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Affaire Saadi Kadhafi : Son avocate accuse et le gouvernement dément, un air de déjà entendu!
Publié le lundi 28 aout 2017   |  Agence Nigerienne de Presse


Saadi
© Autre presse par DR
Saadi Kadhafi


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Le gouvernement a tenu à démentir catégoriquement les allégations relayées par certains médias sur le versement, en 2014, d’une importante somme de la part de l’ancien gouvernement libyen dirigé par l’ancien premier ministre Ali Zeidan afin d’extrader Saadi Kadhafi qui se trouvait à l’époque en exil au Niger.

L’affaire avait en effet et de nouveau refait surface depuis quelques jours à la suite de l’interview qu’avait accordé une des avocates du fils de l’ancien guide libyen à la chaîne Libya 24 et dans laquelle elle avait affirmée avoir porter plainte contre l’Etat du Niger pour le compte de son client au bureau du procureur général de Tripoli pour, entre autres, « séquestration, enlèvement et gaspillage de l'argent public ». Selon la défense de Saadi Kadhafi, le transfert de Saad Kadhafi a été négocié entre le gouvernement du Niger et celui de Ali Zeidan en contrepartie du versement d’une somme de 4 milliards de dollars (soit 2.400.000.000.000 FCFA). Selon elle, il s’agit plutôt d’un « enlèvement » puisque l’Etat du Niger n’a respecté aucune procédure internationale légale en matière d'extradition pour « livrer son client ».

Dans un communiqué du service de presse du premier ministre, daté du 26 Août lu sur les ondes de la télévision « Télé Sahel », le gouvernement du Niger a tenu «à démentir catégoriquement ces allégations dénuées de tout fondement selon lesquelles il a été payée la somme de 4 milliards de dollars pour livrer Saadi Kadhafi et se réserve le droit de porter plainte suite à cette grave accusation ». Il convient toutefois de préciser qu’à bien comprendre le communiqué officiel, ce n’est pas tant les propos de l’avocate de Saad Kadhafi ni même la polémique qui s’est de nouveau enflée au pays qui a fait réagir le gouvernement mais plutôt que l’information soit relayée par certains médias notamment RFI. « Le gouvernement du Niger a suivi avec étonnement les différentes informations relayées ces derniers jours sur la Radio France internationale (RFI) dans son émission Appel sur l’actualité du vendredi 25 Août faisant état d’une plainte contre l’Etat du Niger sur une supposée somme versée pour livrer un des fils de Kadhafi, en l’occurrence Saadi Kadhafi, ayant trouvé refuge au Niger à Niamey précisément après les évènements de 2011 en Libye » introduit en effet le communiqué du gouvernement qui dit, par la même occasion « déplorer la légèreté avec laquelle ces allégations sont relayées par les médias d’une manière générale ».

Saisissant l’occasion, le gouvernement rappelle qu’il a accordé l’asile à Saadi Kadhafi pour « des raisons humanitaires, toutes choses qui exige de lui qu’il s’abstienne de tout comportement pouvant nuire aux bonnes relations de voisinage entre nos deux pays ». Ce qui n’a pas été visiblement le cas « à l’épreuve des faits », comme le laisse entendre l’explication des autorités nigériennes et cela en dépit du rappel à l’ordre « des services compétents qui ont à plusieurs reprises attiré l’attention du fils sur la nécessité de ne pas utiliser le territoire du Niger comme base arrière des mouvements insurrectionnels contre les autorités libyennes ». C’est donc, poursuit le communiqué, « de guerre lasse et après avoir obtenus des garanties sérieuses que Saadi Kadhafi bénéficiera d’un traitement et d’une justice équitable, que le gouvernement a consenti à le remettre entre les mains des autorités libyennes ».

« C’est le lieu de dire avec force qu’il n’a jamais été question du versement d’une somme d’argent pour le rapatriement du fils Kadhafi » a réitéré le gouvernement dans sa réaction, tout en déplorant au passage, « le non respect des engagements pris la partie libyenne quand au sort réservé à Saadi Kadhafi après son rapatriement ».

Un air de déjà vu

Ce n’est pas la première fois que cette affaire d’extradition de Saadi Kadhafi, arrivé au Niger en septembre 2011 et extradé en mars 2014, fait la une de l’actualité et provoque la mise au point du gouvernement sur les allégations d’un deal en espèces sonnantes et trébuchantes. En mars 2014, l’hebdomadaire français Jeune Afrique avait également écrit que les autorités nigériennes ont livré Saadi Kadhafi contre 20 millions de dollars versés par le gouvernement libyen de l’époque, dirigé alors par Ali Zeidan. Le gouvernement avait alors vigoureusement réagit à travers un droit de réponse du chef de la diplomatie de l’époque, Mohamed Bazoum. L’actuel ministre de l’intérieur avait répondu que pour le gouvernement nigérien, « il s’agit là d’une diffamation très grave, attentatoire à l’image et à la réputation de son pays ». « Vous êtes victime d’un préjugé grave qui veut que les dirigeants d’un pays pauvre soient forcément indignes et méprisables. Vous avez totalement tort, car dans cette affaire nous avons fait preuve de beaucoup de courage et nous étions en droit de nous attendre à ce qu’un journal comme le vôtre nous le reconnaisse. Au lieu de cela vous nous accablez, en vertu d’un simple préjugé» avait poursuivi Mohamed Bazoum à l’endroit de l’hebdomadaire panafricain. Par la suite, Jeune Afrique par les soins de son directeur de rédaction François Soudan, s’est « excusé de son erreur » pour n’avoir pas respecté les règles déontologiques en la matière du fait qu’il n’a pas recoupé « son confidentiel » avec la version des autorités nigériennes.

En octobre 2016 également, le gouvernement nigérien a dû recourir à un démenti officiel, à travers un nouveau droit de réponse adressé au directeur de l’information de RFI par le ministre porte-parole du gouvernement Assoumana Malam Issa, pour récuser « catégoriquement, une prétendue quelconque somme perçue contre l’extradition de Saadi Kadhafi ».

L’affaire a donc un air de déjà vu même si cette fois, ce n’est pas « les allégations relayées par les médias de manière générale » qui constitue la nouveauté mais plutôt les déclarations de l’avocate de Saadi Kadhafi qui dit avoir déposée plainte auprès de la justice libyenne. Même si, l’Etat libyen est actuellement loin d’être en mesure d’instruire judiciairement l’affaire, il va sans dire qu’avec cette saisine, l’affaire est loin de tirer son épilogue avec de simple démenti, aussi officiels et acerbes soient-ils. A moins que le gouvernement nigérien saisisse aussi de son coté la justice pour qu’une véritable enquête indépendante fasse la lumière sur toute cette affaire, elle continuera longtemps à hanter les autorités surtout les principaux acteurs en poste à l’époque des faits. Au passage, c’est l’image du Niger qui continuera de subir des coups…

A.Y.Barma

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