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Devons-nous rappeler à Guri que la gestion de l’Etat est une science !
Publié le mercredi 16 aout 2017   |  Niger Diaspora




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Lorsque nous attirions l’attention de Guri sur l’efficience des dépenses et investissements publics, certains nous qualifiaient d’opposants. Pourtant nous ne faisions qu’apporter nos droits de regards, nos contribution et analyse sur des situations en tant que Nigériens.

Nous avions l’habitude de critiquer certains choix politiques de la gouvernance de Tanja, tels que des surfacturations de certains marchés publics, mais avec Guri, c’est le summum en termes de mauvaises utilisations des ressources financières.
Ces dernières semaines, Guri mettait en scène la construction d’infrastructures au niveau des grands carrefours de Niamey pour promouvoir leur bilan. Rond-point Justice 480 millions, rond-point Rive droite, 496 millions, rond-point Place de la Concertation 423 millions, ceux de terrain Musulmans et de Gadafawa respectivement 137 et 301 millions. Il suffit juste de regarder ces infrastructures et leurs coûts pour se rendre compte du caractère d’une surfacturation et d’une opacité de la gestion des finances publiques au niveau de l’Etat et ses démembrements. Guri a profité de la bonne "situation économico-financière" due au travail du régime de Tanja pour bénéficier des programmes de facilités de crédit -- car à cette époque le Niger avait un taux d’endettement de 17% par rapport à son PIB. Actuellement, nous sommes un pays surendetté, avec un taux d’environ 58%/PIB Le gouvernement a contracté beaucoup d’emprunts : 2 milliards de dollars avec la Chine, 50 milliards avec le Congo-Brazzaville, obligations à taux 6,5%, etc. Cependant, une bonne partie de ces emprunts a été mal dépensée, tantôt dans des investissements improductifs, tantôt des surfacturations et des achats de conscience. A titre illustratif, la centrale de Gorou Banda, le chemin de fer, l’aéronef Mont Greboun, l’affaire de 500 millions à un allié pour se laisser emprisonner, le poste budgétaire du haut représentant du président, etc. A cela s’ajoute les scandales économico-financiers, les 200 milliards d’Areva, l’affaire du Riz pakistanais, etc. Le Niger a été géré dans un cadre d’amateurisme au grand dam des principes de finances publiques et d’amour patriotique. En 2011, le niveau d’endettement (17%/PIB), les facilités de crédit et la croissance des ressources financières soulignent un cycle économique très favorable pour réaliser un bond socioéconomique et pour faire des efficaces investissements productifs. Malheureusement, Guri n’a pas été au rendez-vous dans la gestion efficience et efficace de nos ressources alors que ce type d’opportunité de cycle économique se présenterait environ tous les 20 à 30 ans.

Certains ont tendance à lier les difficultés économiques actuelles du Niger aux facteurs exogènes, notamment la conjoncture économique mondiale. Ce raccourci d’argumentation mis en avant par Guri est évidemment très facile et simpliste. Ce qu’il faut retenir, une très bonne partie des difficultés économiques actuelles est imputée à la gestion calamiteuse des finances publiques de Guri. La gestion administrative, financière et économique est une science – des règles et des procédures doivent être respectées pour éviter certaines complications. Sur le plan d’évaluation de politique publique, l’efficience est l’optimisation des ressources mises en œuvre pour parvenir à un résultat. Or, cet aspect est le maillon faible de la gouvernance de Guri, et constitue l’une des principales causes de difficultés économiques et financières actuelles de notre pays. Au-delà de la "politique de visibilité" et de l’ostentatoire médiatique sur les quelques réalisations de Guri, déplaçons le débat sur le plan technique, ainsi si on fait un audit objectif sur l’ensemble des ressources financières mobilisées et des réalisations, le résultat est sans appel : Guri a un bilan négatif.

La mauvaise gestion de Guri est papable telle que le harcèlement des commerçants pour le paiement de l’impôt, la ponction de l’Etat sur les comptes bancaires des commerçants pour payer les salaires des fonctionnaires et les dépenses des princes, les arriérés des salaires chez certains fonctionnaires. De même, en dépit de la mise en œuvre du programme 3N, il y a 6 ans, le Niger est toujours dernier en termes d’IDH, l’insécurité alimentaire n’a pas reculé et la malnutrition infantile atteint même des seuils d’alerte de l’OMS (15% en 2016). Le débat sur des indicateurs, tant en termes de sciences administratives ou de théories socioéconomiques, souligne un bilan lamentable du gouvernement de Guri.

Liam DJIBO

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