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Vidur Ramdin du FSA : « la garantie de portefeuille…un élément d’atténuation de la frilosité des banques pour le financement des Pme / Pmi »
Publié le jeudi 18 janvier 2018   |  Niamey et les 2 jours


Vidur
© Autre presse par DR
Vidur Ramdin du FSA


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Le Fonds de solidarité africain (FSA) est un organisme panafricain présent dans 14 pays africains dont 8 de la Cedeao. Son objectif est de stimuler le développement économique des Etats membres en facilitant le financement des projets d’investissement. Quelles sont les missions qui lui sont assignées ? Quel soutien apporte le Fonds au secteur privé ? Quels sont les résultats après 40 ans d’existence ? Le Directeur de la Communication, Vidur Ramdin (photo) a répondu aux questions à travers cette interview accordée à Niameyetles2jours.

Niameyetles2jours : le FSA est mis en place pour dynamiser les économies et lutter contre la pauvreté dans les Etats membres. De manière plus pratique, quels sont les types d’activités que vous menez ?

Vidur Ramdin : Les missions conférées au Fonds, simples à définir et complexes dans leur mise en œuvre, consistent à catalyser le financement des projets d’investissement tant privés que publics, mais aussi l’appui à la mobilisation des ressources pour les structures de microfinance.

L’intérêt du Fonds pour l’accompagnement des projets d’investissement se justifie simplement par le fait que ce sont de tels projets, relevant essentiellement du secteur privé, qui sont créateurs de valeur ajoutée, faisant de ce secteur le principal moteur de la croissance et de la prospérité sociale dans nos pays.

Si l’on considère que le secteur privé est composé d’environ 70% de Petites et moyennes entreprises et / ou industries (Pme / Pmi), on comprend aisément l’intérêt de cette catégorie d’entreprises pour le Fonds. C’est le biais par lequel les retombées des actions menées par le Fonds pourront atteindre le citoyen lambda, quelle que soit sa couche sociale sur le plan national.

C’est à ce titre que le FSA a été doté d’instruments opérationnels, dont la garantie financière qui reste son cœur de métier. Ces instruments sont, entre autres, les suivants :

garantie : individuelle et / ou garantie de portefeuille : accordée aux banques pour les conforter à assurer le financement des entreprises nigériennes par le partage du risque avec le FSA
refinancement pour structuration ou pour allongement de la durée des prêts : sur sollicitation des banques pour appuyer les entreprises présentant des insuffisances de cash-flow à faire face aux remboursements de leurs prêts bancaires
ligne de refinancement accordée aux banques et établissements financiers : tout simplement des prêts accordés à ces structures pour les appuyer dans le financement des entreprises nationales
arrangement et structuration de financement : par lequel, le FSA élabore des notes d’information et mobilise des financements auprès du secteur bancaire en faveur des entreprises nationales, en leur lieu et place
la bonification de taux d’intérêt, mis à la disposition des Etats et de leurs démembrements, pour rendre concessionnels les taux d’intérêts des crédits
N2JRS : le FSA est lancé il y a 40 ans. Parlez-nous de certains de vos projets à succès et l’impact de votre structure sur l’économie des pays membres.

VR : Les projets à succès du FSA sont multiples et variés. On pourrait évoquer entre autres :

l’installation de l’unité de fabrication de jus de fruit DAFANI au Burkina Faso,
l’installation d’une usine de fabrication de lait au Burundi,
l’implantation de l’hôtel RADISSON BLU à Abidjan, en Côte d’Ivoire,
la reprise de l’hôtel du 2 février sous le label RADISSON BLU à Lomé, au Togo,
la création d’une unité de fabrication de farine boulangère, dénommée Grands Moulins du Ténéré (GMT), à Niamey, au Niger,
la construction du Complexe universitaire dénomme ESCAE à Niamey, au Niger,
Etc…
Au 31 décembre 2017, le bilan global des interventions du FSA en faveur de ses Etats membres est présenté ci-après :

des garanties octroyées pour un montant cumulé de 408,9 milliards de francs Cfa. Ces garanties ont permis de mobiliser des ressources à hauteur de 835,3 milliards de francs Cfa ;
des montants en refinancement pour allongement de la durée des prêts (ADP) pour un montant cumulé de 5,4 milliards de francs Cfa. Ces décaissements facilitent les remboursements des échéances des prêts totaux de 30,2 milliards de francs Cfa ;
des interventions en bonification de taux d’intérêt de 16,8 milliards de francs Cfa. Ces interventions ont permis de mobiliser des ressources financières en faveur des Etats et de leurs démembrements pour un montant total de 287 milliards de FCfa.
Concernant le Niger, ce bilan se présente comme suit :

des garanties octroyées pour un montant cumulé de 18,5 milliards de francs Cfa. Ces garanties ont permis de mobiliser des ressources à hauteur de 27,5 milliards de francs Cfa ;
des montants en refinancement pour allongement de la durée des prêts (ADP) pour un montant cumulé de 264,4 millions de francs Cfa. Ces décaissements facilitent les remboursements des échéances des prêts totaux de 419 millions de francs Cfa ; des interventions en bonification de taux d’intérêt de 16,8 milliards de francs Cfa. Ces interventions ont permis de mobiliser des ressources financières en faveur des Etats et de leurs démembrements pour un montant total de 287 milliards FCfa.
des interventions en bonification de taux d’intérêt de 4,6 milliards de francs Cfa. Ces interventions ont permis de mobiliser des ressources financières en faveur des Etats et de leurs démembrements pour un montant total de 63,5 milliards FCfa.
N2JRS : en 2017, vous avez signé plusieurs garanties de portefeuille en faveur des banques pour le soutien des Pme / Pmi. Pourquoi ce focus ?

Comme déjà signalé ci-haut, les Pme / Pmi constituent en moyenne 70 à 80% des entreprises existant dans les Etats membres. Elles sont reconnues par toutes les études comme étant le moteur de la croissance économique dans nos Etats car elles sont à la source de la création d’emplois, de la redistribution du bénéfice de la croissance, donc de la lutte contre la pauvreté et le chômage. Paradoxalement, ces Pme / Pmi peinent à trouver des financements, soit moins de 20% des financements effectués par les structures bancaires. Ceci, pour plusieurs facteurs :

le poids du secteur informel ;
la faible structuration des filières ;
les difficultés d’accès aux marchés ;
la mauvaise gestion des structures ;
l’insuffisance de garanties…
C’est pour conforter les banques à assurer le financement de ces entreprises que le FSA a implémenté la garantie de portefeuille comme un élément d’atténuation de la frilosité des banques pour le financement des Pme / Pmi.

En terme de valeur ajoutée, la garantie de portefeuille permettra aux entreprises, des micro-entreprises (Tpe) aux Pme, d’obtenir plus facilement, des crédits d’investissement d’une part, et aux banques de réduire les risques, de développer leur portefeuille Pme et d’améliorer leur ratio de solvabilité d’autre part, grâce à la signature du FSA. Ce faisant, elle permettra d’élargir la base du bénéfice du financement bancaire. Nous appelons donc les banques à y faire recours sans réserve car nous avons le même objectif à savoir ; assurer la croissance de nos économies par le biais du financement des entreprises nationales.

N2JRS : qui peut solliciter un crédit auprès du FSA ? Sur quels critères le FSA octroie ce crédit ?

Le FSA a comme cœur de métier la garantie. A ce titre, il ne finance pas, mais accompagne le financement des entreprises par les banques ou à l’occasion de levées de ressources sur les marchés financiers (emprunts obligataires).

Pour bénéficier de cet accompagnement, il suffit que les entreprises soient formalisées et accomplissent des activités licites et respectant les règlementations spécifiques en la matière. Le FSA intervient :

dans tous les secteurs : agro-industrie, immobilier, commerce, santé, éducation, microfinance, transports, etc…
et à tous les stades d’évolution des entreprises : création, extension, restructuration, etc…
Interview réalisée par Guevanis DOH

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