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Ingénierie du réservoir pétrolier, IBRA Hadiza : une ressource sûre pour notre pays !
Publié le mardi 13 fevrier 2018   |  Le Monde d'Aujourd'hui




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MOUMOUNI IBRA Hadiza, est né le 15 mai 1988 à Balleyara. Après avoir effectuée ses études primaires et secondaires à Balleyara, elle a rejoint le Lycée Sonni Ali Ber de Niamey où elle a obtenu son Bac D en 2010. Alors, Hadiza quitte son pays (le Niger) pour la Chine pour poursuivre ses études dans la branche de Génie Pétrolier à la China University of Géoscience de Wuhan pour une durée de 5 ans.

En effet pendant ces cinq ans d’études, elle avait bénéficié d’une formation d’un an en langue chinoise (le mandarin), langue qu’elle parle couramment aujourd’hui, et quatre ans de formation générale en Gé- nie pétrolier. A la dernière année, Hadiza a eu la chance de travailler sur un sujet très important qu’est celui de la description et de l’évaluation d’un réservoir pétrolier, une des raisons qui l’avait poussé à partir plus loin dans ses études ‘’.

Après la Chine, Hadiza a mis le cap sur la France pour se spécialiser en ingénierie du réservoir pétrolier à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour pour une durée de deux ans. La jeune femme portait en elle une volonté farouche et une détermination sans faille pour exceller dans ce domaine qui paraît complexe et inhabituel pour une femme surtout nigérienne. C’est ce qui lui a valu aujourd’hui d’être la première femme Nigérienne spécialisée dans l’ingénierie du réservoir pétrolier.

En effet, la formation en Master spécialisé en ingénierie du réservoir pétrolier permet d’acquérir de solides compétences opérationnelles et techniques pour analyser et évaluer les réserves pétrolières du soussol, concevoir et assurer la mise en œuvre de leur production et enfin participer à la gestion des puits de production pendant la production. Il faut noter que cette filière si importante de l’industrie pétrolière, le ‘’Reservoir Engineering’’, est un métier qui a pris et continue de prendre de l’ampleur durant ces dernières décennies et cela est lié à son impact important sur la production tout en jouant sur le coût et le taux de récupération. Il faut souligner aussi le rôle important que joue l’ingénieur du réservoir dans l’industrie pétrolière. Ce dernier se charge de l’un des challenges fondamentaux de l’industrie du pétrole et du gaz qui est l’optimisation de la production des champs pétroliers et gaziers qui sont en cours d’exploration et d’exploitation.’’

Dans le cadre de son projet de fin de spécialisation, Hadiza a été au Nigeria, pays le plus peuple de l’Afrique et très riche en pétrole. La jeune ingénieure nigérienne a été accueillie au sein de La Compagnie Nationale Nigériane la NNPC où elle avait effectué une recherche de 6 mois sur le Niger Delta (Nigeria).

IBRA Hadiza 02

C’était une expérience très fructueuse sur le plan personnel et professionnel. Ce stage de perfectionnement a été réalisé au département de réservoir et de production de NPDC (Nigeria Petroleum DevelopmentCompany Limited) á Benin City, Edo stade, filiale de la Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC). Au cours de ce stage, Ibrah Hadiza a réalisé une étude intitulée « Development concept selection for a retrograde condensat réservoir in Niger Delta » c’est-à-dire « sélection d’un concept de développement pour un réservoir de condensat rétrograde dans le Niger Delta ». Cette étude a été l’occasion pour la jeune dame de s’initier au basin de Niger Delta.

Après son séjour au Nigeria, Hadiza rejoint pendant quelques mois les équipes de la CNPC-Niger Petroleum où elle a pu dé- couvrir les différents aspects de l’exploitation du pétrole au Niger, surtout l’absence de femme dans ce domaine.

Au fait, avant sa soutenance, elle a travaillé avec une équipe technique de la CNPCNiger Petroleum (la compagnie mère qui exploite le pétrole Nigérien) dans le cadre d’un stage de 5 mois avec pour thème « L’optimisation des paramètres de production et la prédiction de la production ». Cependant, c’était une chance pour elle de participer dans les recherches techniques de l’optimisation de la production de l’un des blocs Pétroliers d’Agadem.

Après sa soutenance de master spécialisé en France, la jeune ingénieure nigérienne a pris l’engagement de revenir dans son pays natal pour pouvoir apporter sa contribution dans le développement de son pays et surtout dans le secteur pétrolier. Après 9 mois de séjour au pays, bien que le Niger soit aujourd’hui producteur du pétrole, Hadiza demeure encore au chômage par manque de poste dans son domaine d’ingénierie. Aujourd’hui, à travers l’association NIWO (Niger’sWomen in Oil and Gas) dont elle est la fondatrice et en même temps la présidente, Hadiza est indubitablement engagée dans le combat pour l’émancipation de la femme et pour la création d’un leadership féminin dans le secteur pétrolier.



Elle se réjouit surtout de rester dans son cher pays le Niger afin de pouvoir s’investir et de partager ses connaissances avec les autres. Après tant d’années d’études à l’étranger, certains jeunes ont tendance à penser qu’il faut rester à l’extérieur plus précisément le pays dans lequel ils ont obtenu leur diplôme. Ils sont hantés par l’idée selon laquelle au Niger, il y’a toujours un manque d’emploi, l’absence de compétitivité, le refus des responsables de certains secteurs à faciliter l’insertion des jeunes cerveaux, pour ne citer que ceux-là…. A titre d’exemple, dans la filière de l’ingénierie du réservoir pétrolier, ils sont actuellement quatre (4) nigériens à détenir cette spécialisation dans la filière dont trois (3) hommes qui sont à l’extérieur du pays, et Ibrah Hadiza, la seule femme parmi eux et la seule à avoir pris son courage à deux mains pour revenir au bercail. La seule chose qu’elle condamne, c’est le fait qu’elle était certaine et convaincue qu’en tant que jeune et surtout avec un certain « background » qualifié, elle sera toujours utile pour son cher pays. Hélas, il faut être sur le terrain pour affronter et appréhender la réalité des choses. Du côté moral, Hadiza n’en démord pas, et ce quelques soit les circonstances. Il est nécessaire de garder la barre haute !

En toute humilité, Hadiza lance un appel à la jeunesse nigérienne, qui regorge autant de compétences qualifiées mais confrontée au problème de chômage de garder l’espoir d’un jour meilleur !

Par ailleurs, les questions de l’émancipation de la femme et de la scolarisation de la jeune fille lui tiennent particulièrement à cœur. C’est d’ailleurs l’un des objectifs principaux ayant conduits à la mise en place de NIWO. Une structure dont les actions s’inscrivent justement dans le cadre de l’émancipation de la femme, notamment l’apport des intellectuelles à prendre conscience de leur rôle et de leurs responsabilités afin d’être un moteur du développement économique et social du Niger. Ainsi, elle appelle toutes les femmes et toutes les bonnes volontés à rejoindre NIWO et à soutenir ce projet, car pour réussir, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, et ce sans exception !

Ali MOUNKAILA

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