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Front social : La société civile répond à Bazoum et réaffirme le caractère citoyen de ses revendications
Publié le jeudi 8 mars 2018   |  Actu Niger


Le
© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Bazoum Mohamed a presidé un atelier de validation du document de Projet de Recensement Administratif et de Développement à vocation Humanitaire (PRAD/H)


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Déclaration du collectif des Organisations de la Société Civile réuni au sein du cadre de concertation des organisations de la société civile en prélude à la marche du dimanche 11 mars 2018

Le collectif des organisations de la société civile a suivi, avec beaucoup d’intérêt, la marche suivie de meeting, organisée le 4 mars dernier, par les partis politiques membres de la majorité présidentielle ; en particulier, le discours prononcé à cette occasion par M. Bazoum Mohamed, Président du PNDS-Tarayya, qui s’est employé, comme c’est devenu l’habitude pour lui, de caricaturer la lutte des organisations de la société civile contre la politique antisociale menée par le régime en place.

Aussi, le Collectif des organisations de la société civile, plus que jamais déterminé à poursuivre sa lutte contre la loi de finances 2018 et le bradage de la souveraineté nationale, tient-il à faire la déclaration suivante :

Considérant que les autorités en place ont exprimé clairement leur détermination à ne rien céder sur la loi de finances 2018, ainsi que leur intention de continuer à donner la réplique à la société civile chaque fois qu’elle appellera à une manifestation de rue;

Reconnaissant le droit inaliénable des responsables des partis membres de la majorité présidentielle d’user autant qu’ils le souhaitent de la liberté de manifestation consacrée par la Constitution de notre pays et par divers instruments juridiques internationaux;

Prenant acte du choix du régime en place de répondre aux revendications légitimes de la société civile et des citoyens par des marches et des meetings organisés à grands frais et à coup de spots publicitaires mensongers ;
Constatant que les autorités en place persistent à nier les conséquences graves des mesures fiscales contenues dans la loi de finances 2018 sur la situation des ménages nigériens dont une large frange peine déjà à subvenir à ses besoins de base ;

Considérant le discours haineux, va-t-en-guerre et mensongers prononcé par M. Bazoum Mohamed à l’occasion de leur meeting d’État du 4 mars dernier ;
Convaincues de la légitimité et de la justesse de notre lutte contre les mesures antisociales contenues dans la loi de finances 2018, et pour la défense des droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que la souveraineté et la dignité de notre pays ;

Nous, organisations de la société civile nigérienne, réunies au sein du cadre de concertation et d’action citoyenne :

1-Condamnons fermement l’esprit divisionniste des autorités en place qui, en organisant leur fameuse marche du 4 mars dernier, ne cherchent ni plus ni moins qu’à dresser et opposer les Nigériens les uns contre les autres, au lieu d’apporter de réponses claires aux problèmes réels consécutifs à la loi de finances 2018, qui n’épargne que les princes qui nous narguent et leurs acolytes les plus proches ;

2-Réaffirmons le caractère non partisan et exclusivement citoyen de la lutte que nous menons pour obtenir du régime en place l’abrogation des mesures antisociales contenues dans la loi de finances 2018, l’annulation des cadeaux fiscaux faits aux compagnies de téléphonie et aux marketteurs des hydrocarbures, la réduction du train de vie de l’État, l’annulation des dépenses de prestige inscrites au budget et l’allocation de ressources financières conséquentes aux secteurs sociaux de base (éducation, santé, agriculture, élevage), tel que préconisé par la Constitution de notre pays;

2-Réfutons et rejetons en bloc les accusations mensongères et grossières de M. Bazoum Mohamed, tendant à présenter les organisations de la société civile comme des supplétifs de l’opposition politique, en particulier du parti Modem FA Lumana, qui semble hanter le sommeil de nos princes au pouvoir, pourtant traditionnellement si arrogants et suffisants, aujourd’hui meurtris de voir qu’en dépit de toute la corruption qu’ils entretiennent dans tous les milieux, des hommes et des femmes sont capables de refuser leur argent sale et de se dresser face à eux, avec des revendications s’inscrivant dans l’intérêt général;

3-Rappelons aux responsables des partis de la majorité présidentielle, en particulier à M. Bazoum Mohamed, que les Nigériens et les Nigériennes sont aujourd’hui suffisamment avertis, capables de faire la part des choses et de défendre leurs droits, leurs intérêts vitaux et leur dignité, sans se laisser piéger par les considérations partisanes ou autres, constamment agitées par des politiciens véreux de leur acabit, qui ne se soucient que de leur propre bien-être et sont prêts à toutes les compromissions pour y parvenir;
4-Exprimons notre surprise d’entendre M. Bazoum Mohamed accuser les organisations de la société civile, en particulier l’association Alternative Espaces Citoyens, de connivence avec des présumés militaires putschistes, sans en apporter la moindre preuve, oubliant que son patron Mahamadou Issoufou, aujourd’hui Chef de l’État, n’a accédé au pouvoir qu’à la faveur d’un coup de force militaire auquel il en a appelé ouvertement ;

5-Rassurons les citoyens nigériens quant à notre détermination à poursuivre notre noble lutte contre les mesures antisociales, la régression politique et le bradage de la souveraineté, sans nous laisser impressionner par les marches et meetings organisés à grands frais et à grand renfort de propagande mensongère, sans nous soucier des accusations fallacieuses de connivence avec l’opposition ou des présumés putschistes, accusations qui n’ont d’autre but que de discréditer les organisations de la société civile aux yeux non pas des citoyens nigériens, mais des organismes extérieurs que Bazoum Mohamed souhaite ardemment voir cesser toute collaboration avec nos organisations membres, à l’instar de ce qu’il a obtenu auprès d’OXFAM contre Alternative Espaces Citoyens;

6-Invitons tous les citoyens et toutes les citoyennes, convaincus du caractère injuste des mesures fiscales contenues dans la loi de finances 2018 et soucieux de la préservation de la souveraineté, à ne ménager aucun effort pour faire de la date du dimanche 11 mars 2018, une date historique, un grand jour dans la marche de notre peuple pour sa dignité et ses droits, contre les petits apprentis dictateurs, valets locaux de l’impérialisme, qui se croient au dessus du peuple, et élus pour mettre le pays à sac et livrer sa dépouille à leurs maîtres.

Fait à Niamey le mercredi 07 Mars 2018

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