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Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGT/CP): les réformes de la gestion des finances publiques face aux rameurs à contre-courant.
Publié le samedi 7 avril 2018   |  Tamtam Info


La
© Autre presse par DR
La Direction générale du trésor et de la comptabilité publique du Niger


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Depuis quelques jours, une certaine presse s’intéresse de plus en plus au mode de gestion actuellement en vigueur à la DGT/CP, gestion qu’elle s’active à traîner aux gémonies. Mais, à y regarder de près, il apparaît que cette presse ne sert probablement que de lance-flammes à certains individus qui, eux, sont les vrais pyromanes, mais affublés sous des pseudonymes et signant des prétendus brûlots qui, en définitive, se révèlent être des pétards mouillés, faute de fondement, et donc de crédibilité.


La cabale orchestrée contre l’actuelle Direction Générale du Trésor est essentiellement axée autour de la gestion des ressources humaines, mais en deux volets : les nominations et les mutations du personnel.

Chose remarquable, et qui frappe d’emblée l’esprit, c’est que ladite gestion n’a pas été épinglée sur l’affairisme ou autre question liée aux mœurs, par exemple, comme aime à le rapporter une certaine presse à scandales. Pour LE Trésor national du Niger, il est loisible, et même légitime, de s’en étonner. Mais le fait est quele vrai problème est ailleurs, car cette question de GRH n’est que pure diversion.

Pour ce qui est des nominations, le Directeur Général du Trésor a été accusé de faire la part belle à ses « parents » Statisticiens-Economistes.

Mais cette confusion est faite à dessein, puisque les commanditaires de l’article de presse qui en a fait état savent pertinemment que les agents visés par leur attaque sont des Ingénieurs Informaticiens qui, faute de corps, se retrouvent reversés dans un corps d’emprunt, celui des Statisticiens-Economistes.

Et les cas sont légion à la Fonction Publique de notre pays, et connus de tous. En outre, l’article ne parle que de trois postes occupés par des Informaticiens/Statisticiens, ce qui, de toute évidence, ne représente qu’une goutte d’eau dans un océan de postes occupés par des comptables, mais que l’on tait.

Pourtant, ces informaticiens, en plus de ne rien avoir à envier aux comptables de formation, en matière de maîtrise de la comptabilité, disposent d’une corde supplémentaire à leur arc, avec leur expertise en Informatique, une chose essentielle pour la mise en œuvre des réformes.

Et puis, si certains comptables ont été remplacés, sur certains postes, par des Informaticiens, c’est bien parce qu’ils sont manifestement connus comme étant farouchement opposés aux réformes.

Leur en confier la conduite et la mise en œuvre reviendrait un peu, toutes proportions gardées, à charger un Ouléma d’une mission d’évangélisation de ses ouailles.

La mission en Régions, conduite par le DG, accompagné de trois collaborateurs, dans le cadre de la sensibilisation sur le CUT, a aussi été évoquée dans l’article, pour contester la légitimité des membres qui la composent.

Autre curiosité là aussi, le triptyque composé du DG, du DE/SOF et du 1er Fondé de l’ACCT a toujours conduit les exposés sur le CUT, que ce soit lors de réunions internes, de celles, nombreuses, tenues avec les banques, ou au cours des trois ateliers d’information et de sensibilisation organisés avec les différents Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de notre pays, sans que la moindre voix ne s’élève pour leur en dénier la qualité.

Du reste, les « comptables-martyrs » écartés des réformes ne s’y intéressent même pas, tellement celles-ci s’en prennent à leurs intérêts. Et ce sont ces gens-là que l’on vient plaindre de ne pas avoir été désignés pour une mission dont l’objet équivaut, pour eux, à scier la branche sur laquelle ils sont assis ?

Quelle injure au bon sens !

S’agissant des mutations du personnel, il y en a eu des masses, depuis l’arrivée de l’actuel Directeur Général à la tête de l’institution.

A la suite de ces réaménagements, et c’est logique, certains agents ont perdu des postes dits « juteux » pour hériter de ceux qualifiés de « coquilles vides », et inversement, sans que cela ne suscite la moindre réaction de quelque nature que ce soit, venant de qui que ce soit.

Mais, chose curieuse, il a juste fallu que deux membres du bureau du Syndicat National des Agents du Trésor (SNAT) soient « victimes » desdits changements, pour qu’il y ait une subite levée de bouclier.

Et pour ne rien arranger, le grand manitou du même syndicat a vu le système d’ « intervention payante » qu’il a institué et développé au niveau de l’Agence Comptable Centrale du Trésor (ACCT), où sa fonction demeure, d’ailleurs, toujours mal définie, s’est effondré comme un château de cartes, à la faveur, justement, des réformes mises en œuvre.

C’est àpartir de là que le bureau du SNATa fait le pari d’avoir le scalp du Directeur Général, de faire échec à la réforme du CUT, et de faire rayer de l’organigramme de la DGT/CP, la Direction des Etudes et du Suivi des Opérations Financières (DE/SOF), clé de voûte par excellence du Compte Unique du Trésor, qu’ils abhorrent de bonne guerre.

Ces actions ont été inscrites dans le cadre d’une vaste campagne de déstabilisation de la DGT/CP, ainsi que le bureau du SNAT l’a véhémentement annoncé dans certains hauts milieux de la capitale.

Mais la chose qui interpelle le plus ici, c’est qu’il semble exister, à la DGT/CP, de « supers agents du Trésor » que sont les syndicalistes, auxquels il est interdit de changer de poste, et des « agents de seconde zone », « mutables à merci » puisque ne disposant d’aucun pouvoir syndical.

Vous avez dit syndicalisme à deux vitesses ?

Autre incongruité : la logique syndicale veut que, pour mener une entreprise de déstabilisation, un bureau de syndicat puisse mettre en branle la base qui l’a élu, à travers un débrayage, par exemple.

Mais curieusement, le bureau du SNAT, lui, a choisi l’option de l’attaque par la presse, évitant ainsi de solliciter le soutien plus qu’incertain de « sa base », dans une aventure dont l’issue est connue d’avance.

Il faut dire que ladite base a d’autres préoccupations (pour ne pas dire des comptes à régler)en ce moment, avec comme tête de gondole la gestion plus qu’opaque du fonds social par le bureau du SNAT. Mais nous reviendrons, insha Allah, à travers une autre publication, sur les contours et les enjeux liés à cette scabreuse gestion du fonds social par le SNAT.

Ce sont donc là les raisons pour lesquelles les (ir)responsables syndicaux, mais aussi administratifs, comme nous le verrons plus loin, s’acharnent contre la réforme de la gestion des finances publiques dans notre pays.

Le Trésor National, l’on se rappelle tous, a entamé sa déliquescence à partir des années 1990, en raison d’une conjoncture économique défavorable, qui a, par la suite, fait le lit à un système de concussion qui défie l’entendement.

Ce système a été développé et entretenu par les différents Trésoriers Généraux qui se sont succédé, et a connu son point d’orgue le long des dix années d’une gestion patrimoniale instaurée par feu Siddo El Hadj.

Les collaborateurs de ce dernier, lorsqu’ils se retrouvent entre eux, expriment encore leur nostalgie de cette période « faste ». Mais avec l’arrivée de SalouDjibo au pouvoir en février 2010, il fut brutalement mis fin à cette récréation, avec la nomination d’un Ingénieur Statisticien-Economiste à la tête du Trésor.

AbdoullahiBeïdou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a courageusement amorcé la mise en œuvre de la réforme de ladite institution, réforme longtemps annoncée, mais systématiquement bloquée par des « responsables » qui, à titre personnel, n’en voyaient nullement l’intérêt.

Beïdou a laissé une trace indélébile suite à son passage à la DGT/CP, même si les mérites ne lui en ont été reconnus que bien plus tard.

Avec le retour d’un régime civil au pouvoir, Zourkaleïni Souleymane a été promu DGT/CP en juillet 2011. Chef du Service des dépenses (équivalent de l’actuelle Paierie Générale du Trésor) de sinistre mémoire sous l’ère Siddo El Hadj, prédateur de ressources publiques devant l’Eternel, le nouvel argentier du pays ne pouvait donc s’accommoder de la réforme initiée par son prédécesseur.

Ainsi, à peine installé, il se mit résolument à saper les différents résultats obtenus. Son haut fait d’armes a consisté à dépouiller les comptables principaux de leurs attributions légales en leur arrachant le monopole des paiements.

Non astreint au serment, ni à la production d’un quelconque compte de gestion, le Directeur Général n’a, pour ainsi dire, aucune responsabilité comptable. Nonobstant cette disposition légale, tous les paiements se négociaient directement avec lui, contre de faramineux pourcentages.

Cela n’était un secret pour personne, et surtout pas pour les fournisseurs de l’Etat qui en étaient les principales victimes.A la faveur de ce « petit jeu », il a amassé un pactole qui, selon certaines sources, lui a permis de racheter, dans son quartier de « Banifandou », la plupart des maisons situées aux alentours de sa résidence.

C’est dire donc que, si le racket est devenu, à un certain moment, la chose la mieux partagée au sein des services du Trésor, c’est bien parce que le DG Zourkaleïnien a donné le ton et l’exemple, « le poisson pourrissant par le tête », comme le dit un adage.

Mais depuis un peu plus d’un an, et les partenaires de la DGT/CP peuvent en témoigner, les choses sont en train de changer au sein de cette institution : la cohue s’est dissipée, le Trésor est devenu plus abordable, car n’inspirant plus de crainte, les fournisseurs n’étant plus rançonnés en contrepartie des services qui leur sont « rendus ».

Et tout le mérite revient,sans conteste, à M. Issa Djibo, actuel Directeur Général. A la tête de la DGT/CP depuis décembre 2016, il a lui a été confié la lourde et délicate mission de relancer le chantier des réformes, à l’arrêt depuis six ans, et pour laquelleil bénéficie du soutien des plus hautes autorités de notre pays.

Et de toutes les réformes dont la mise en œuvre a été confiée à M. Djibo, celle relative au Compte Unique du Trésor (CUT) est la plus importante, mais aussi celle qui hante les nuits d’insomnie de certaines femmes et certains hommes engoncés sur de juteux strapontins, donnant l’impression d’adhérer à la vision des autorités qu’ils sont supposés assister, mais dont ils hypothèquent les nobles entreprises à travers des croche-pattes infligés aux changements qualitatifs et salutaires qu’elles veulent imprimer.

Ces hommes et femmes, aujourd’hui farouchement opposés au CUT, dont ils ont refusé la mise en œuvre quand ils étaient aux manettes de la DGT/CP verront leurs positions administratives actuellement occupées, ainsi que leurs motivations respectives, révélées dans une prochaine publication, insha Allah !

En attendant, et pour vous mettre en appétit, vous pouvez retenir qu’ils’agit de femmes et d’hommes tapis à la Présidence de la République, au Ministère des finances, au sein de l’administration de la DGT/CP, ainsi que dans le pseudo-bureau du Syndicat National des Agents du Trésor (SNAT).

Mais que vise, au juste, la réforme de la gestion des finances publiques au Niger, et en quoi constitue-t-elle un cauchemar pour certains « responsables » ?

En termes simples, il faut dire qu’elle vise l’instauration d’une transparence et d’une rigueur dans la gestion des finances de l’Etat, ainsi qu’une rupture d’avec l’affairisme institutionnalisé, et dont les populations n’ont que trop souffert. Quand on prend l’exemple spécifique du CUT, les principaux objectifs de sa mise en œuvre sont :

– Eviter la dissémination des fonds publics dans les banques commerciales à l’insu de l’Etat ;
– Eviter que ces fonds publics placés dans les banques ne soient gérés comme des fonds privés par des « responsables » d’institutions étatiques ;

– Eviter un endettement supplémentaire de l’Etat par le biais des crédits contractés, auprès des banques, par des responsables d’institutions étatiques ;

– Eviter que les banques détenant de l’argent appartenant à l’Etat, placé par les institutions étatiques, ne lui soit prêté, le plus souvent à des taux ahurissants, lorsqu’il fait recours au marché financier ;

– Permettre à l’Etat d’avoir une trésorerie consolidée, liquide et disponible, lui facilitant ses opérations, atténuant ainsi ses recours au marché financier ;

– Permettre à l’Etat de procéder, de façon simultanée, sur l’ensemble du territoire, à des paiements tels que ceux relatifs aux salaires, pécules, et même aux créances des fournisseurs de l’Etat, et ce en dépit des disparités de liquidités (disponibilités ?)qui prévalent entre les Régions.

L’institution et l’opérationnalisation du CUT requièrent d’autres réformes, telles que celle portant sur la bancarisation et les paiements électroniques. Cette mesure est déjà instaurée en ce qui concerne les paiements des droits de douane.

Aujourd’hui, l’affairisme galopant qui a longtemps fait la (triste ?) renommée de l’administration des douanes est totalement éradiqué, et, sauf en guise de charité, un importateur ne peut donner un kopeck à un agent des douanes. Dans quelques semaines, voire quelques jours, ce sera au fisc d’être « mis hors d’état de nuire aux citoyens ».

Puis suivront les comptables publics qui ne verront désormais plus la couleur de l’argent public, et a fortiori le manipuler à leur guise.
Voilà donc, de façon ramassée, les principaux enjeux liés aux réformes de la gestion des finances publiques qui sont en cours dans les différentes régies financières, et notamment à la DGT/CP.

Les principaux gagnants, on s’en doute bien, ce sont l’Etat et les citoyens, et les grands perdants sont une poignée d’individus passés maîtres dans l’art de la pêche en eaux troubles, et donc logiquement hostiles et réfractaires à toute espèce de transparence dans la gestion des deniers publics.

En effet, outre les banques qui font de la résistance dans le cadre de la mise en œuvre du CUT, pour des raisons que l’on peut aisément deviner, les responsables d’institutions étatiques, partenaires « en affaires » des mêmes banques, traînent aussi des pieds pour fermer leurs comptes, en dépit des injonctions du Ministre des finances.

Et c’est de bonne guerre parce que les manques à gagner qui vont s’ensuivre pour les deux parties sont énormes. Les mêmes oppositions se ressentent au sein même du Ministère des finances et de ses démembrements, où des hommes et des femmes, nostalgiques de l’ordre ancien (que dis-je ? du désordre ancien), s’activent à fouler la réforme du CUT au pied, par le biais de manœuvres, tant dilatoires que d’intoxication des plus hauts responsables, ainsi qu’à travers de bancals articles de presse manifestement commandités.

Ces individus qui se démènent comme de beaux diables pour faire échec à la réforme du CUT appartiennent certainement à cette espèce qu’un dirigeant révolutionnaire d’un pays voisin qualifiait d’ « ennemis du peuple ». Leur devise est « du moment que nos intérêts sont saufs, alors le peuple, lui, peut crever ».

Et ce qu’ils font semblant d’ignorer, c’est que le Niger n’est pas l’inventeur du CUT, loin s’en faut ! Il s’agit d’une réforme mise en œuvre dans tout l’espace UEMOA, hormis au Niger, au Togo et en Guinée Bissau.

Mais en tout état de cause, ces trois Etats retardataires ne sauraient se soustraire à cette mesure communautaire, ce qui a conduit le Président de la République, dans son message à la nation du 17 décembre 2015, à annoncer l’institution d’un Compte Unique du Trésor dans notre pays.

C’est dire donc que ceux et celles-là qui s’y opposent en seront pour leurs frais, ladite réforme étant désormais opérationnelle, et donc inéluctable.

Cependant, pour vaincre leurs velléités négativistes, il va falloir les démasquer, en précisant le rôle et la position administrative de chaque acteur et actrice, ainsi que leurs liens à travers des connexions pour la plupart contre-nature.

En effet, nombre de ces individus étaient, il y a quelques temps encore, pratiquement à couteaux tirés, tellement ils marchaient sur les plates-bandes les uns des autres, sur fond d’affairisme dégénéré.

Loin de se porter dans les cœurs les uns des autres, ils se trouvent pourtant, aujourd’hui, à leur corps défendant, contraints de se serrer les coudes face à la menace commune incarnée par le CUT, vu qu’ils constituent désormais une communauté d’intérêt, si ce n’est de destin tout simplement.

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