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Quand Bachir Amadou est à la fois employeur et employé : L’administrateur provisoire d’ASUSU, pris en flagrant délit de conflit d’intérêts

Publié le lundi 16 juillet 2018  |  Le Courrier
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© Autre presse par DR
Mr. Bachir Amadou, Administrateur provisoire de Asusu SA
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L’administrateur provisoire de l’institution de micro finance ASUSU a déjà surpris son monde en s’octroyant généreusement le salaire et les avantages auxquels l’ancienne équipe a volontairement renoncés pour montrer leur volonté de sauver la boîte. Il se tape ainsi, depuis mai 2018, cinq millions de francs CFA qu’il se fait livrer dans un paquet, au lieu de procéder par virement bancaire. Bachir Amadou a donc choisi le principe du « ni vu ni connu ». Une méthode qui renseigne sur la personnalité et ses procédés. Ayant débarqué à ASUSU, avec dans ses valises, deux proches parents, notamment sa belle sœur (la sœur de son épouse) qui est son assistante personnelle, l’administrateur d’ASUSU, le soldat du ministre des Finances, donne plutôt l’impression qu’il n’est pas là pour redresser ASUSU, mais pour se servir et arroser les siens. Enfant gâté du régime, il a déjà été administrateur provisoire de la BAGRI (Banque agricole du Niger) où il a laissé le souvenir amer d’un homme sur lequel pèsent d’énormes hypothèques. À son départ de la BAGRI, apprend-on, le bonhomme a laissé une situation catastrophique. « Les 12 milliards qu’il a trouvé, note un. confrère, ont fondu comme beurre au soleil et le résultat bénéficiaire qu’il a trouvé s’est transformé en une perte ou résultat négatif de 2,3 milliards ». De quoi avoir des inquiétudes pour ASUSU. Fort de son expérience enrichissante à la BAGRI où notre confrère nous apprend qu’il n’a rien redressé, mais qu’il l’a plutôt enfoncée, Bachir Amadou a tissé sa toile à ASUSU. Très vite. Il se concocte, en violation des principes et des textes de lois, un contrat de travail à durée déterminée de six mois où il est à la fois l’employeur et l’employé. En fait de contrat, le bonhomme a montré que l’on n’est mieux servi que par soi-même. Bachir Amadou va donc y aller fort, se classant dans la catégorie HC (hors catégorie) de la hiérarchie professionnelle d’ASUSU SA. Avec ça, il se fait payer discrètement, chaque fin de mois, la bagatelle somme de 5 000 000 FCFA auxquels il ajoute des avantages en nature spécifiés dans le bulletin de salaire. Il est notamment immatriculé à la caisse de sécurité sociale, bénéficie de congés payés, une indemnité compensatrice de congé non pris, etc. Et comme il est à la fois l’employeur et l’employé, Bachir Amadou s’octroie le privilège de mentionner dans le contrat de travail que « lorsque la rupture [Ndlr : rupture de contrat] est le fait de l’employeur, ces dommages (dommages et intérêts) correspondent aux salaires et avantages de toute nature dont le salarié aurait bénéficié pendant la période restante à courir jusqu’au terme de son contrat ». Il suffit donc que Bachir Amadou, l’employé, décide de faire savoir à Bachir Amadou, l’employeur, qu’il a violé certaines clauses du contrat et qu’il ne peu l’accepter pour que le même Bachir Amadou se paie des dommages et intérêts dignes du nom.

En réalité, le contrat que Bachir Amadou, l’employeur, a établi et signé au profit de Bachir Amadou, l’employé, est une espèce de salade que l’on ne saurait classer. Au regard du contenu iconoclaste, l’on ignore s’il s’agit d’un contrat de travail ou d’un contrat de prestations, tant l’amalgame est énorme. Pourtant, le bonhomme veut tout avoir. N’est-il pas l’employeur pour trancher en faveur de l’employé qu’il est aussi ? Selon les éclairages des experts en matière de droit du travail, Bachir Amadou est dans un cas notoire de conflit d’intérêts.

Laboukoye
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