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Le Sahel N° du 26/9/2017

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Ouverture de la réunion délocalisée de la Commission mixte du parlement de la CEDEAO : L’harmonisation des politiques ‘’Genre’’ dans l’espace CEDEAO thème retenu
Publié le jeudi 5 octobre 2017   |  Le Sahel




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Une réunion délocalisée de la Commission mixte des parlements de la CEDEAO sur Genre, Promotion de la Femme et Protection Sociale, Droits de l'Homme, Protection de l'Enfant et des Couches vulnérables se tient depuis, hier à Niamey. Cette réunion qui va durer cinq jours, et dont le thème est « l’harmonisation des politiques genre dans l'espace CEDEAO » entre dans le cadre des activités ordinaires du Parlement de l’espace communautaire.

Durant les cinq jours de travaux, deux commissions permanentes du Parlement de la CEDEAO à savoir, la commission genre, promotion de la femme et protection sociale et la commission Droits de l’homme, protection de l’enfant et des couches vulnérables composées d’une vingtaine de membres vont débattre sur les sujets inscrits à l’ordre du jour de la réunion. Le Président de l’Assemblée nationale, SE. Ousseini Tinni qui procédait à l’ouverture des travaux a souligné, la pertinence du thème dans le contexte actuel de la sous-région et du monde. En effet, a-t-il dit, loin d'être un fait de mode, se réunir pour aborder la problématique "Genre" est aujourd'hui des plus opportuns en raison de tous les bénéfices attachés à ce paradigme. Pour sa part, le président du parlement de la CEDEAO, SE. Moustapha Cissé Lo, a félicité et remercié vivement le Président de la République, le Gouvernement et le Peuple Nigérien pour tous les efforts qu'ils ne cessent de consentir en vue de ramener la paix et la stabilité au Niger et dans la sous-région, mais aussi pour l’adoption et la transposition des directives communautaires dans la législation nationale.

Auparavant, la présidente de la commission mixte, Mme Hom. Sakandé Bénao Kaboubié Reine Bertille, cinq communications sont prévues au programme des travaux. Elles seront animées par des experts et le Centre de la CEDEAO pour le genre basé à Dakar. Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant de la République du Niger fera également une communication sur l'expérience du Niger en matière d'harmonisation de la législation nationale avec les politiques de Genre édictées par la CEDEAO. Quant à la ministre Déléguée chargée de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Extérieur, Mme Lamido Salamatou Bala Goga, a indiqué que le thème de cette réunion met en exergue un des piliers de l'intégration. Ceci consiste à mettre en accord les politiques dans l’espace communautaire. « Nous restons convaincus que la prise en compte du genre dans nos politiques contribue plus spécifiquement à bâtir, avec tous les acteurs, une société, sans discrimination, où les hommes et les femmes, les filles et les garçons ont les mêmes chances de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance», a déclaré la ministre déléguée.

(Lire ci-dessous l’intégralité des discours de SE Ousseini Tinni)

Seini Seydou Zakaria(onep)

«Le souhait de l'Assemblée nationale du Niger est qu'en cette matière, comme en tant d'autres, les pays de la CEDEAO aient une identité de vue et une identité d'action»,déclare SEM. Ousseini Tinni, président de l’Assemblée Nationale


« Mesdames et Messieurs

Au nom de la Représentation nationale du Niger, je voudrais très cordialement remercier le Parlement de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest pour l'honneur qu'il fait à notre pays et à son Assemblée de tenir à Niamey cette réunion d'une Commission mixte de deux de ses Commissions permanentes.

Monsieur le Président Moustapha CISSÉ LO, chers collègues députés membres du parlement de la CEDEAO soyez donc les bienvenus en cette terre africaine du Niger où l'on reçoit toujours avec empressement les hôtes qui y arrivent pour parler d'intégration et d'unité, où l'on reçoit toujours avec joie les hôtes qui scrutent l'avenir au-delà de la frontière de leurs pays respectifs, où l'on a compris que l'avenir des pays africains est commun, conditionné par leur capacité à s'unir ! Au Niger nous en sommes si persuadés que nous proclamons, dans notre loi fondamentale, notre volonté de faire abandon partiel ou total de notre souveraineté pour faire aboutir le projet de l'Union de tous les pays de notre continent.

Ce faisant, notre profond désir est de renouer avec les idéaux premiers des précurseurs de l'Unité africaine, idéaux qui se traduisent en termes de solidarité, de promotion de la dignité humaine et de création de conditions d'une interdépendance entre tous les pays et toutes les régions du continent. En effet, en ces temps de doute et d'incertitude, où les replis identitaires se font jours ici ou là, il me semble que des pays comme les nôtres ne trouveront le salut qu'à travers des rapprochements aussi poussés que possible. Cependant, pour que le projet d'Union de notre continent ait les meilleures chances d'aboutir, il me semble qu'il faut le conjuguer dans la réalité concrète du vécu des populations. C'est pourquoi, Monsieur le Président, distingués invités, avant l'union politique des pays africains, il me semble qu'il faut d'abord rapprocher leurs populations autour d'objectifs sous régionaux et régionaux assez précis comme dans le cadre des organisations semblables" la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette organisation dont les députés sont aujourd'hui nos hôtes réunit en effet, les conditions d'une gestion maîtrisable d'un projet d'intégration : une population disposant de la taille critique pour former un marché intérieur viable, une histoire et une géographie partagée, une commune volonté des pays pour évoluer vers l'émergence à brève échéance !

Monsieur le président, je suis convaincu qu'à travers des expériences comme celles de la CEDEAO, l'unité de notre continent ne sera plus un horizon qui se déplace à l'infini ! Si toutes les sous régions africaines pouvaient, chacune, à l'image de la CEDEAO, constituer de grands blocs économiquement intégrés pour lutter contre la pauvreté, un jour la jonction finale interviendra pour aboutir à une véritable union économique et politique de l'Afrique. Il me semble que toute autre démarche participerait d'un rêve éveillé : il faut d'abord, se connaître, s'accepter entre voisin avant de chercher à fédérer un ensemble de trente millions de kilomètres carrés. L'essentiel est de garder, en toute circonstance la foi en l'objectif final d'union. Cela me ramène à l'esprit ces propos du Président de la République SEM ISSOUFOU MAHAMADOU, je cite : "Notre génération a la responsabilité historique d'abattre ces murs que constituent nos frontières pour que circulent librement les personnes, les biens et les services. C'est dire que je serai un militant actif d'une intégration globale, politique, économique, sociale et culturelle, non seulement au niveau de la CEDEAO mais aussi à l'échelle du continent". Fin de citation.

Distingués invités, faisant miens ces propos, mon souhait le plus ardents est de voir la CEDEAO poursuivre sa marche en avant en menant à bien tous les chantiers d'intégration que nos chefs d'État lui font ouvrir. Cependant, il lui faut parachever la mise en place de toutes les institutions nécessaires à son efficacité. C'est notamment le cas de son organe de contrôle démocratique, c'est-à-dire le Parlement. Comme vous le savez, Distingués invités, la construction d'un édifice comme celui de la CEDEAO ne saurait se poursuivre sans le suivi et le contrôle des populations au nom desquelles le projet d'intégration est conçu. En effet, cette intégration, au-delà des États et des économies, concerne, au premier chef, les peuples, il est donc impératif qu'à travers leurs représentants, ils y participent activement à tous les stades selon les compétences habituellement dévolues à un parlement. C'est pourquoi, Monsieur le Président, en son temps, l'Assemblée nationale du Niger s'est félicitée de l'avènement de votre institution.

Aujourd'hui, encore, elle se réjouie du renforcement de ses prérogatives à la suite de la signature par les chefs d'État, de l'acte additionnel du 17 décembre 2016. Progressivement donc, de consultatif, votre parlement évolue vers davantage de prérogatives décisionnelles. Mon souhait est que le rythme de son évolution soit encore plus rapide afin que, comme d'autres parlements semblables à travers le monde, il puisse, concurremment avec la Commission, prendre activement part au chantier d'intégration en légiférant sur ses aspects les plus importants. Pour l'heure, Distingués invités, pour en revenir à la présente réunion, je voudrais, avec vous, me féliciter de la pertinence de son thème dans le contexte actuel de notre sous-région et du monde. En effet, loin d'être un fait de mode, se réunir pour aborder la problématique "Genre" est aujourd'hui des plus opportuns en raison de tous les bénéfices attachés à ce paradigme. Comme vous le savez, Mesdames et Messieurs, pendant des siècles l'évolution de certaines de nos sociétés aété assez erratique en raison de la vision unipolaire qui les caractérisait : tout, y compris le langage, était construit pour une société masculine. Aujourd'hui, progressivement, grâce à ce concept, ici et là, nous prenons tous conscience du grand bien que l’on peut tirer de la prise en compte de cette simple évidence : l'humanité étant composée d'hommes et de femmes, il faut qu'en toutes circonstances, hommes et femmes soient, ensemble, mis à contribution, sans a priori, sans discrimination aucune !

Il ne s'agit pas pour nous de verser dans l'imitation servile de ce qui se fait ailleurs, mais plutôt d'acclimater un concept qui nous permette d'aller de l'avant, de donner à nos sociétés, à nos pays, des moyens d'aborder toutes les problématiques avec plus de chance de succès. Le but n'est pas, ce faisant, de verser dans un égalitarisme des sexes. Le Genre, à mon sens, c'est d'abord travailler à donner les mêmes chances de départ à tous : les garçons et les filles doivent tous pouvoir accéder à tous les niveaux d'enseignement, pouvoir accéder à la terre, pouvoir accéder au crédit et à tous les corps de métier.

A propos d'accès au travail, je me dois de rappeler que la problématique se pose différemment dans l'espace CEDEAO en milieu rural ou urbain ; car, comme chacun le sait, la femme ne souffre d'aucune discrimination en matière de travail dans le monde rural. Bien au contraire elle intervient plus qu'à son tour ! Lui venir en aide, c'est créer les conditions permettant d'alléger ses multiples corvées : il faut vulgariser l'utilisation du gaz domestique pour lui épargner la corvée de bois, il faut multiplier les points d'eau modernes pour alléger la corvée d'eau, il faut rendre davantage accessibles batteuses et moulins pour raccourcir ces journées... Il faut surtout créer les conditions pour qu'à la prochaine génération sa fille soit plus autonome parce qu'elle sait lire et écrire et parce qu'aucune porte ne lui sera hermétique, celle du savoir comme celle de toutes les sphères économiques ! En définitive, la variable clé pour garantir l'égalité des chances reste l'Éducation qui impacte tous les indicateurs de développement humain.

Monsieur le président, autant dire que nous attendons beaucoup des échanges de vos deux commissions autour de cette question du Genre dont le contour gagnerait encore à être davantage balisé. Il est donc heureux que pendant les cinq prochains jours, vos collègues s'y penchent et cherchent les voies et moyens permettant de parvenir à "l'harmonisation des politiques" y relatives au niveau de l'espace CEDEAO.

Le souhait de l'Assemblée nationale du Niger est qu'en cette matière, comme en tant d'autres, les pays de la CEDEAO aient une identité de vue et une identité d'action. Puissiez-vous donc atteindre votre objectif principal afin que chacun des membres de la Commission Mixte puisse appréhender tous les enjeux liés à la problématique du genre dans notre espace commun. Puissent vos travaux et les recommandations qui en seront issues permettre d'accélérer la mise en œuvre des politiques et stratégies communautaires de protection et de promotion de la femme. Par-dessus tout, il faut espérer que chaque député ici présent s'approprie le cadre juridique international et régional de ces politiques et stratégies visant la femme dans notre espace communautaire afin d'encourager la CEDEAO à mieux intégrer le Genre dans les politiques communautaires sectorielles.

Elle doit le faire d'autant plus qu'au niveau de chacun de nos États, les institutions nationales et les populations en découvrent chaque jour le grand mérite. Et, chaque État intègre dans son droit positif les conventions internationales qui en sont consacrées. C'est dans ce cadre que le Niger a souscrit à la Convention des, Nations-Unies sur l'élimination de toutes les discriminations à l'égard des femmes. Mais, depuis 2008, il a fait mieux en adoptant la Politique Nationale de Genre (PNG) assortie d'un plan d'action décennal 2009-2018. Cette politique se propose de parvenir à une meilleure protection des droits des femmes et des hommes par rapport à leur chance d'accéder à une formation de qualité, à des emplois sans discrimination, à des prestations de santé pour tous, à l'eau potable partout et pour tous, à la paix, à la sécurité et à.la .protection sociale -équitable,. Fort de l'engagement personnel du Président de la République SEM Issoufou Mahamadou en faveur du Genre et de la promotion de la femme, nul doute qu'elle parviendra, à brève échéance aux résultats escomptés.

En espérant que dans notre espace communautaire son engagement soit partagé et que nos institutions parlementaires arrivent enfin à harmoniser la politique y relative, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de fructueux débats et un séjour des plus agréables au Niger. Mon ardent souhait est que vous puissiez, chacun, atteindre vos objectifs personnels et notre sous-région ouest africaine continuer, avec sérénité, sa marche vers une communauté plus unie et plus solidaire. Avec ce souhait et l'espoir de voir l'Afrique aller toujours vers plus d'unité, je déclare ouverte la réunion de la Commission Mixte Genre, promotion de la femme et protection sociale et de la Commission Droits de l'Homme, protection de l'enfant et des couches vulnérables du Parlement de la CEDEAO.

Je vous remercie

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