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Alliance ARDR : La lutte des candidats à la retraite
Publié le mardi 15 octobre 2013   |  La Roue de l’Histoire


Cérémonie
© AFP par Boureima hama
Cérémonie de signature du pacte politique de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR)
Samedi 05 octobre 2013. le Président du parti Mahamane Ousmane s`adresse à ses compatriotes


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Complètement réconciliés, ou presque. En tout cas, c’est ce que la nouvelle alliance ARDR, alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République doit confirmer. Les pages de plus de deux années de rupture, d’invectives et d’empoignades presque meurtrières viennent ainsi de se refermer.

Ce n’était pas pourtant gagné d’avance, Hama Amadou a même mis sur la balance la possibilité d’une fusion totale de son parti avec le MNSD. Il faut dire que le processus de la conclusion de cette alliance a été laborieux et pourrait même laisser des séquelles notamment au sein du MNSD où les discussions ont été les plus difficiles. Ecartelé entre les sympathisants d’une nouvelle alliance et ses adversaires, le MNSD a dû demander à plusieurs reprises le report de la date de la signature avant que le président du parti Seini Oumarou ne parvienne à trouver un raccourci. La composition des membres de la direction du parti a été révisée par Seini Oumarou qui a procédé à la désignation de nouveaux membres du bureau politique du MNSD qui lui ont donné un large vote favorable à la conclusion d’une alliance avec le MODEN de Hama Amadou. Dés le lendemain une fraction importante du parti qui a tenu sa réunion dans les locaux du Palais des congrès a fermement rejeté la composition du nouveau bureau mis en place par Seini Oumarou ainsi que les conclusions de la réunion qui a entériné l’entrée du MNSD dans une nouvelle alliance. Le fossé s’est largement ouvert entre les pros et les antis ARDR et pourrait déboucher sur un chassé-croisé de procédures judiciaires.

L’ARN est morte, vive l’ARDR.

Qu’est ce qui a changé de l’ARN à l’ARDR ? Tout est identique, l’ARDR est une copie pâle de l’ARN. En 2011 quand Hama Amadou a voulu mettre en place le front anti Mahamadou Issoufou, il a vite su qu’il pouvait compter sur la CDS de Mahamane Ousmane et le MNSD de Seini Oumarou. Le schéma était simple, il suffisait de faire croire à Seini Oumarou qu’il s’agit d’une alliance pour soutenir le candidat qui sera au 2nd tour de la présidentielle de 2011. Ousmane pour sa part dont le parti était le plus mal barré pour la présidentielle était preneur sans condition pour toute stratégie devant barrer la route au candidat du PNDS. Le premier tour des présidentielles de 2011 va mal tourner pour le candidat de LUMANA qui ne parviendra pas à se hisser au 2nd tour, il ne lui restera que l’alternative de soutenir leur candidat de l’ARN Seini Oumarou. Hama battant campagne pour Seini Oumarou ? Ça allait faire une belle réconciliation. Mais le patron de LUMANA va opter pour une nouvelle déchirure avec le MNSD et abandonne en pleine campagne du 2nd tour l’ARN et son candidat Seini Oumarou. Depuis le départ, l’ARN était une construction de Hama Amadou et avait pour seule mission de lui apporter le report des voix de la CDS et du MNSD. L’ARDR que Hama Amadou vient de mettre en place aura la même mission. Comme l’ARN, la nouvelle alliance pose les principes de «la solidarité, la loyauté et le respect mutuel…» entre ses membres. Elle doit surtout, comme l’ARN, barrer la route au président Mahamadou Issoufou.

La combinaison des forces pour sortir de la condamnation.

A plus de deux ans des prochaines échéances électorales, les leaders de la nouvelle ARDR parlent déjà de la présidentielle de 2016. «Le Président de la République, M. Issoufou Mahamadou projette d’organiser un passage en force en 2016», a paniqué samedi 5 Octobre dernier le président de la CDS dans son discours à la signature de l’ARDR. Le mot est désormais lâché. Les perspectives de réalisations ou de réussite que pourraient engranger le gouvernement deviennent désormais une terrible menace pour Hama Amadou, Seini Oumarou et Mahamane Ousmane désormais condamnés à se serrer les coudes pour bloquer le gouvernement de Issoufou Mahamadou et lui empêcher de réaliser tout progrès sur lequel il pourrait surfer dans la perspective d’un second mandat. La coalition de ceux qui pourraient être recalés par le code électoral qui plafonne l’âge du candidat à l’élection présidentielle à 70 ans, c’est dans ce sens que l’opinion nationale perçoit pour l’instant cette alliance entre Seini Oumarou, Mahamane Ousmane et Hama Amadou.

Dans la très redoutable éventualité d’un deuxième mandat par Issoufou Mahamadou, des prési présidents de partis comme Hama Amadou, Mahamane Ousmane ou Seini Oumarou n’auront plus qu’à passer le témoin à une nouvelle génération des cadres du parti. C’est dire que ce qui se passe dans l’esprit des dirigeants de l’ARDR est totalement éloigné du discours officiel sur la démocratie ou la République. Et cette obsession commune d’écourter ou tout au moins de bloquer le régime pourrait constituer la garantie pour que cette alliance puisse fonctionner. Ce qui veut dire que si par un quelconque subterfuge dont seul le Conseil national du dialogue politique a le secret, cette disposition sur l’âge des candidats venait à être réviser dans le sens de remettre en scelle «les patriarches», l’ardeur de l’ARDR pourrait quelque peu se refroidir. On n’en est pas là pour l’instant, et les trois dirigeants des principales formations de l’ARDR vont se serrer les coudes dans leur lutte pour la survie.

Oublier pour survivre.

C’est vraisemblablement ce qui pourrait être le slogan de l’ARDR. Si les petits partis comme MDC YARDA de Souley Oumarou, RND LABIZE de Ousseini Salatou ou UNI INDEPENDANTS de Ali Djibo dit Max ont signé dans la jubilation, de leur côté Seini Oumarou, Mahamane Ousmane et Hama Amadou ont signé les dents serrées. Pour contenir le flot de ressentiments. Le tableau est en effet lourd de contentieux entre les trois grands de l’ARDR. De 2007 jusqu’en 2011 quand Hama Amadou a ouvert la décrispation au cours de sa sortie sur Maradi, c’était une bataille à mort que se livraient les militants MNSD et ceux de LUMANA. Des années durant Hama n’a jamais pardonné à Seini Oumarou ce qu’il a qualifié de trahison quand celui qui a pratiquement été sa fabrication politique a préféré l’abandonner pour suivre Tandja Mamadou. Hama Amadou a connu la prison de Koutoukalé quand Seini Oumarou reprenait son poste de Premier ministre. Du fond de sa prison, Hama Amadou écrivait des correspondances aux cadres du parti.

Ce qui n’a pas empêché à Seini Oumarou de s’emparer du MNSD avec la complicité bienveillante de l’ancien président de la République Tandja Mamadou. Les militants restés fideles à Hama Amadou ne ménageront désormais aucune attaque contre Seini Oumarou qu’ils vont juger inapte et sans aucun niveau de formation. Dans la foulée de cette bataille, une motion de censure a même été introduite à l’Assemblée nationale contre le premier ministre Seini Oumarou par les députés d’obédience Hama à propos de cette affaire de faux CV. La motion de censure allait être retirée suite aux pourparlers engagés par l’homme du consensus le député Adamou Moumouni Djermakoye. Ce qui a évité à tout le monde un scandaleux débat. L’intraitable Hama Amadou n’a jamais eu des amis. Avec Seini Oumarou qu’il appelle sa fabrication avant qu’il ne l’accuse de trahison, avec Tandja Mamadou l’ami de plus de 30 ans qu’il finit d’accuser de vouloir le tuer ou avec Mahamane Ousmane le chef de la majorité sans âme du 31 Mai 2007 et surtout sous les années de plomb de la Cohabitation, les rapports ont toujours fini par tourner à la vinaigrette.

L’ancien Chef de l’Etat que le premier ministre Hama Amadou a littéralement paralysé avant de jeter tous ses cadres dans la rue, vidés de leurs postes par la police a appris à savoir à quoi s’en tenir avec Hama Amadou. L’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République a du pain sur la planche pour aller plus loin que son ainée l’ARN.

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