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Le Sahel N° du 30/11/2017

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Le Secrétaire permanent du Comité d’organisation de Tahoua Sakola : «On a réussi, non pas parce qu’on nous a inscrit un montant important, mais parce que nous sommes restés dans les prévisions budgétaires qui nous ont été faites», déclare Yahaya Mahamadou
Publié le samedi 6 janvier 2018   |  Le Sahel


Yahaya
© Autre presse par DR
Yahaya Mahamadou, Secrétaire permanent du Comité d`organisation de Tahoua Sakola


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Monsieur le Secrétaire permanent, quels sentiments vous animent après la célébration du 59ème anniversaire de la proclamation de la République à Tahoua dénommé Programme ‘’Tahoua Sakola’’ ?
Merci de cette opportunité que vous nous offrez de parler des activités de l’anniversaire de la proclamation de la République qui se sont déroulées à Tahoua sous le nom de Tahoua Sakola. Pour ré­ pondre à votre question, je dirai sans hésitation que c’est un sentiment de satisfaction qui nous anime actuellement parce que la fête s’est déroulée dans les meilleures conditions. Satisfaction parce qu’il y a eu une mobilisation assez impressionnante de toute la communauté de la région. Satisfaction parce que aussi nous avons bénéficié de la parfaite adhésion de l’ensemble des autorités locales, des leaders d’opinion, bref de l’ensemble des acteurs de la société mosaïque de la région. Je saisis cette occasion pour remercier, au nom du président du Comité d’organisation, le ministre Katambé Issoufou, l’ensemble des acteurs qui se sont impliqués. En effet, s’il y a réussite, c’est parce qu’au­delà de nous autres qui composons les commissions, il y a la volonté du président du comité à réussir l’organisation. Cette volonté l’a amené à s’investir pour mobiliser, au­delà de nos frontières, à la fois les ressources et les acteurs pour que Tahoua Sakola soit véritablement, comme nous l’avons dit dans notre engagement, marqué par l’innovation et qu’on puisse, au­delà de cette innovation, sentir et apprécier la dynamique économique et culturelle de cette région. Il s’agissait aussi de faire découvrir le brassage qui caractérise cette région jadis carrefour caravanier, où cohabitent plusieurs communautés dans la symbiose et le respect des valeurs et cultures des uns et des autres.

La fête tournante, c’est d’abord les infrastructures au niveau de la région hôte. Quel était le niveau d’exécution des différents chantiers engagés dans le cadre de Tahoua Sakola ? Ça me gêne un peu quand on parle de fête tournante, parce qu’au fond, il s’agit d’un programme de modernisation des villes initié par le Président de la Ré­ publique, qui vise à doter nos chefs lieux de région des infrastructures adé­quates et dignes de leur statut. Pour le cas de Tahoua Sakola, il faut dire que les ambitions qu’on avait étaient de faire en sorte que l’ensemble des départements de la région puissent bénéficier du programme pour que tout le monde se sente concerner en matière d’infrastructures. Mais au regard des ressources disponibles, on était amené à revisiter nos ambitions. Ce qui nous a amené à nous concentrer sur les infrastructures essentielles. Il s’agit notamment de l’aéroport (piste d’atterrissage et aérogare) réalisé à 100%. Il y a aussi la voirie générale de la ville de Tahoua (8km x2) totalement achevée. Nous avons aussi la tribune officielle. Ici l’innovation a consisté à construire des boutiques aux alentours de la tribune. L’idée est que les frais de location de ces boutiques servent à l’entretien de la tribune qui est à 100% finie. On va léguer le tout à la commune pour trouver le mécanisme de gestion durable de l’infrastructure. Nous avons ensuite la case de passage présidentielle totalement achevée, l’aménagement de la cour du gouvernorat, la réhabilitation de l’ancienne case de passage présidentielle qui sont à 100% finis. Il y a aussi les villas ministé­rielles qu’on a appelé ‘’cité du 18 décembre’’ à l’occasion des éditions précédentes. A Tahoua, nous n’avons pas de cité du 18 décembre. Nous avons innové en faisant appel à des sociétés pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie et des conditions d’hébergement au niveau de la région. Ces sociétés ont répondu favorablement en construisant des villas de grand standing; je profite pour les remercier au nom du président du Comité. L’ensemble de ces villas sont finies à 100%. A côté des sociétés, il y a des particuliers, ressortissants de la région, qui ont accepté de nous accompagner. C’est le cas de Elh Saadou, promoteur de la société Adoua qui a décidé de construire 100 villas dont 40 à finir avant le 18 décembre. Ce qui fut fait ; il nous a remis les clés des 40 villas avant le 18 décembre. Il y a aussi Issaka Assoumane qui a construit sept villas entièrement achevées et Dan Takoussa qui a construit trois villas dont une maison à étage. Il y a un certain nombre de monuments qui sont prévus dont deux entièrement finis, le troisième en voie de l’être et le quatrième c’est au niveau de l’embranchement de la route Tahoua­Agadez qu’on appelle ‘’patte d’oie’’. Ici, il est prévu l’aménagement d’un espace de loisir pour la jeunesse à l’image de ce que nous avons en face du ministère de l’Agriculture à Niamey. D’après les informations à notre disposition, les travaux sont à environ 83% de taux d’avancement. Tahoua devrait accueillir par la même occasion le Conseil d’administration délocalisé de Veolia ; c’est dans ce cadre que nous avons financé la construction d’une salle de réunion de standard international, entièrement achevée. On peut dire que sur l’ensemble des infrastructures essentielles engagées, elles ont été réceptionnées à 100%. Il faut noter aussi que sur instruction du Premier ministre, nous sommes en train de reprendre la clôture de tous les établissements scolaires entourés par les boutiques qui ont été cassées par les populations ellesmêmes. Les travaux sont à un taux de 70%.

Jusqu’alors, on n’avait pas une idée des coûts ; peut-­on aujourd’hui en savoir un peu plus sur les coûts des investissements ainsi réalisés ?

En effet, on a entendu beaucoup de choses à ce sujet. Mais sachez qu’un budget, c’est des prévisions. Et les prévisions de réalisations que nous avions étaient assez grandes. Le budget qui a été voté était d’environ 100 milliards de FCFA. Ce vote marque la volonté du gouvernement à aller de l’avant certes, mais il y a la question de la disponibilité des fonds. Ce qui fait que tous les travaux réalisés dans le cadre de Tahoua Sakola font 33 milliards de FCFA. Cependant, il faut noter qu’il y a eu une contribution des individus, assez significative. Cette contribution a permis de financer la construction d’un certain nombre d’infrastructures comme la salle de réunion construite à 100% grâce aux contributions pour environ 125 millions de FCFA. Il y a aussi la prise en charge des questions de salubrité qui sont extrêmement coû­teuses.

De par le passé, des problèmes d’impayés avec les entreprises adjudicatrices des contrats se sont posés lors des éditions précédentes. Comment vous vous êtes pris pour éviter une situation pareille ?

Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons pas fait face à ce genre de problème. La raison est simple de mon point de vue : à Tahoua Sakola, nous avons dit qu’on va faire la différence. C’est pourquoi, nous n’avons engagé aucun marché qui n’est pas prévu. Tout ce qui a été engagé est prévu par la Loi de Finances. Et je pense que ce qui est prévu par la Loi de finances ne souffrira pas d’un problème de paiement. En ce qui nous concerne, aucun marché hors prévisions n’a été accordé. Ensuite, nous avons mis l’accent sur les compétences en termes d’entreprises. Nous n’avons pas fait les choses dans le sens de faire plaisir à des amitiés ou à des rapports privés. Nous avons mis l’accent sur la compétence à la fois technique mais aussi la disponibilité de ressources pour l’entreprise. C’est pourquoi, nous n’avons pas eu de problème en termes de prévisions. Maintenant, pour ce qui est du paiement, comme tout autre, ça sera en fonction des décaissements qui seront faits au niveau du Trésor, parce que c’est ça la règle. On a réussi non pas parce qu’on nous a inscrit un montant important, mais parce que nous sommes restés dans les prévisions budgétaires qui nous ont été faites. Nous sommes actuellement dans le suivi pour la liquidation de l’ensemble des engagements. Et je pense que nous allons payer tout le monde comme l’avait dit le pré­sident du Comité.

Chose exceptionnelle, Tahoua Sakola a enregistré la présence de quatre Chefs d’Etat ainsi que des délégations de haut niveau ce qui n’est pas chose aisée pour une région. N’avezvous pas eu des difficultés pour vous occuper de ces hôtes de marque ?

Je pense que cette mobilisation de haut niveau est liée à la personnalité de Son excellence monsieur le Président de la République. Ses amis ont voulu lui faire honneur à l’occasion de cette fête de la Ré­publique. Cette présence des Chefs d’Etat a davantage valorisé l’image qu’il voulait du pays et de la région. Mieux, ça nous a permis, au niveau du comité, de nous sentir encore sous pression où il fallait qu’on donne le meilleur de nous­mêmes. Dieu merci, avec l’engagement de tous et de chacun, nous sommes arrivés aux ré­ sultats que vous avez vécus avec nous sur le terrain. La résidence présidentielle que nous avons à Tahoua est assez imposante ; elle a répondu à nos attentes. Les cases de passage ministérielles sont aussi d’un haut standing. Ce qui fait qu’on était prêt, du point de vue de la qualité des infrastructures pour l’accueil de nos hôtes de marque. On n’était pas pressé et on a mis l’accent sur la qualité ; c’est pourquoi on a privilégié les entreprises ayant les compé­ tences requises pour la construction de ces résidences. En outre, un autre aspect qu’il faut souligner et saluer, c’est la chaleur de l’accueil réservé à nos hôtes par les populations. Je pense que nos hôtes n’ont pas regretté d’être à la fête du 18 décembre à Tahoua.

S’il y a des insuffisances à corriger, quels aspects, d’après vous, auraient dû être meilleurs que ce qu’ils ont été ?

Il est évident qu’on ne peut pas avoir une organisation de cette envergure et ne pas avoir à faire face à de petits tampons. Je pense que du point de vue de l’accueil à la tribune, il y a des choses à régler et à améliorer. Il faut que les gens puissent disposer de boissons à côté. Il y a aussi la question du temps ; il est nécessaire que les comités aient du temps et des ressources à temps pour faire face aux contingences du moment. J’avoue que quelle que soit votre volonté, vous risquerez de faillir si vous n’avez pas de ressources à temps. C’est le lieu de souligner ici l’engagement du président du Comité et le concours du ministère des Finances, du cabinet du Premier ministre pour accompagner cette dynamique. Toujours, en termes de choses à améliorer, je pense qu’il faut prendre en compte des présences de personnalités qui ne sont pas des invités officiels mais qui sont pourtant des invités de marque. Il faut avoir un regard sur cette catégorie de personnalités qui ont un vécu qu’elles n’oublient pas au Niger et qui tiennent à marquer leur présence à l’occasion d’événements importants.

On sait que plusieurs commissions ont travaillé pour la réussite de l’organisation ; estimez­vous aujourd’hui que toutes ces commissions ont rempli, chacune, leurs cahiers de charges ?

Vous savez, quand vous conduisez un projet et qu’à la fin il y a des bons résultats, on oublie véritablement les petites imperfections. On les oublie parce qu’on a eu la satisfaction malgré ces imperfections. Je pense que tout le monde s’est donné à fond, même si certains ont fait plus que d’autres, c’est indéniable. Mais à la fin, c’est le résultat qui compte. Si on n’avait pas eu de bons résultats, c’est sûr qu’on allait chercher où se situe la faille. Le comité Tahoua Sakola a innové en mettant un secrétariat permanent. Du coup, on ne sentait pas l’absence des commissions parce que le cabinet est en train de travailler et de faire la liaison entre les différents responsables des commissions. Toutefois, si j’ai un conseil à donner au niveau des commissions, c’est de demander d’améliorer la communication, de tenir compte de l’existence des réseaux sociaux. Cela parce que, si la communication classique ne travaille pas véritablement, elle risque d’être supplantée par les réseaux sociaux. C’est pourquoi, les acteurs de la commission Communication doivent être très proactifs, très engagés parce que si les commissions échouent, elles remettent en cause toute la valeur. La communication est un élément essentiel ; il faut communiquer pour mobiliser. Les autres aspects sont l’accueil, l’hébergement, la restauration. Je pense que les responsables des comités doivent avoir un regard particulier sur ces Commissions. Un autre aspect important, c’est la sécurité qui, comme on le dit, n’a pas de prix. Je saisis cette opportunité pour rendre hommage à nos forces de défense et de sécurité pour le professionnalisme et la qualité de leur travail. Bien entendu, les autres aspects ne sont pas à négliger. Il s’agit des commissions culturelles, sportive, grand défilé, son et lumière. Ce sont ces commissions qui agrémentent la semaine et tiennent en haleine la région. Si ces commissions ne jouent pas leurs rôles, la semaine sera timide et on ne sentira pas la fête. A Tahoua Sakola, nous avons innové en organisant un feu d’artifice géant. Je pense qu’il faut toujours aller dans le sens de l’innovation, dans le sens de contenter la jeunesse. Pour moi, toutes les commissions ont joué leur rôle, mais il faut que la commission communication puisse être plus active et très proactive.

On sait que le programme Tahoua Sakola ne s’arrête pas avec la tenue de la fête, le 18 dé­cembre. Quelle sera la suite du programme ?

Nous sommes aujourd’hui en train d’œuvrer pour la continuité de nos projets. Le président du Comité est en train de s’activer pour voir comment remobiliser les acteurs autour de nos projets phares qui sont le stade, l’arène de lutte traditionnelle. Tahoua étant une pé­pinière de lutteurs, nous voulons à travers la construction de l’arène mettre en place un centre permanent de formation des jeunes en lutte traditionnelle. Pour le stade, on souhaiterait que les autres ré­gions puissent aussi accueillir et bénéficier des matches internationaux qui se tiennent au Niger ; que ces matches ne se jouent pas uniquement à Niamey. C’est pourquoi, le président du Comité se bat pour aller vers la construction d’un stade homologué capable d’accueillir des matches internationaux. Nous avons également le projet de construction du centre de foires. Le Niger ne dispose pas encore d’un vrai centre de foires internationales. Notre ambition est de construire ce centre, qui va être un centre polyvalent de foires et de divertissement. Il y a également le projet de construction de la maison de la culture avec toutes les commodités requises permettant d’accueillir des événements d’envergure internationale. En outre, il y a des projets en vue d’assurer un équilibre dans le dé­veloppement des zones dans la ville même de Tahoua. C’est pourquoi nous tenons à l’amélioration du cadre de vie dans la commune II de Tahoua à travers la construction d’infrastructures diverses. Enfin, il y a éventuellement le projet de construction d’infrastructures d’hébergement et les Maisons des jeunes et de la culture dans les départements. Le président du Comité tient beaucoup à ces projets.



Interview réalisée par Siradji Sanda

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