaient déjà vu dans la volonté de proroger par quelques subterfuges grotesques le mandat expiré des conseillers municipaux sans que ce renouvellement ne soit fait par des élections honnêtes par lesquelles les populations pourront sanctionner ; ce qui ne peut être qu’une volonté pour le régime, par un contournement administratif, à accuser notamment des maires hostiles, pour leur reprendre des places et placer des hommes acquis à leur cause ne serait-ce que par le moyen de débauchage dont le régime est passé maître.

Comme on le voit, la dernière sortie du président intrigue. Il n’est pas évident que ce soit pour lui le réveil pour prendre en main après son laisse guidon, la situation chaotique du pays. Peut-être juste le signe de l’étourdissement d’un pouvoir qui fait face à de nombreux problèmes et à de vastes fronts qui ne lui donnent plus le temps de dormir….

La vie est dure. Et depuis des jours pas que pour le peuple…

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