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Le FMI satisfait des réformes au Niger malgré la fronde de la société civile
Publié le vendredi 13 avril 2018   |  La Tribune Afrique


M.
© Autre presse par DR
M. Massoudou Hassoumi, ministre de l`Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses


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Le FMI s’est dit satisfait des résultats enregistrés par le Niger dans le cadre de la mise en œuvre des réformes convenues à travers le programme appuyé par une facilité élargie de crédit (FEC). A l’issue d’une mission d’évaluation, les services du fonds ont fait état des perspectives favorables pour la croissance du pays, laquelle surfe sur une bonne dynamique en dépit de chocs défavorables. Les autorités se sont engagées à poursuivre les efforts en matière de réformes dont certaines sont contestées par la société civile qui juge nombre de dispositions contenues dans la loi des finances, «antisociales».


Pour le gouvernement nigérien, cela ne pouvait mieux tomber. Le satisfecit du FMI sur l'évolution de la situation économique du pays ainsi que les résultats atteints en matière de mise en œuvre des réformes constituent en effet un argument de taille pour ceux qui critiquent encore la stratégie de croissance destinée à renforcer le développement du pays. Du 28 mars au 10 avril, une mission du fonds a séjourné à Niamey dans le cadre des discussion sur la deuxième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) que le conseil d'administration avait approuvé le 23 janvier 2017. A l'issue de la mission, le chef de la mission Christoph A. Klingen s'est dit satisfait de l'évolution de la situation économique ainsi que les résultats atteints dans le cadre de la mise en œuvre de certaines réformes convenues par les deux parties. «Tous les critères de réalisation quantitatifs pour fin décembre 2017 dans le cadre du programme économique et financier du gouvernement ont été respectés» a-t-il indiqué.

Sur la mise en œuvre du programme, le FMI n'a pas fait dans l'économie des qualificatifs élogieux à l'endroit des autorités nigériennes. «La performance macroéconomique globale du Niger reste forte et les réformes, ainsi que le soutien des partenaires techniques et financiers, ouvrent une fenêtre d'opportunité pour les années à venir» a par la suite confirmé le FMI dans un communiqué de fin de mission. Selon la même source, en dépit des défis sécuritaires, des prix de l'uranium défavorables et une campagne agricole moins bonne que prévue, le PIB réel a progressé de 4,9% en 2017, soutenu par le rebond de la production pétrolière et une forte activité dans les secteurs des BTP et des télécommunications. Pour 2018, le PIB réel devrait augmenter de 5,2% en 2018, principalement grâce aux secteurs de l'énergie et des services, et à l'activité de construction liée aux préparatifs du Sommet de l'Union Africaine de 2019. «Il devrait augmenter davantage à moyen terme, les efforts de réforme et l'absorption de l'aide extérieure portant leurs fruits» a par ailleurs estimé le fonds qui a également mis en exergue une inflation modérée de 2,4%. Au cours de l'année 2018, le FMI s'attend également à ce que le niveau transitoire actuel soit rapidement ramené à sa tendance historique bien contenue, grâce notamment à la vente de céréales à prix modéré dans le cadre du plan de soutien aux populations vulnérables.

Perspectives prometteuses

Au cours de sa mission, l'équipe du FMI a rencontré les principales autorités du pays notamment le président Issoufou Mahamadou ainsi que les représentants du secteur privé et de la société civile. Les indicateurs macroéconomiques du pays se sont nettement améliorés malgré le contexte défavorable à certains égards mais pour le fonds, le Niger est sur la bonne voie surtout s'il maintient sa stratégie afin d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixé. «La réalisation de ces objectifs repose sur la poursuite des résultats encourageants sur les recettes budgétaires enregistrées au début de 2018, appuyés par le renforcement systématique des administrations fiscale et douanière à travers les plans de performance, la lutte contre la contrebande de carburant et le recouvrement des arriérés d'impôts» a toutefois conseillé le FMI. De même, des avancées sont également projetés sur d'autres réformes structurelles budgétaires, notamment le renforcement de la gestion de la dette, l'exploitation intégrale du budget programme, la numérisation des paiements budgétaires et la mise en œuvre du compte unique du Trésor.

Tout va donc pour l'économie du Niger malgré quelques revers, à en croire le FMI. Les autorités qui ont été galvanisés par les bonnes notes de leur partenaire technique et financier se sont engagées à maintenir le cap. «Le gouvernement du Niger reste engagé pour que tous les critères soient respectés afin que toutes les revues soient concluantes» a assuré le ministre sur ce sujet le ministre des Finances, Hassoumi Massaoudou, lors de la conférence de presse qu'il a conjointement animé avec la mission du FMI, le 10 avril à Niamey. Malgré l'environnement économique assez difficile et l'impact de certains chocs défavorables comme la situation sécuritaire qui impose de lourd sacrifice budgétaire, la baisse des cours du pétrole et de l'uranium ainsi que la conjoncture que travers le Nigéria voisin, les autorités entendent maintenir la cadence des réformes. L'objectif est de réduire significativement la pauvreté ambiante dans le pays qui stagne aux derniers rangs du classement mondial en matière d'Indice de développement humain (IDH). D'après le ministre Massoudou, les résultats atteints sont déjà satisfaisants comme en témoigne l'amélioration de certains indicateurs en matière de mesure de la qualité de vie

« Avec une espérance de vie de 62 ans, nous sommes après le Sénégal, le pays qui a la plus grande espérance de vie au sein de la CEDEAO. C'est dire que des progrès importants ont été faits du point de vue de l'évolution de la qualité de vie. Quant à la pauvreté, elle a été réduite de 64% à 44%. (...) toute notre lutte est de faire en sorte que la pauvreté recule dans notre pays. C'est la raison principale pour laquelle nous avons conclu ces programmes avec le FMI. Il s'agit pour nous de créer les conditions d'une meilleure gestion des finances publiques à travers une maitrise de la dépense et un accroissement des recettes». Hassoumi Massaoudou, ministre des Finances

Vent de contestation

Le ministre des Finances a exposé les grandes orientations des mesures en cours ou qui seront mises en œuvre et renforcer pour réaliser le progrès et le développement du Niger. «Nous devons créer les conditions pour que le privé puisse intervenir. C'est dans cette logique que le gouvernement a fait beaucoup sur le plan des reformes juridiques pour pouvoir accroître et améliorer le climat des affaires» a souligné Massoudou Hassoumi qui a aussi fait cas de l'amélioration de la qualité de la dette du pays qui est passé de moyenne à faible. Au cours du point de presse, le chef de mission du FMI a confirmé que son institution continuera à accompagner le Niger. «Nous allons dès notre retour à Washington, formuler des recommandations pour que la deuxième revue soit mise en œuvre. Avec la convergence des trois facteurs positifs à savoir un secteur privé robuste, des finances publiques solides et la maitrise de la croissance démographique, on peut dire que le Niger est dans une bonne posture de développement» a annoncé Christoph Klingen.

Toutefois, cette appréciation du FMI et des autorités nigériennes sur la situation de l'économie du pays est loin d'être partagée par la population. Depuis le début de l'année, la société civile ne cesse de manifester contre certaines de ces réformes notamment celles contenues dans la loi des finances 2018 relatives aux nouvelles mesures fiscales. Selon la société civile, les réformes ont engendré une hausse drastique de la pression fiscale alors que le gouvernement rechigne à réduire son train de vie. Des arguments que rejettent le gouvernement qui assure qu'il ne fait qu'appliquer les directives communautaires adoptées par les pays de l'UEMOA et destinée à améliorer la mobilisation des ressources internes. Les manifestations de la société civile se poursuivent avec souvent des échauffourées notamment à Niamey la capitale où une nouvelle marche de protestation contre les dispositions de la loi des finances 2018 et «la mauvaise gouvernance» est encore prévue ce dimanche 15 avril.



ABOUBACAR YACOUBA BARMA

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