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La boucle ferroviaire : A Bolloré ses milliards, à Issoufou ses barres de fer, aux Nigériens un pays trainé devant les tribunaux

Publié le lundi 16 juillet 2018  |  Le Courrier
Corridor
© Autre presse par DR
Corridor ferroviaire Bénin-Niger
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C’est un secret de Polichinelle, le projet chimérique de boucle ferroviaire du camarade président est désormais dans les poubelles de l’histoire. Et pour cause. Un projet structurant de ce genre, engageant autant de centaines de milliards, sans étude de faisabilité aucune en dehors du bon vouloir, ne peut connaitre qu’un tel sort. Très tôt pourtant, ceux qui en savent quelque chose ont prévenu. Les normes techniques utilisées par Bolloré au Niger sont surannées et dépassées depuis fort longtemps. Le Bénin, partie prenante de la Boucle ferroviaire, n’est pressé outre mesure pour réaliser le tronçon qui devait être connecté à celui du Niger pour des raisons économiques certaines. Il tire grand profit du statu quo. Sans compter les contentieux qui oppose Bolloré Logistics à Africa Rail, les deux au Niger et au Bénin. Au point de faire la Une de journaux à grands tirages comme La Lettre du Continent. Ainsi, on peut lire dans le numéro 780 du 4 juillet 2018, que déjà au stade virtuel, le projet a entrainé deux procédures judiciaires contre le Niger et aussi le Bénin. D’un côté, Michel Bosio, président de la société Africarail qui « revendique la paternité et les droits sur ce chantier », réclame aux deux pays 450 millions d’euros, en guise de répartition au préjudice « à la suite de la réattribution » par les deux pays du projet au groupe Bolloré. En lieu et place de la poursuite de la procédure arbitrale, des négociations furent engagées à la demande de Niamey en décembre 2015. « Ces pourparlers ont abouti à la signature de deux protocoles, en mai 2016 et janvier 2018. Contre 2,8 millions d’euros d’arriérés couvrant le coût des études et travaux d’ingénierie. Mais, le Niger n’a pas respecté les termes des protocoles, poursuit La Lettre du Continent. C’est un réflexe sous la Renaissance.

L’ami breton Vincent Bolloré est l’instigateur du second contentieux. Il réclame 3 milliards d’euros de compensation aux deux Etats pour voir été évincé du dossier, en « échange de son retrait effectif ». Une somme qui correspond, au budget 2018 du Niger, renchérit le journal. Face aux risques financiers encourus par le Niger avec ces procédures, appel est fait à un médiateur pour une solution à l’amiable. Il s’agit de Mahamadou Sako, ancien ministre dans le gouvernement de Ibrahim Hassane Mayaki. Il est également conseiller de Mahamadou Issoufou et vice-président du comité Afrique de Medef International, à en croire le journal. Le rail de Bolloré devient ainsi la « Boucle ferroviaire qui étrangle Issoufou ». En fait, c’est tout le Niger que cette boucle étrangle, parce que ce sont les nigériens qui vont payer très cher ces mauvais choix économiques et stratégiques où les intérêts particuliers et claniques des décideurs supplantent l’intérêt général. Un projet inutile, irréfléchi et qui coûte tant à notre pays. Comme les autres affaires où les intérêts stratégiques du Niger ont été mis en péril par des fonctionnaires de l’Etat bien connus et qui, de rien il y a seulement 7 ans, sont devenus des milliardaires qui paient des domaines à tour de bras, font pousser des résidences à plusieurs niveaux dans différents quartiers de la capitale. Des fonctionnaires de l’Etat, nous disons bien. Des fautes lourdes, des crimes économiques de haute trahison, que les auteurs doivent payer au prix le plus fort.

Bisso
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