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L’Union africaine plaide pour le multilatéralisme dans l’ordre mondial émergent (PAPIER GENERAL)
Publié le mercredi 25 octobre 2017   |  Xinhua




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Réunis lundi dans la capitale tchadienne, une centaine de hauts cadres de l'Union africaine (UA) et d'autres organisations internationales planchent sur la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique. L'organisation africaine, elle, défend ardemment la cause d'un multilatéralisme dans la prévention de la paix et dans la gestion des crises du continent et du monde entier.
La 8ème retraite annuelle de l'UA est organisée à N'Djaména, capitale du Tchad, sous le thème "l'ordre mondial émergent, le multilatéralisme et l'Afrique". Elle réunit des envoyés et représentants spéciaux et des médiateurs de l'UA, mais aussi des hauts cadres des Nations Unies, de l'Union européenne, de la Francophonie, de la Ligue des Etats arabes, des partenaires bilatéraux (dont la Finlande dont le partenariat et la collaboration de longue date avec l'UA a contribué, entre autres, à soutenir les retraites de haut niveau au cours des huit dernières années), ainsi que des experts et des représentants de la société civile.
Pendant deux jours, ils vont délibérer et forger une compréhension commune de la tendance du multilatéralisme et de son impact sur l'Afrique. La réunion de N'Djaména est structurée autour de cinq thèmes principaux: identifier les défis auxquels le multilatéralisme est confronté, examiner des expériences comparatives du multilatéralisme, discuter des voies et moyens permettant de rendre le multilatéralisme plus efficace pour l'Afrique et ses peuples, examiner l'action multilatérale pour les avantages publics et, enfin, réfléchir sur les enseignements tirés et la démarche à suivre, en accordant une attention particulière au rôle de l'UA dans l'ordre mondial émergent.
"S'il est vrai que l'Afrique a, dans une certaine mesure, profité des effets positifs du multilatéralisme dans la période qui a suivi la Seconde guerre mondiale, il est tout aussi indiscutable que le nouvel ordre émergent soulève de sérieuses interrogations, en ce qu'il met en péril les chances de progrès et de stabilisation du continent. Il est perçu comme ce qu'il est, à savoir un instrument au service des intérêts des plus forts de la planète", a déclaré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA.
"L'ordre mondial émergent s'est en effet illustré par des actions politico-militaires unilatérales connues. Sont encore vivaces dans nos mémoires les interventions en Irak et, tout près de nous, en Libye", a-t-il ajouté.
Selon le président de la Commission de l'UA, le multilatéralisme connaît une de ses plus graves crises de son histoire avec les incertitudes pesant sur les Accords de Paris sur le changement climatique, la montée des populismes et les replis identitaires et autres qu'ils génèrent, les mesures de protectionnisme commercial prises par certains Etats, les réductions récentes des contributions financières aux missions internationales onusiennes.
"Le principe même du multilatéralisme subit actuellement des tentatives d'amoindrissement, voire de remise en cause, qui s'expriment par la réduction unilatérale du budget des Nations Unies, le retrait de l'Unesco, le Brexit, la dimension hors norme d'une crise entre Etats membres d'organisations régionales qui fige la Ligue des Etats arabes et le Conseil de coopération du Golfe", a renchéri Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et à la sécurité de l'UA.
"De plus, depuis la seconde guerre mondiale, une action unilatérale dans la Péninsule coréenne pourrait se traduire par l'utilisation de l'arme atomique", a-t-il prévenu.
Le Premier ministre tchadien, Pahimi Padacké Albert qui a ouvert les travaux de la retraite de N'Djaména, a également condamné sans les nommer, ces pays qui dictent leurs volontés partout où ils le désirent, provoquant ainsi un sentiment général d'anxiété et des moments d'incertitudes dans le monde entier. "Cette attitude dangereuse qui se développe, met à rude épreuve le multilatéralisme qui constitue une barrière contre toutes formes de dérives et violations des règles qui organisent et régissent la communauté des Nations", a-t-il relevé.
Pour les responsables de l'organisation africaine, il faut réfléchir et préserver l'approche multilatérale et en renforcer l'efficacité, principalement dans un domaine aussi urgent qu'est le dispositif mondial de paix et de sécurité. "Il n'est pas ici seulement question de prendre en compte nos contraintes budgétaires mentionnées plus haut, mais également de trouver des réponses appropriées à l'inadéquation de ce dispositif face aux nouvelles formes de violences et d'insécurité dans le monde", a aidé M. Moussa Faki.
Il a exhorté la communauté internationale à appuyer entièrement des formes novatrices de coopération régionales qui sont en train d'être expérimentées, notamment la force mixte multinationale pour le bassin du lac Tchad et la force conjointe du G5 Sahel.
L'UA, elle, veut donner priorité à la prévention. "Plutôt que de soumettre à un "déterminisme gestionnaire" des crises, faisons en sorte que nous réduisions les risques de leur éclatement. Il n'y pas d'autre stratégie pour ce faire que l'amélioration de la gouvernance politique, économique, démocratique et électorale. La pauvreté, les injustices, les inégalités, les exclusions, les déficits des libertés, les violations des droits du citoyen sont parmi les causes de nos crises. Plus ils reculent, moins les crises naîtront", a plaidé le président de sa Commission.
Selon M. Moussa Faki, la voie des armes à l'horizon désormais bouché, tant politiquement qu'éthiquement; et l'unilatéralisme a aussi démontré son "inanité". "On nous reproche souvent les limites d'une telle voie. Peu importe pourtant ses limites, elle est la seule praticable, la seule qui soit porteuse de solutions pérennes", a-t-il martelé. Avant de se réjouir des avancées enregistrées au Burkina Faso et en Gambie, en Afrique de l'ouest, et de plaider pour une approche multilatérale fondée sur des principes universels en RDC, au Burundi, en Somalie, en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Libye et au Mali.
"Dans toutes les situations de crises auxquelles nous faisons face à l'heure actuelle à l'échelle du continent, notre volonté demeure inébranlable pour mettre en œuvre les accords conclus et engager et faire aboutir les dialogues politiques, là où ils sont bloqués, en vue d'assurer des évolutions apaisées dans des pays aux tissus sociaux abîmés par tant de déchirures", a conclu le président de la Commission de l'UA

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