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Poursuite de la campagne de sensibilisation pour l’éradication de la violence sur les enfants : Les Leaders communautaires demandent une loi sur la criminalisation des délits de violences sur les enfants
Publié le mercredi 4 avril 2018   |  Le Sahel


Poursuite
© Autre presse par DR
Poursuite de la campagne de sensibilisation pour l`éradication de la violence sur les enfants


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Lancée officiellement le 27 mars 2018 dans la commune de Makalondi, département de Torodi, par le Médiateur de la République en partenariat avec l'ONG internationale, World Vision, la campagne de sensibilisation pour l'éradication de la violence sur les enfants s'est poursuivie au niveau des autres communes de la région du fleuve. Téra, Méhanna, Ouallam et le Kourtey ont reçu la visite du Médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maiga venu les entretenir sur les graves conséquences qu'engendrent les mariages précoces, la déscolarisation de la jeune fille ou toutes formes de violences exercées sur les enfants. Partout où elle est passée, la délégation du Médiateur de la République a reçu un accueil chaleureux de la part des populations venues nombreuses participer au dialogue communautaire.
Ces dialogues communautaires qui s'étaleront sur une période de cinq années, ont pour but d'amener les leaders d'opinions, à évaluer les risques et à augmenter leurs connaissances sur les voies de recours dans le cadre d'union précoce ou forcée pour mieux mener la médiation dans l'intérêt des enfants victimes de ce fléau. Les principaux acteurs concernés par la question qui sont les autorités administratives, coutumières et religieuses, la société civile et les associations de défense des droits des enfants sont tous interpellés au cours de ces sessions de dialogues communautaires pour s'impliquer davantage en jouant chacun sa partition pour mettre fin à cette gangrène qui mine notre société. Au niveau de toutes les localités visitées, les populations ont pu s'exprimer librement et sans tabou sur toutes les pratiques néfastes qui ont été souvent dénoncées par leurs conseils municipaux mais hélas qui persistent encore et cela des fois par ignorance des conséquences graves qui en résultent sur les plans sanitaire, socioéconomique, culturel etc.
La particularité de la région du fleuve comme l'a indiqué le Gouverneur de la région de Tillabri, est qu'elle est une zone aurifère où les heureux aventuriers ou la diaspora de ladite région n'hésitent pas à débloquer des sommes colossales pour débaucher les jeunes filles de l'école et les marier. Aussi après avoir écouté les préoccupations des populations sur la question, notamment la précarité à laquelle sont confrontés les parents des victimes, le Médiateur de la République a déploré cet état de fatalisme et d'irresponsabilité de la part de ces derniers. Me Ali Sirfi Maiga n'est pas passé par quatre chemins pour dénoncer cette forme de traite déguisée des enfants, en particulier celle de la jeune fille que les parents sacrifient au détriment de son avenir. Aux aventuriers qui viennent amadouer les parents avec des sommes alléchantes pour marier leurs filles mineurs qu'ils auraient identifiés, Me Sirfi a indexé là aussi une autre forme de pédophilie qui constitue un grave délit de justice.
«Il est grand temps que les consciences s'éveillent pour que nous puissions prendre à bras le corps la question et trouver ensemble les solutions idoines pour réduire, voir éliminer les mariages précoces ou forcés», a ajouté le Médiateur de la République au cours des échanges. Pour y parvenir il faudrait faire remonter les conclusions de ces dialogues communautaires qui demeurent une question nationale afin d'interpeller les plus hautes autorités à s'y impliquer davantage pour une réponse d'urgence nationale. Malgré les efforts consentis par World Vision au sein des communautés qui présentent encore des résistances à ce sujet beaucoup reste encore à faire. C'est ainsi qu'au cours de ces dialogues communautaires, les leaders d'opinons qui ont été davantage édifiés sur les conséquences et les voies de recours sur les cas de mariage forcé ou précoce, ont suggéré la mise en place des brigades de protection et de maintien des filles à l'école. Ils ont pris l'engagement de répercuter l'information au niveau des villages et de veiller à son application.
Les participants à ces rencontres ont aussi demandé au
Médiateur de la République de plaider auprès du Gouvernement pour l'adoption d'une loi pour criminaliser ces pratiques, à l'instar de celle prise en 2000 sur les mutilations génitales qui ont tendance à disparaitre. Seul un arsenal juridique fort pourrait contribuer à éradiquer le phénomène, ont souligné les acteurs concernés au cours des échanges. Le Médiateur de la République, protecteur des droits des enfants de par sa mission, n'est pas resté insensible à ce cri de cœur des populations de la Région du fleuve, et leur a promis de réfléchir avec d'autres structures concernées par la question afin de mutualiser leurs efforts pour l'organisation d'un débat national sur la question. « Il y a urgence pour qu'une réponse adéquate soit trouvée au phénomène afin que nos enfants puissent jouir pleinement de leurs droits » a conclu Me Ali Sirfi Maiga. Le Médiateur de la République qui est rentré satisfait de cette tournée qui l'a édifiée sur la prise de conscience des populations sur les questions de violation des droits des enfants, procédera dès le mardi 3 avril 2018, à un autre lancement du même genre à Chadakori région de Maradi, autre fief de résistance sur les mariages précoces dans notre pays.

Cellule communication du Médiateur de la République

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