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La diaspora Nigérienne – vectrice de développement local durable
Publié le vendredi 12 janvier 2018   |  Tamtaminfo




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Je suis né dans le village de Laouèye commune rurale de Hamdallaye où j’ ai fréquenté l’ école primaire. Je me souviens encore quand j’ étais enfant, je récupérais de la graisse animale chez le Bouchet du village pour ma grand-mère.

Parfois je lui apportais aussi celles des bêtes immolées pendant la tabaski. Cette graisse elle la conservait en toute sécurité. Gare à toute souris qui oserait s’ aventurer près de son précieux trésor.


Combien étions-nous ces “enfants du village” à avoir récupérer pour nos grand-mères le suif, ce produit résiduel obtenu de la fonte de la graisse d’espèces animales comme le mouton, la chèvre où le bœuf ?

Apprès les récoltes ma grand-mère me demandait de lui ramasser des tiges de mil que je faisais bruler et récupérer la cendre, résidu principalement basique obtenu de la combustion en plein air. C’est en mélangeant eau, cendre et graisse qu’ elle fabriquait pour ses besoins le Savon noir communément appelé « Safoun Bi ‘’ . Ce savon noir utilisé surtout par les personnes âgées à des fins multiples, a presque disparu de nos jours dans nos villages. Car ce savon plein de vertus est concurrencé par les savons cosmétiques importés tels que le Savon de Marseille qui inondent les boutiques.

À l’ instar de beaucoup de Nigériens issus de la diaspora , je soutiens depuis des années mon village et alentours dans le domaine du développement local durable notamment l’ accès à l’ eau potable, l’ hygiène et l’assainissement. Nous faisons aussi la sensibilisation pour le changement de comportement surtout dans les écoles. Il faut noter de passage qu’ au Niger la mortalité infantile est essentiellement rurale et est liée à la pollution de l’eau, au manque d’hygiène et à des moyens d’assainissement inadaptés.

Ainsi pour apporter ma modeste contribution dans la promotion des bonnes pratiques d’ hygiène à l’ école, je me suis un jour posé la question de savoir si nous devrions continuer à sensibiliser les élèves en utilisant le savon de Marseille made in France? C’ était pour moi une question d’honneur. Car pour cultiver l’esprit patriotique des futurs responsables qui auront en charge la gestion de ce pays, il est impératif de les éduquer à valoriser les produits issus du savoir-faire local. Il n’ est nullement pas donc question pour nous de sensibiliser notre jeunesse à l’ hygiène avec le savon de Marseille. Nous devons le faire avec du savon made in Niger, disponible, pas cher, efficace et durable.

Notons pour la petite histoire que le vrai savon de Marseille était à l’origine le savon d’Alep, à base d’huile d’olive et de laurier, fabriqué à Alep, en Syrie depuis des millénaires. Il est le plus ancien savon encore utilisé de nos jours. Il semblerait que ce sont les Croisés qui l’ont apporté dans leur besace, le diffusant dans l’ensemble des pays méditerranéens.

Le Savon de Marseille, fleuron du patrimoine français n’ est pas une marque mais plutôt le lieu de fabrication: Provence de Marseille. C’ est d’ ailleurs pourquoi la Chine et la Turquie sont aujourd’hui les plus gros fabricants de savon de Marseille.

Et comme tout Français, Turc ou Chinois, j’ ai aussi la fibre patriotique et donc l’amour de mon pays, le Niger.

C’ est pourquoi ayant toujours à l’esprit, cette idée du savoir-faire local de ma grand-mère, j’ ai décidé d’ aider les femmes de mon village à fabriquer du savon.

Ainsi, elles pourraient donner à leurs enfants une partie pour le lavage des mains à l’ école, garder une partie pour leurs propres besoins domestiques, et l’ autre partie sera vendue pour générer des revenus à fin de faire fonctionner leur petite entreprise. Et pour faciliter la tâche aux femmes, nous les avons maintenant dotées d’ infrastructures composées d’ une salle polyvalente et des latrines. Cette salle sert d’ espace de réunion, de séminaire, de formation et d’ atelier de fabrication de savon. Car pour nous la solution aux problèmes de la pauvreté féminine au Niger réside dans la création d’ entreprises locales.

Remarquons de passage que c’ est dans le secteur des entreprises ou des finances que beaucoup de personnes dans le monde se sont enrichies. Par exemple, le banquier-nouveau locataire de l’ Élysée a gagné rien qu’en 18 mois 2,4 millions d’euros lors de son passage chez la banque Rothschild. Et oui, nous savon tous que l’ argent est synonyme de pouvoir. Et le langage de ces quelques privilégiés n’ est qu’ un ramassis d’ arrogance en vers et de mépris pour les pauvres. D’ où le comportement humiliant voire insultant de Macron lors de sa tournée africaine. D’ ailleurs ils sont nombreux ces Africains dont le grand-frère Alpha Blondi à avoir fustigé cela.

Mais on ne demande pas le respect en se limitant seulement à l’ indignation et à la dénonciation.

Pour que l’ on respecte les Africains, nous les fils et les filles du Continent des Ressources devons prendre nos responsabilités en mains et conjuguer nos efforts pour son développement.

Donc pour que Macron respecte les Africains, nous devrons faire d’ abord en sorte que le Savon de Marseille n’ ai plus la cote en Afrique.

Alors chèr(e)s (Com)Patriotes, le savon made in Niger ou le savon de Marseille, made in France?

Dans la prochaine contribution nous parlerons de comment chaque village peut créer son Areva renouvelables.

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