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Fermeture de certains médias privés pour «non-paiement d’impôts» La preuve éclatante de l’iniquité et du manque de justice sociale au Niger

Publié le dimanche 19 aout 2018  |  Le Canard en Furie
Les
© Autre presse par DR
Les journaux du Niger
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Alors que certains médias privés, faisant sans doute partie de ceux que le ministre Hassoumi Massaoudou a classé parmi les «ennemis» de leur régime, restent toujours fermés – pour des sommes ne dépassant pas de fois les 5 millions de francs CFA, un autre média privé, proche celui-là du pouvoir, a eu la faveur que les services des impôts n’ont sans doute jamais accordé à un opérateur quelconque. Alors qu’il lui est réclamé la somme de plus de 115 millions de francs CFA, le groupe de presse radios et télévisions Dounia s’est vu établir un échéancier pour verser la somme d’1 million de francs CFA par mois. La copie du document y relatif a été postée sur les réseaux sociaux il y a quelques jours. Avec cet échéancier, ce média aura près de 10 ans pour régler ses impayés vis-à-vis des impôts. Or, des journaux et de groupe de presse de radios et télévisions avaient été automatiquement fermés par les services des impôts, comme s’ils n’étaient pas détenus par d’autres Nigériens. Au-delà de tenir l’image de ces services des impôts, cette façon de faire traduit l’iniquité et le manque de justice social dans lesquels excellent les tenants du pouvoir actuel. Ne se gênant plus à catégoriser les Nigériens, ils ne s’encombrent d’aucun scrupule à blesser ceux qu’ils considèrent, à tort ou à raison, comme leurs ennemis, pendant qu’ils protègent ceux qui sont avec eux, même si ces derniers commettent les fautes les plus répréhensibles.

Que donc les Nigériens ne soient pas surpris que ce même groupe de radio et télévision Dounia – qui doit attendre dix ans pour régulariser sa situation fiscale – soit parmi les médias qui bénéficieront bientôt du fonds d’aide à la presse, dont une des conditions est pourtant d’être en règle vis-à-vis des services fiscaux. Jamais dans l’histoire politique du Niger on a assisté à cette forme de gouvernance où les citoyens n’ont plus le droit d’avoir des positions contraires à ceux qui gèrent le pouvoir, au risque d’être considérés comme des citoyens de seconde zone et continuellement harcelés. Combien parmi ceux qui dirigent aujourd’hui allaient être aux postes qu’ils occupent si les dirigeants qui les ont précédés ont fait preuve d’autant d’intolérance et de méchanceté à leur égard ? Ainsi que le rapportent les prédicateurs, Dieu a bien attiré l’attention des humains que nous sommes qu’une société peut prospérer dans la mécréance, mais jamais dans l’injustice.

A.I Dan Madougou
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