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Quand Mohamed Bazoum menace les députés
Publié le mercredi 16 octobre 2013   |  Le Canard Déchaîné


Le
© Autre presse par Présidence du Burkina Faso
Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum reçu en audience par le président du Faso, Blaise Compaoré
Dimanche 15 Septembre 2013, Ouagadougou


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Mohamed Bazoum, le président par intérim du PNDS-Tarayya s’est prêté aux questions de Christophe Boisbouvier sur RFI. Plusieurs questions de l’heure ont été abordées sur la vie politique du Niger au lendemain de la création d’une nouvelle coalition de l’opposition dénommée Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (ARDR). Une fois encore, le diplomate nigérien n’a pas mâché ses mots. Il s’en est principalement et vertement pris aux députés nationaux contre lesquels il semble avoir une antipathie que ses sorties médiatiques trahissent éloquemment. Le N° 1 du parti au pouvoir croit savoir que la plupart des élus du peuple ne font semblant de soutenir l’action du gouvernement que par crainte de voir l’Assemblée nationale dissoute par le président Issoufou qui en a les pleins pouvoirs. « Ce qui est sûr, c’est que le MNSD à lui tout seul a 17 députés sur 22. Cela est lié au fait qu’à l’époque, les listes des principaux partis n’avaient pas été reçues par la Cour constitutionnelle. Le MNSD se retrouve ainsi avec de nombreux députés qui savent que s’il y a une dissolution, la plupart d’entre eux n’ont aucune chance de revenir à l’Assemblée nationale. C’est un motif légitime parce qu’ils font une carrière politique et ils la font pour leur compte et non pas pour le compte de certaines personnes un peu pressées » à craché Mohamed Bazoum à la figure des députés l’ayant écouté sur RFI. On remarque ici que le diplomate nigérien a mis beaucoup de réserve lorsqu’il parle de l’esprit républicain des élus nationaux en employant les termes « probablement ». En revanche quand il parle de « leurs intérêts » il est catégorique. Et ce d’autant plus que Sieur Bazoum est convaincu que la plupart des députés du MNSD-Nassara, principal parti de l’opposition, ne reviendraient pas à l’hémicycle en cas de législatives anticipées. En filigrane, Bazoum Mohamed s’adresse n’ont pas aux seuls députés du MNSD-Nassara qu’il a bien voulu mettre à « l’honneur » plutôt à tous les autres. En rappelant les conditions d’organisation des dernières législatives qui, du reste n’ont épargné aucune formation politiquement ce que le président intérimaire du parti au pouvoir a voulu laissé entendre. Bazoum ne s’en tiendra pas à cela, il menace également le président de l’Assemblée Hama Amadou « Je ne pense pas que nous le ferons. Pour le faire partir de la tête de l’Assemblée nationale, il faut une majorité qualifiée. Et aujourd’hui je n’ai pas dit que nous avons une majorité des deux tiers des députés, j’ai dit que nous avons une majorité confortable. Et si Hama Amadou se comporte de façon républicaine et respecte les règles des institutions et leur fonctionnement, nous pouvons nous accommoder de lui. Mais si d’aventure il devait ne pas avoir ce comportement-là, les députés auront la réaction appropriée à son égard »

Pour résumer Mohamed Bazoum, si Hama Amadou veut rester à la tête du parlement il n’a de choix que faire allégeance au gouvernement et tous les textes que celuici enverra à la sanction des députés. Au contraire, les moyens ne manqueront pas pour obtenir la majorité qualifiée pour le descendre en flamme. Les paroles diplomatiques de notre diplomate national cachent mal l’embarras mais aussi la détermination du régime en place.
Embarras, parce que le président Issoufou malgré tous les moyens que lui confèrent sa haute fonction, n’a pu jusque-là en tout cas s’assurer « l’achat » de 75 députés sur les 113 du parlement. La panique dans le camp présidentiel est aggravée par l’essai « nucléaire » sur le maire président du Conseil de ville de Niamey. Test, qui n’a pas été concluant pour le régime. Si avec des millions on n’est pas arrivé à acheter des conseillers de quartier du MODEN FA, il est sera difficile, voire impossible, d’imaginer « soumettre » des députés nationaux élus sur la liste de ce parti avec même des milliards. Ce n’est pas le poids de l’enveloppe mise en jeu qui compte, c’est une question de simple fierté, dignité et honneur. Tel est l’objet de panique des tenants du pouvoir. Alors, il faut recourir à la politique de l’éléphant qui consiste à exhiber ses forces pour ne pas avoir à s’en servir. La détermination du Gurisme Les Gurierie (entendez tout ce qui est mauvaise gestion de l’Etat) ne laissent pas trop de marge de manoeuvres au système qui nous gouverne. Il faut trouver les moyens de rester debout et tout seul quelque puisse en être les conséquences pour le pays. Tel semble être le mur auquel s’est volontairement acculé le parti au pouvoir d’où sa détermination infaillible à venir à bout de toutes les menaces (à son funeste dessein) qu’elles soient justifiées ou non. C’est essentiellement cette forte détermination à avoir raison des principaux partis politiques qui met en péril la stabilité politique. Malgré, sa volonté affichée de jouer pleinement le jeu démocratique, l’ARDR risque d’être confrontée à l’engagement ferme du Gurisme au risque de finir par faire face et s’engagée aussi dans le self-défense.

Ibrahim YERO

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