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Au Nigeria, le président Muhammadu Buhari de nouveau affaibli par Boko Haram
Publié le mercredi 28 fevrier 2018   |  LeMonde.fr


Visite
© AFP par ISSOUF SANOGO
Visite du Ministre de l`Intérieur Mohamed Bazoum dans un camp de populations déplacées près de Diffa
Ministre de l`Intérieur du Niger Mohamed Bazoum a visité un camp pour les populations déplacées près de Diffa le 16 Juin 2016 suite à des attaques par des combattants de Boko Haram dans la région .


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Le rapt de 111 écolières dans le village de Dapchi montre que la défaite des djihadistes promise par le chef de l’Etat est loin d’être acquise.

Une fois encore, la violence qui sévit dans le nord-est du Nigeria choque au-delà des frontières du pays le plus peuplé d’Afrique. Un nouvel enlèvement spectaculaire s’est produit à ­Dapchi, village de l’Etat de Yobe, lové au bord de la route qui mène à la frontière avec le Niger. Dans la soirée du 19 février, des djihadistes lourdement armés y ont fait irruption à bord de camions et de 4 x 4. Sans tuer de villageois, ils se sont dirigés vers le collège pour filles, d’où ils sont repartis avec 111 écolières, sans être poursuivis par les forces de sécurité, bien lentes à réagir. Une lenteur qui a provoqué l’ire du gouverneur de Yobe. ­Ibrahim Gaidam a fustigé l’armée nigériane, qui a retiré ses troupes de Dapchi une semaine avant ce kidnapping, comme ce fut le cas, en avril 2014, au lycée de Buni Yadi, où 59 élèves avaient péri sous les balles ou dans les flammes. La même année, 276 lycéennes furent capturées par le groupe djihadiste à Chibok, entraînant une indignation internationale.

Après une semaine de silence pesant, le gouvernement a fini par reconnaître les faits dimanche 25 février, suspectant les assaillants d’être « une faction du groupe Boko Haram ». Le président Muhammadu Buhari a qualifié l’événement de « catastrophe nationale » et a présenté ses excuses aux familles des victimes de Dapchi.

Grave crise humanitaire

Bien que divisé et affaibli, le groupe djihadiste, dont une faction opère sous la bannière de l’organisation Etat islamique, continue de déstabiliser toute la région du bassin du lac Tchad. La secte salafiste formée en 2002 à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, s’est muée sept ans plus tard en l’un des mouvements armés les plus violents d’Afrique. Le conflit en cours depuis 2009 a causé la mort de plus de 20 000 personnes et provoqué le déplacement de 2,6 millions d’habitants, plongeant le nord-est du Nigeria dans une grave crise humanitaire.

Si Boko Haram perd du terrain et semble aujourd’hui incapable de contrôler un territoire, il démontre avec ce kidnapping sa capacité de résilience. La date ne semble pas improvisée : par la terreur, Boko Haram s’invite dans le champ politique nigérian, d’ores et déjà mobilisé pour les élections générales de février 2019.

C’est un coup dur pour le chef de l’Etat, dont l’administration a souvent affirmé que Boko Haram était « complètement défait ». « Cet enlèvement, politiquement instrumentalisé par l’opposition, va avoir un impact sur les élections, souligne Idayat Hassan, directrice du Centre pour la démocratie et le développement, un think tank établi dans la capitale fédérale, Abuja. Rien n’a fondamentalement changé depuis l’enlèvement des filles de Chibok en 2014 : l’armée et les autres agences de sécurité ont une fois encore démontré leur incapacité à se coordonner pour réagir vite et bien. »

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