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Le Sahel N° du 30/11/2017

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Port du turban : Signe de matérialisation de la culture nomade
Publié le samedi 3 mars 2018   |  Le Sahel


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© Le Sahel par DR
Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Brigi Rafini a accordée une audience a M. Moussa Abou, architecte nigérien le vendredi 19 avril 2013


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Dans les sociétés africaines, particulièrement au Niger, l’identité culturelle est fondamentale. Les accoutrements, les parures sont distinctifs d’une ethnie à une autre. Dans plusieurs régions du pays et surtout dans la partie septentrionale, les hommes notamment adultes et ou âgés couvrent le visage avec une étoffe généralement blanche appelée turban. Ainsi, on constate que cette culture se transmet de génération en génération. Celle-ci est pleine de significations et de symboles. Tout comme les femmes ont plusieurs façons de se coiffer et ou de porter le voile, les nomades portent le turban avec des techniques différentes. Dans un pays sahélien comme le nôtre, le port de ce voile est indispensable généralement pour se protéger des intempéries (soleil, froid, poussière!). Mais pour ses utilisateurs, d’autres raisons sont évoquées.

En effet, « au-delà de son utilité pratique, le turban revêt un caractère symbolique presque identitaire auprès de plusieurs communautés nomades. Chez les Touaregs, il est un élément d’identité commun à toute la communauté. Le porter veut tout simplement dire ‘’’ avoir franchi l’adolescence, et atteint l’âge adulte pour mériter respect et considération au sein de la famille et de la société toute entière. Généralement le jeune Touareg qui a 18 ans est enturbanné pour la première fois, lors d’une cérémonie rituelle organisée souvent à son insu. Pour mériter sa place dans le cercle des adultes, il lui faut faire preuve d’endurance face à la nature » nous explique Mohamed Youssef qui en porte régulièrement.

Selon Elhadj Mohamed Traoré vendeur de ces tissus, d’origine malienne les chèches de couleur blanche et l’indigo dont les largeurs et les longueurs varient, sont les turbans les plus prisés car portés en signe de respect, de valeur culturelle. Et couramment, selon lui, ces adulateurs les portent lors des grandes cérémonies d’intronisation, de réjouissances sociales, des fêtes religieuses, et ou d’évènements culturels. Lors des célébrations des mariages, les mariés sont obligatoirement enturbannés ce qui donne droit à une cérémonie.

Dans notre tradition le touareg doit se recouvrer la tête, les oreilles, la bouche et souvent même le nez s’il désire, il ne doit pas entendre, ou sentir l’odeur et ou dire du n’importe quoi. Dans cette société conservatrice, rester tête nue n’est pas digne d’un adulte » explique ce sexagénaire, fin connaisseur de la culture touarègue.

Des valeurs tout autant partagées par les toubous et dans une moindre mesure, les kanuri, les peulhs et les songhay.

Kadri Assaleck, un ressortissant de Bankilaré résident à Niamey explique que le turban n’est pas la propriété exclusive des Touaregs. Chez nous, tous les nomades le portent car « le turban est un héritage à sauvegarder et à transmettre avec fidélité aux générations suivantes. Il est comme le bonnet, le chapeau, les gants, le cache cou pour les occidentaux qui se trouvent dans les pays où il fait excessivement froid. Dans plusieurs villages nigériens, malgré le vent de la modernité, les us et coutumes sont sauvegardés. « Il est fréquent de voir des cérémonies d’enturbannâtes parallèlement au jour du mariage pour qu’économiquement il n’y est pas de dépenses ostentatoires. Des leaders religieux récitent quelques versets du Coran sur le turban avant de le mettre sur la tête du jeune homme, qui accède de ce fait au cercle des adultes ».

Chez les Peulhs, notamment les bergers qui parcourent des kilomètres et qui sont exposés aux intempéries, le turban est régulièrement utilisé. « Un homme sans turban est un homme incomplet dans l’habillement », affirme Elhadj Ibrahim, un doyen de la communauté. Contrairement aux Touaregs, Il n’y a pas véritablement un âge approprié pour le turban, les jeunes qui suivent les troupeaux commencent à porter le turban dès 15 ans. Et lors des ‘’Walima’’, une cérémonie organisée pour la fin de l’apprentissage du noble Coran, le jeune peulh en fin de formation est enturbanné et appelé « Mallam ou Alpha ».

Aïssa Abdoulaye Alfary

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