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Le Sahel N° du 30/11/2017

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« L’Afrique est entrain de poser les jalons historiques dans sa marche vers le progrès économique et social de ses populations », déclare le Président Issoufou Mahamadou
Publié le mercredi 31 janvier 2018   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le Président Issoufou Mahamadou a pris part lundi à Paris à une réunion de travail sur la crise migratoire


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« Excellence Monsieur Yuweri Museveni, Président de la République d'Ouganda,
Mesdames et Messieurs ;

Comme vous le savez, il y a deux jours, je présentais à mes pairs chefs d'Etats et de Gouvernement de l'Union Africaine mon deuxième rapport d'étape sur le processus de la mise en place de la zone de libre-échange continentale (ZLEC).
J'ai été heureux de les informer que le processus d'élaboration des instruments juridiques créant et régissant la ZLEC est presque à son terme et que nous pouvons convenir d'un sommet extraordinaire pour entériner l'ensemble des travaux. Et nous avons convenu que ce sommet extraordinaire va se tenir le 21 Mars prochain à Kigali, au Rwanda.
En effet, sur quatre textes fondamentaux, deux sont déjà finalisés. Il s'agit de l'Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine et du Protocole sur le commerce des services.
Les deux autres documents à savoir le protocole sur le commerce des marchandises et le mécanisme de règlement des différends le seront incessamment. En un an nous avons donc fait des avancées décisives dans le processus d'intégration de notre continent.
Dès lors il me parait tout à fait indiqué que nous engagions un processus de communication sur la ZLEC en direction des citoyens africains, des investisseurs potentiels et des partenaires commerciaux du continent.
Le présent forum, organisé par la Commission Economique pour l'Afrique et Corporate Council for Africa sur le Commerce et l'investissement entre les Etats Unis d'Amérique et l'Afrique constitue une bonne occasion pour lancer ce processus de communication et présenter aux investisseurs potentiels et partenaires commerciaux de l'Afrique la ZLEC et les opportunités qu'elle présente.
On peut retenir que la ZLEC est un engagement de l'ensemble des États membres de l'Union Africaine à créer un grand marché pour l'Afrique et permettre la libre circulation des biens, des services et des personnes sur l'ensemble du continent, du Cap au Caire et de Praia à Mogadiscio. C'est un des principaux programmes phares et prioritaires du premier Plan décennal de mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine – « L'Afrique que nous voulons ». Ce programme consiste en une suppression totale, à terme, de toutes les barrières tarifaires entre les cinquante et cinq Etats du continent créant ainsi un marché unique au monde. L'Afrique est en effet trop divisée, trop balkanisée. Nous avons près de 84 000 km de frontières. Nous avons beaucoup d'obstacles tarifaires et non tarifaires qui limitent les échanges entre les Etats du continent.
Avec une Afrique intégrée et un marché commun africain, nous donnons un contenu à la vision de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine, la vision d'une Afrique intégrée, d'une Afrique prospère et pacifique, conduite par ses citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale.
Je tiens également à souligner que les dirigeants africains sont pleinement attachés à la mise en place de la Zone de Libre-Échange Continentale. Je peux le confirmer en raison du soutien qui m'a été accordé pour l'accomplissement de ma mission ainsi que de l'accueil très favorable réservé aux conclusions de mon rapport.

Mesdames et Messieurs,

La ZLEC n'est pas un programme isolé. Elle forme avec les autres plans et programmes de l'Union Africaine, un tout cohérent dans la perspective de renforcer l'intégration régionale et atteindre les objectifs de l'agenda 2063. Je citerai pour rappel les plans et programmes suivants :
• le Plan d'action pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA),
• le programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA),
• le programme détaillé de développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA) ;
• la vision Minière Africaine (VMA) ;
• le plan d'action pour l'intensification du commerce intra-africain (BIAT).

En liaison avec ces plans et programmes, la ZLEC constitue une source d'opportunités énormes pour les Etats membres, pour les citoyens de notre continent, pour les entreprises africaines, pour les investisseurs étrangers notamment américains, pour le marché financier et pour les autres nations du monde.

Au titre des potentialités et des opportunités qu'offre la ZLEC on peut citer sans être exhaustif les apports suivants:

1. L'intensification des échanges entre les Etats Africains.

La ZLEC doit permettre une mise en œuvre accélérée du Plan d'Action pour l'Intensification du Commerce intra-africain (BIAT) adopté par la Conférence de l'UA, en janvier 2012. La ZLEC et le BIAT sont deux initiatives complémentaires dans cette phase d'intégration continentale. Le niveau actuel des échanges entre les Etats africains estimé à 13¨% est inacceptable et la suppression des barrières tarifaires doit le porter à un niveau plus élevé.

2. Le développement des infrastructures de base.

Avec l'élargissement du marché, les grands projets d'infrastructures du continent vont connaitre un regain d'intérêt, notamment ceux relatifs aux voies de communication, à l'énergie et aux télécommunications. L'élimination des barrières tarifaires doit s'accompagner de l'élimination des barrières physiques entre les Etats. Le libre-échange ne peut se développer sans voies de communication d'où l'importance du programme de développement de l'infrastructure en Afrique (PIDA).

3. Le développement des chaines de valeurs.

L'Afrique regorge de matières premières de toutes natures et d'un potentiel agricole énorme. L'élimination des barrières va créer des opportunités d'investissement à la fois pour nos opérateurs économiques et ceux qui souhaitent s'associer avec nous. Pour les entreprises ce sera l'occasion d'investir dans les industries, d'exploiter les chaînes de valeur trans-étatiques, de permettre à l'Afrique de transformer ses produits sur place et d'exporter vers le marché mondial à des prix compétitifs. Ainsi les Etats Africains pourront rompre avec le pacte colonial qui veut qu'ils restent des pourvoyeurs de matières premières et des consommateurs de produits manufacturés ailleurs.

4. Le développement d'un véritable marché intégré de travail.

L'expansion de la production et du commerce dans le cadre de la ZLEC Africaine permettra d'augmenter en retour, les possibilités d'emploi à tous les niveaux de qualification. Cela permettra aux pays Africains de mieux exploiter leur structure démographique, en particulier de transformer leur actif démographique en dividende économique. La libre circulation des personnes à l'intérieur du continent favorisera le développement et le transfert des compétences ce qui limitera la migration des jeunes et la fuite des cerveaux vers les autres continents. Déjà les travailleurs africains migrent sur le continent plutôt qu'en dehors. L'intégration permettra d'amplifier cette tendance.

5. Le développement d'un marché financier africain et l'ouverture au marché financier mondial

L'accélération de la transformation économique du continent s'accompagnera nécessairement du développement d'un marché financier Africain et de l'accès accru de l'Afrique au marché financier mondial. En effet pour faire face aux besoins d'investissements importants que requiert cette transformation, les entreprises et les Etats Africains auront recours au marché financier pour rechercher des ressources importantes et peu couteuses. Du fait des économies d'échelle liées au marché unique de plus 1,2 milliard d'habitants, l'Afrique sera un marché à rentabilité élevée susceptible de drainer les ressources des marchés financiers internationaux.

6. L'accroissement de la part de l'Afrique dans le commercial mondial

La transformation économique des économies africaines grâce à l'industrialisation va stimuler la compétitivité et placera ainsi notre économie intégrée dans une position plus forte pour accroître sa part dans les flux commerciaux mondiaux. La transformation locale augmentera la valeur ajoutée des produits exportés et par conséquent les recettes d'exportation. Dotée de ressources plus importantes, l'Afrique pourra importer des équipements de production et des produits plus sophistiqués. Ainsi donc, ce que les Africains n'arrivent pas à obtenir dans le système commercial multilatéral dans son architecture actuelle, peut l'être grâce à la ZLEC. De plus la ZLEC donnera également à l'Afrique ainsi unifiée, l'occasion de formuler et de renforcer les positions panafricaines lors des négociations commerciales entre l'Afrique et le reste du monde.

7. La génération d'une croissance forte et inclusive

La ZLEC, en liaison avec les autres plans et programmes de l'Union, conduira à la transformation structurelle de nos économies, afin de les placer sur la voie d'une croissance forte et inclusive, de la création d'emplois et de la diversification économique. Elle évitera à l'Afrique de continuer d'avoir des économies exiguës, faibles et vulnérables qui n'arrivent pas à créer des emplois, à réduire la pauvreté ou à sortir du cycle de croissance faible. L'Afrique ne peut se complaire du taux de croissance actuel généralement inférieur à 5% dans la plus part des Etats. En accord avec les objectifs du NEPAD, notre ambition est d'avoir un taux de croissance minimum de 7%.

Mesdames et Messieurs,

L'Afrique est entrain de poser les jalons historiques dans sa marche vers le progrès économique et social de ses populations. La réforme de la Commission de l'Union Africaine, pilotée par le Président Paul Kagamé et la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine constituent deux de ces jalons. Avec d'autres réformes en cours dans les pays Africains et à l'échelle du continent notamment en matière d'amélioration du climat des affaires et de partenariat public privé, notre continent connaitra une croissance peut-être plus forte que celle connue par le passé par certains pays asiatiques. L'Afrique, c'est le continent de l'avenir. Le 21ème siècle lui appartient. Le présent forum, organisé par la Commission Economique pour l'Afrique et Corporate Council for Africa sur le commerce et l'investissement entre les Etats Unis d'Amérique et l'Afrique doit être l'occasion pour tous les investisseurs d'intégrer d'avantage cette nouvelle donne dans leur analyse prospective.
L'Afrique est un continent avec lequel il faut désormais compter. Sa marginalisation actuelle dans le commerce mondial, avec un poids de 2% des échanges, touche à sa fin. Je fonde l'espoir que cela se reflètera assez rapidement dans les relations économiques entre l'Afrique et la première puissance économique mondiale : les Etats Unis d'Amérique.
Je vous remercie

onep

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