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»L’échangeur Diori Hamani » : Un joyau dont l’appropriation par la population se fait attendre

Publié le mardi 17 juillet 2018  |  Tamtam Info
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© Autre presse par DR
L ‘ échangeur Diori Hamani vient d’être inauguré
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Baptisé du nom du premier président de la république du Niger, et père de l’indépendance du pays, feu Diori Hamani, le troisième échangeur de Niamey est un méga projet structurant. Il a étéinauguré le 3 avril 2018 par le président de la République Issoufou Mahamadou qui en avait lancé les travaux le 26 juin 2015. La construction de cet échangeur rentre dans le cadre du programme « Niamey Nyala », ou Niamey la coquette. Sa réalisation, comme celle des deux premiers vise à améliorer la fluidité du trafic urbain, et participe de l’embellissement et du renforcement du rôle de Niamey en tant que ville moderne.


Le moins qu’on puisse dire est que cet échangeur à trois niveaux, réalisé au carrefour de l’Ecole Diori,avec un passage souterrain, long de 126 m ; un pont-cadre à la traversée de l’agglomération du marché Katako pour séparer le flux du trafic en transit et celui à destination du marché, long de 36 m ; et un pont à poutres métalliques sur le ravin de »Gountou Yéna », dans le prolongement du Boulevard de la Liberté, long de 90 m, a contribué à donner un visage attrayant à la capitale du Niger.

Pour la constructionde ces infrastructures, l’Etat et ses partenaires ont investi beaucoup. Le coût total hors taxe du projet de construction de l’échangeur Diori Hamani est de 49 milliards 901 millions. Il a été financé partiellement par la BOAD à hauteur de 15 milliards et le complément du financement a été mobilisé par des banques commerciales dans le cadre du mandat d’arrangement confié à la BOAD par l’Etat du Niger. Ces réalisations ont de quoi rendre plus d’un Nigérien fier de Niamey la capitale, vitrine du pays. « Je voudrais vous dire combien je suis heureux de présider la cérémonie d’inauguration de « l’Echangeur Diori Hamani » ; cette infrastructure immortalise le nom d’un grand homme d’Etat », avait déclaré le Président de la République Issoufou Mahamadou.

Ce jour là, la population de Niamey s’était mobilisée comme un seul homme, avec un enthousiasme inégalé pour applaudir et contempler ce majestueux ouvrage qui a dévoilé ses facettes. De par son ampleur, ce joyau réalisé dans les règles de l’art par la SATOM, constitue une grande avancée pour l’ambitieux programme du président Issoufou Mahamadou, dénommé « Niamey Nyala », qui signifie en langue Zarma »Niamey la coquette ». Ces infrastructures, et les autres réalisationsdoivent être utilisées et exploitées à bon escient par les usagers et l’ensemble de la population, pour leur bien être. Ce qui n’est pas encore visiblement le cas, contrairement àla réalisation des infrastructures qui est une réalité grâce aux gros efforts que déploient l’Etat et ses partenaires.

» Niamey, Nyala une affaire de tous et de chacun «

« Le gouvernement seul ne peut réaliser l’ambitieux programme Niamey Nyala. Il faut nécessairement la contribution de la population de Niamey. Et cette contribution là est simple. Il s’agit pour la population de Niamey de contribuer à l’entretien des investissements importantsqui sont en train d’être réalisés. Et, au-delà des investissements qui sont en train d’être réalisés, nous demandons aux populations de Niamey de se mobiliser pour la salubrité de la ville », avait dit le Président Issoufou Mahamadou à l’endroit de la population, le 26 juin 2015en donnant le coup d’envoi des travaux de l’échangeur Diori Hamani. Des propos plus que jamais pertinents et d’actualité.

En effet, à peine mis en service, l’échangeur construit à grands frais, est en train de devenir le théâtre de spectacles désolants, avec des scènes qui relèvent souvent de l’insolite. On se rappelle de ces images prises par des témoins choqués par les comportements de certains usagers et riverains de l’échangeur : desvéhicules qui font demi-tour en des endroit où le trafic est censé être à sens unique, au mépris du code de la route ; des piétons qui traversent la chaussée, ignorant les passerelles prévues pour eux ; des étalages des marchands sous le « hangar » du pont de jour comme de nuit ; l’utilisation des grandes voies de l’échangeur par les charretiers et autres marchands ambulants dans tous les sens, occupant de façon anarchique l’emprise des voies ; des chariots qui sont trainés sur les voies jusque dans le tunnel, ou encore des fidèles qui occupent momentanément une partie de la chaussée transformée pour la circonstance en espace de prière avec tous les risques.

Le 15 juin 2018, en visitant l’ouvrage, le Premier ministre chef du gouvernement, M. Brigi Rafini et la délégation qui l’accompagnait ont été les témoins du désordre qui s’y installe. Ils ont fait entre autres, le constat d’une mauvaise utilisation de la double voie parles piétons, qui au lieu d’utiliser les passerelleset les endroits réservés poureux, traversent faisant fi des dangers auxquels ils s’exposent. Le tableau est davantage obscurci par des stationnements anarchiques, le débordement de la gare du marché Katako sur les voies de l’échangeur ; l’occupation de certains endroits publics ou des espaces réservés aux piétons par les commerçants et l’insalubrité qui s’installe avec les plastiques et d’autres déchets jetés un peu partout… Une situation aux antipodes des objectifs qui ont présidé à la réalisation de cet échangeur, qui vise d’une part à faciliter la mobilité urbaine, à embellir la ville et d’autre part à assurer la sécurité des usagers et des piétons.

C’est un peu le comportement déploré chez certains citoyens concernant le problème de l’insalubrité qui est observé dans l’utilisation de l’échangeur Diori Hamani. Le comportement de certains citoyens contraste avec la philosophie du programme Niamey Nyala, très cher au Président Issoufou Mahamadou, aussi bien concernant l’utilisation de l’échangeur que le problème de l’insalubrité. Ce qu’a déploré le président de la délégation spéciale de la ville Niamey, M. Moctar Mamoudou lors de la visite effectuée le 15 juin dernier sur l’échangeur Diori Hamani. «Nous constatons que l’usage fait par les populations de cet ouvrage ne colle pas avec sa fonction. Nous avons aménagé des passerelles, des voies de passage pour les piétons qui ne sont malheureusementpas utilisées.C’est pourquoi, il est de notre responsabilité en tant qu’autorité de la ville de faire un travail d’information, desensibilisation mais aussi envisager des mesures coercitives vis-à-vis des contrevenants », s’est indigné le président de la délégation spéciale de la ville de Niamey, M. Moctar Mamoudou.

Des actions envisagées pour inciter au civisme et à une bonne appropriation de l’échangeur

Les autorités, au niveau de la ville de Niamey et de l’administration centrale, sont de plus en plus déterminées à faire entendre raison aux citoyens quant à la nécessité de s’approprier ces investissements pour leur utilisation à bon escient. D’ores et déjà, le président de la délégation spéciale de la ville de Niamey, M. Moctar Mamoudou a annoncé des actions. « Nous allons nous atteler très rapidement pour que cet important ouvrage qui a métamorphosé la ville soit utilisé comme il se doit, tout en respectant les règles du code de la route », a-t-il dit. Et, face aux récalcitrants, les autorités n’excluent pas d’utiliser la méthode qui convient : « Au-delà des actions de sensibilisation, à l’intention des populations, il ne faut pas exclure des mesures coercitives pour faire régner l’ordre au niveau de certains carrefours de la capitale », a lancé M. Moctar Mamoudou, évoquant le déploiement de la police municipale en collaboration avec la police nationale pour dissuader les personnes qui semblent enclin à entretenir le désordre.

Pour le cas de l’échangeur Diori Hamani, ces actions devraient amener à un changement de comportement chez les populations ; au dégagement de ses principales voies d’accès ; à la réduction des accidents dans les alentours de l’ouvrage la sécurisation du tunnel et ses alentours ; l’utilisation des passerelles à bon escient par les piétons et à des actions citoyennes de salubrité publique.
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