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Revendications des travailleurs et masse salariale au Niger Franchissement du pic fatidique de plus de 200 milliards F CFA
Publié le vendredi 5 avril 2013   |  Le courrier




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La masse salariale est, pour tout Etat responsable, une rubrique de souveraineté. Il ne viendra à l’esprit d’aucun homme d’Etat de la faire supporter par ses partenaires que dans des cas extrêmes entraînant des concessions gravissimes.

Au Niger, la maîtrise de la masse salariale reste une équation cornélienne plaçant les gouvernants entre le marteau et l’enclume. Aujourd’hui que le pic de plus de 200 milliards de francs CFA est franchi par la masse salariale, n’est-il pas temps de s’arrêter pour regarder la réalité en face ?

Un homme d’Etat nigérien bien placé pour le dire affirmait récemment: « l’examen du projet de budget a aussi mis en exergue le rythme effrayant et incontrôlé de l’augmentation de la masse salariale. De 57 milliards en 2007, elle dépasse largement sur les deux rubriques qui la concernent les 200 milliards en 2012. Si l’on s’amuse à rapprocher ce chiffre aux 550 milliards de ressources internes cash effectivement mobilisés en ces années de vaches maigres, l’on est obligé de prendre conscience de la démesure de certaines revendications et du danger réel que courent les agents de l’Etat à renouer avec les arriérés de salaire. »

Cela coule comme l’eau des roches. Autrement dit, les dirigeants ont le devoir sacré de fendre le bois en faisant attention à la lame de la hache. Il est évident que tout régime politique démarrant recherche l’adhésion populaire en posant des actes d’éclat comme l’augmentation salariale. Dans le cas du gouvernement de la 7ème République, les augmentations salariales étaient loin de servir son marketing social puisque imposées par des travailleurs en position de force. Comme dirait l’autre, l’Etat, du moins ceux qui sont sensés le représenter ont fait preuve de faiblesse en cédant des avantages qui accroissent la masse salariale démesurément.

On n’a pas besoin d’être économiste pour conclure que si la masse salariale augmente, c’est que l’Etat violerait certaines conventions supranationales telles que celles de l’UEMOA. Beaucoup des techniciens en la matière nous ont rabâché les oreilles que les critères de convergence de l’UEMOA ne sont pas impunément « violables » par un Etat membre. Alors quelqu’un pourrait- il éclairer notre lanterne sur le sort du Niger devenu un élève indiscipliné de cet organe économique sous régional ? Pire, si les revendications à fortes incidences financières continuent et que les autorités du pays lâchent du lest sans calculer, les travailleurs, en tout cas ceux de l’Etat, courent le risque d’un retour aux sombres années des mois sans paie, c’est-à-dire des mois à 45 ou 61 jours.

Même si les souvenirs de 1991-1992 ainsi que ceux de 1996-1999 s’estompent peu à peu des mémoires, il reste que l’histoire, elle, retient toutes ces années de galères pour les fonctionnaires acculées par la dette et la faim rasant les murs pour fuir la famille ou un créancier trop empressé, se nourrissant du « garin rogo ». Qu’Allah nous épargne ! En outre, dirigeants et syndicalistes doivent savoir que leur marge de manoeuvre est mince, si mince que les ressources de l’Etat mobilisables ne peuvent servir à payer des salaires, à renflouer des caisses noires ou à verser des avantages à quelques privilégiés. Cette marge est d’autant plus mince que les recettes de l’Etat sur nos ressources du sous-sol sont très maigres qu’elles paraissent insignifiantes.

A ce propos, si le Président de la République se plaint que l’uranium ne rapporte au Niger de le tiers des retombées, personne ne dit encore aux Nigériens ce que rapporte l’or de SAMIRA ou même le pétrole. La marge est vraiment mince quand on sait que le financement extérieur ne saurait prendre en charge ce type de dépenses. Lisons sur ce sujet ce qu’en dit l’homme d’Etat que nous citions plus haut : « …il ne faut pas s’y tromper, l’Etat a beau mobiliser 6000 milliards de financement extérieur, ceux-ci ne participeront pour quelque raison que ce soit au paiement des salaires », dixit l’homme d’Etat que nous citions plus haut.

En clair, les investissements des partenaires au développement ne peuvent servir au paiement des salaires des agents de l’Etat. » Du coup, les autorités actuelles sont interpellées à faire attention aux protocoles d’accord qu’elles signent à tour de bras avec les centrales syndicales et les syndicats corporatistes de plus en plus exigeants à obtenir des statuts particuliers ou autonomes qui vident le statut général de la fonction publique de sa substance. C’est la condition sine qua none pour assurer la souveraineté de notre pays et son indépendance en ces moments de présence des militaires étrangers sur nos terres.

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