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Promesses électorales : pont de Farié, un autre gros mensonge du guri système
Publié le vendredi 15 septembre 2017   |  Le Canard en Furie




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PROMESSES ÉLECTORALES : Pont de Farié, un autre gros mensonge du guri système Allant aux élections présidentielles, presque sans bilan flatteur sinon que de faire porter à sa gestion des scandales plus rocambolesques les uns que les autres et de froisser le tissu social et politique d’un pays fragile, le candidat sortant qui devrait normalement être rassuré auprès du peuple par des réalisations concrètes à son actif qui auraient changé la vie des populations, devrait aller encore, rencontrer ses concitoyens, avec de nouvelles promesses, si d’ailleurs, ce ne sont pas les mê- mes d’il y a cinq ans et qu’un mandat consommé n’aura pas permis de tenir. Pourtant, comme dirait l’autre, comme c’est le cas du barrage de Kandadji, le régime des socialistes nigériens, avait du « tout cuit » car pour tout ces projets, avant qu’il ne s’installe en 2011, les financements étaient déjà acquis par les gouvernements des régimes précédents et notamment celui de Hama Amadou qu’une combine d’une certaine classe politique, avait renversé, se souvient-on, après une motion de censure-surprise qui explique aujourd’hui toute l’instabilité et toutes les incertitudes que le pays traverse depuis des années. Les légèretés avec lesquelles Tandja s’était laissé séduire par des marchands d’illusions et autres apprentis sorciers ont fini par être fatales pour son régime et pour le pays car quel Nigérien soucieux pour ce pays, n’a pas aujourd’hui pitié pour le pays ?

On peut par exemple se rappeler, la cérémonie de lancement des travaux organisée en grande pompe pour Kandadji et personne ne pouvait à l’époque douter que Kandadji pouvait encore être un déboire. N’ayant donc pas de bilan à présenter aux populations, on alla organiser à l’approche des élections, là encore en grande fanfare, le lancement des travaux de construction du pont de Farié. Les populations heureuses et naïves, avaient cru. Il y en a qui avaient même construit de grandes légendes autour de la nouvelle infrastructure, qui allait mieux, relier la rive droite à la rive gauche fleuve, car il était inacceptable qu’après plus de cinquante années d’indépendance, qu’on continue à traverser le fleuve avec le même moyen hérité de la colonisation, à savoir le bac qui n’a jamais assuré durablement le trafic pour des usagers devenus de plus en plus nombreux. Pourquoi donc cette infrastructure, financée par l’UEMOA depuis plus de sept ans aujourd’hui, doit-elle souffrir de ce laxisme ? Après les fanfaronnades des socialistes sur les berges du fleuve, jouant leur petit théâtre pour appâter des populations pourtant souvent incrédules, et depuis que les rideaux de la comédie sont tombés, l’on s’est replié sur la capitale, oubliant le contrat moral qu’un tel acte scelle entre un peuple et des gouvernants, car ceux qui ont osé cette mise en scène, n’étaient pas que des candidats à l’époque, ils étaient aussi au pouvoir.

Aujourd’hui, la situation est dé- solante sur le site. Quelque laté- rite versée dans un pan du fleuve et laissée là montre que des hommes ont passé là. Peut-être ne voulait que tromper avec. Tant il est vrai qu’aujourd’hui, rien ne montre, à peut près d’une année, que le chantier est en marche, que ce n’est pas un autre mirage qu’on a montré au peuple, comme ce fut le cas d’Imouraren, projet minier pharaonique par lequel, AREVA s’est joué du Niger et des Nigé- riens, aujourd’hui laissés sur les carreaux. D’ailleurs, à ce niveau, n’est-il pas choquant de constater après plus de deux décennies d’indépendance, que nos pays ne puissent pas développer une expertise nationale qui peut nous permettre, par nos cadres, par nos ingénieurs qui ne manquent pas de vanité, pour explorer nos richesses, savoir ce que réellement, nous avons comme richesse sous notre sous-sol ? Est-il normal et acceptable que ce soit toujours un autre qui vienne explorer et dire ce qu’il a détecté, la quantité de ce qu’il y a et être honnête à dire si commercialement, l’exploitation de ce qui est découvert est envisageable selon les réalités du marché du moment. Bref, de la même façon que nous ne savons pas explorer notre sous-sol combien riche, Dieu le sait, nous ne savons pas aussi construire des ponts. Et nous avons des ingénieurs !

Pourquoi donc jouer avec la conscience du peuple, en le faisant rêver avec des choses qu’on ne maîtrise pas ? Que peuvent aujourd’hui penser ces populations des princes qui gouvernent après de telles arnaques ? Peuton croire que ce peuple est assez enfant, pour ne plus comprendre que c’est en remuant de vieilles promesses jamais tenues, qu’on continue à duper des hommes au nom de la lesquels l’on prétend gouverner ? Croit-on vraiment que ces hommes et ces femmes rencontrées en ras-campagne ne peuvent être que des broussards qui ne peuvent rien comprendre, ni ouvrir les yeux pour voir ? On se trompe. Le peuple a compris : routes, ici, paradis par là, pont parci, et la liste litanique des promesses populistes du socialisme est longue au point que pour aller d’un bout à l’autre, on oublie ses engagements, ainsi que cela semble arriver à la Renaissance. Les chantiers, on en parle peu aujourd’hui et chaque jour, ne tombent que des mesures draconiennes, qui au lieu d’alléger les souffrances des populations hébétées, les corsent, les augmentent. Avec le recul, tous les Nigériens sont compris. Et la cassure est profonde entre le socialisme avec le peuple. On comprend d’ailleurs que depuis des jours, la Renaissance joue à l’offensive de charme, pour tromper et faire croire qu’elle a des relations normales avec le monde, courant de pays africain en pays africain, de capitale européenne en capitale européenne, défendant l’Europe et les intérêts de l’Occident, non les nôtres. Au même moment, ce qui a été promis au peuple moutonnier est oublié sans doute parce qu’on ne l’a pas promis sincèrement. Pouvait-il donc être moral de gaver son peuple de promesses inutiles, intenables ? C’est dire, le peu de respect que la Renaissance a pour le peuple, ignorant tout le contrat moral que, par la démocratie, le pouvoir lie les gouvernants aux gouvernés. Lorsqu’on peut croire qu’on peut faire feu de tout bois, abusant de la confiance du peuple, et s’il le faut, le tromper, l’essentiel étant que même par la duperie, on puisse lui arracher ses suffrages pour accéder au trône, alors la probité, la morale ne devraient plus être dans la politique, version « guryenne ». On peut comprendre qu’en 1960, on mente au peuple, qu’on le trompe parce que comme le colon qui avait modelé certaines élites qui portent encore leurs complexes, on croyait qu’il n’était pas « civilisé », et que par son air campagnard, on pouvait se permettre de le sous-estimer et à exploiter son ingénuité.

Le constat est bien amer. Dans le pays, il y en a qui attendent leurs routes promises entre deux campagnes électorales, d’autres leurs ponts, leurs monnaie unique, ….

Il est temps pour que la Renaissance rende au peuple, ce qu’il lui a promis au lieu de se hasarder dans des mesures impopulaires qui ne peuvent régler les soucis pour lesquels elle panique et va dans tous les sens, presque étourdie. Si hier la chanson inventée pour ragaillardir les troupes à la conquête d’un deuxième mandat, était « Ka yi mun gani mun godé », aujourd’hui la réponse du peuple auquel on attribuait cette maxime propagandiste, est : « il est temps, de tenir des promesses ; on est fatigué d’attendre, nous voulons voir… ».

AI

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