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Discours « ethnique » chez les hommes politiques : Le retour des manipulateurs de conscience !
Publié le dimanche 18 fevrier 2018   |  Tamtaminfo




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La dernière « sortie ratée » de Hama Amadou sur Vox Africa le vendredi 2 février passé et celle plutôt pathétique et burlesque du « vieux » Sanoussi Jakou sur Anfani Niamey quelques temps après, ont propulsé le curseur du « repli identitaire » à un niveau qui a mis les nigériens dans un profond embarras.


De ces deux « communications », les commentateurs ont retenu une chose : Les marchands d’illusion sont de retour !
C’est pourtant connu de tous, de nature comme de culture, le NIGERIEN n’à rien avoir avec l’ethnocentrisme.

Point besoin de rappeler que l’Histoire récente et ancienne de notre pays, ne relève aucun « contentieux historique » qui puisse alimenter une quelconque division entre les communautés composant « le Peuple nigérien ». Cette même Histoire, et la Géographie en renfort, nous enseignent que le Niger est un pays « charnière », « un carrefour », un pays ouvert et hospitalier où la culture de la paix est une vertu cardinale.

Depuis la nuit des temps en effet, les communautés nigériennes entretiennent des commerces étroits, se sont métissées et mélangées et continuent de contracter des liens de mariage, sans aucune discrimination. Indépendamment de l’Islam premier ciment de leur unité, pour consolider et renforcer cette armature solidariste de manière durable, elles ont inventé quelque chose de culturellement sophistiqué et unique au monde :

Le cousinage et la parenté à plaisanterie. Toutes ces ingénieries ont contribué à la paix et au « mieux vivre ensemble » dans le pays.
Mais voila que la politique est entrain de mettre tout ça, sens dessus dessous, avec la résurgence de discours « haineux et identitaires », notamment sur les réseaux sociaux où l’on assiste à des invectives entre ressortissants de régions différentes.

Rappelons avec insistance, qu’il est proprement scandaleux de la part d’un homme politique nigérien qui aspire à diriger son pays, qui connait son histoire et dont les partisans se recrutent dans toutes les communautés, de tenir des « propos ethno régionalistes », ou même d’en faire une quelconque allusion.

C’est en principe un registre qui leur est totalement interdit.

Et pourtant, des hommes politiques de premier plan ne se gênent plus pour proférer sur les ondes, des propos désapprouvés par l’écrasante majorité des nigériens. C’est pourquoi aujourd’hui, Hama Amadou, Bazoum Mohamed et Sanoussi Jakou, sont perçus par l’opinion nationale comme étant le trio de tête de cette dérive régionaliste.

Derrière eux malheureusement, des bataillons de militants, généralement de leur région, distillent et répandent dans les fadas et sur les réseaux sociaux, leurs diatribes radicales.

Les conséquences de cette poussée régionaliste ? Il n’ya pas plus que Sanoussi Jakou pour en apprécier la quintessence, lui qui a été pris à partie par des militants survoltés du FOI (Front de l’Opposition indépendante) lors de leur sit-in contre la LF2018.

Auparavant sur Facebook et Wathsapp notamment, « le vieux » avait fait l’objet d’insultes grossières de la part d’un certain Ali Téra et d’une dame, sans qu’on ne cerne exactement les contours du contentieux qui les opposait…

En réalité, tous ces appels au « repli identitaire » n’ont d’autres buts que d’amplifier les oppositions Est-Ouest, en mettant les communautés haoussaphone et zarmaphone dans un face à face qui impacterait directement leur « vivre ensemble », pour à la fin récolter quelques « dividendes politiques ».

Rien que de la pure manipulation de conscience !

La dangerosité de tous ces manipulateurs qui cherchent à « mélanger » les Haoussas et les Zarmas et qui ne se privent pas du plaisir d’indexer ou stigmatiser des « minorités », est une certitude. Leur stratégie de positionnement, de conquête ou de conservation du pouvoir est basée sur une communication visant à les présenter comme les « seuls représentants » de l’est, de l’ouest ou du nord, alors qu’il n’en est strictement rien.

Car la réalité elle, est plus surprenante voire même loufoque : Toutes ces personnes qui cherchent à opposer les haoussas et les zarmas n’appartiennent ni à l’une, ni à l’autre de ces communautés comme l’ont relevé tous les scrutateurs nigériens. Hama Amadou est un peul qui flatte l’orgueil des zarmas de l’ouest, tandis que Sanoussi Jakou le touareg et Bazoum Mohamed l’arabe font la même chose avec les haoussas de l’est.

N’allez pas croire qu’ils ne savent pas à quel jeu dangereux ils sont en train de jouer. Ne disposant pas de base électorale réelle dans leur propre communauté et persuadés que pour maintenir leur leadership et même gouverner ce pays, il leur faut une large assise, ils n’hésitent pas alors à reprendre et agiter les éléments d’une rivalité créée de toute pièce par les Français à la veille des indépendances qui consistait à dire que « les autres ne nous aiment pas ». Ce faisant, ils passent en douce pour les véritables « avocats » de ces communautés dont ils convoitent le leadership.

Ce retour de « la propagande ethno régionaliste » augure des arguments qui seront mis en avant lors des prochaines élections de 2021. En l’absence de vision patriotique et de projet de société nouveau, selon toute vraisemblance, les challengers comptent mettre le feu sous la marmite identitaire.

Tant mieux si le Procureur, au nom de l’unité nationale, a décidé de s’autosaisir pour barrer la route de ces prestidigitateurs !

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