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Entretien avec Madame Badou Edwige Hounon, Coordinatrice du Bureau de Médecins du monde (Mdm) à Tahoua
Publié le mardi 22 octobre 2013   |  alternativeniger.org




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Parlez nous un peu des interventions de Médecins du monde dans la région de Tahoua...

Médecins du monde (MDM) France, une ONG française qui est présente depuis 2006 dans la région de Tahoua intervient actuellement dans deux districts sanitaires, celui de Keita depuis 2009 sur un programme d’accès aux soins de santé primaires et depuis 2011 à Illéla sur la planification familiale en lien avec la nutrition. En 2009, MDM en collaboration avec l’Equipe cadre du district sanitaire de Keita a mis en place une expérience pilote d’évacuation sanitaire à travers un mécanisme de financement solidaire appelé « centime additionnel ». Tous les mois, il est prélevé 100francs Cfa sur chaque nouvelle consultation des malades qui ne sont pas pris en charge par la gratuité c’est à dire les adultes et les enfants de plus de 5 ans.

Comment c e système de centime additionnel est- il géré ?

C’est une gestion de caisse autonome ça veut dire que la case de santé qui est le premier niveau de référence prélève 25% des 100f et envoie les 75% aux Csi qui prélèvent 50f et envoie le reste des 25% au niveau de l’hôpital de district. A tous les niveaux, il y’a un montant qui est prévu pour référer le malade. A un moment, nous nous sommes rendus compte que le système avait beaucoup de problèmes pour la simple raison que le problème des ambulances n’est pas réglé parce que comme vous savez, dans un système de référencement évacuation, l’ambulance joue un rôle capital et en plus les fonds n’étaient pas gérés de façon transparente. Après cette initiative, MDM a financé un voyage d’études à Dogondoutchi qui avait mis en place ce système qui marchait bien. Après le voyage d’études, l’Ag a décidé de revoir ce système. MDM a alors prédisposé des ambulances au niveau des csi stratégiques. Ce qui fait que dès qu’il y’a un problème d’évacuation, l’ambulance est disponible au niveau du Csi et ce Csi peut en même temps faire la référence au niveau des Csi environnants. Du village à la case de santé, c’est le malade qui se prend en charge. Mais de la case de santé au Csi, il y’a un fonds qui permet à l’agent de la case de santé de référer au niveau du Csi. Les ambulances ont donc été prédisposées au niveau de certains Csi stratégiques. L’argent est géré à trois niveaux différents et des outils de gestion ont été mis en place pour avoir une gestion transparente .Et l’argent est versé dans un compte ouvert au niveau d’une mutuelle à Keita. Ce système permet aux districts de venir en appui aux Csi et aux cases de santé qui n’ont pas eu assez de malades parce que quand il n’y a pas beaucoup de malades, l’argent qu’on récolte n’est pas suffisant. A un moment, nous nous sommes rendus compte que le centime additionnel seul ne pouvait pas supporter tous les frais parce que il y’ avait surtout le carburant qu’il faut mettre dans les ambulances pour référer les malades. En novembre 2011, une AG s’est tenue pour faire le bilan de ce système mis en place en 2009. Nous nous sommes rendu compte que c’est la cible gratuité des soins qui utilise plus le système de référencement évacuation notamment les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans alors que ces derniers ne paient pas. Et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait à peu près un gap de 70% qu’il faut rechercher. Lors de cet atelier bilan, MDM et l’équipe cadre du district ont fait appel aux maires des communes pour leur demander de participer au système pour sa pérennité. Les maires ont pris des engagements. Et depuis 2011, ils participent au système de référencement évacuation qui, aujourd’hui, malgré quelques difficultés, fait son bonhomme de chemin. Et fort de cette expérience MDM intervenant au niveau du district sanitaire d’Illéla depuis 2011, a mis en place le même système. A Illéla, dès que ce système a été mis en place, nous avons fait appel aux maires. Pendant trois mois, les populations ont cotisé le centime additionnel au niveau de la formation sanitaire. Mais là, les mairies ont pris des engagements dès le début, pour participer au système .Ce qui fait qu’aujourd’hui à Illéla, ce système est géré par les mairies et l’équipe cadre. Ça se passe bien malgré quelques difficultés. A partir de ces deux expériences, MDM a élaboré un projet régional avec le partenariat de la DRSP, du Conseil régional de Tahoua et d’Alternative Espaces Citoyens car nous nous sommes rendu compte que pour pérenniser ce système, il faut l’étendre à l’échelle régionale. Des réflexions avec les différents partenaires et une étude menée par l’Université de Montréal et le Lasdel ont prouvé que ce système a toutes les chances d’être pérenniser. Actuellement, nous avons pu avoir le financement d’un projet référencement évacuation à l’échelle régionale. Et ce projet, sera géré par les communes. Il vise, à contribuer à améliorer la capacité des communes à prendre en charge les questions de santé de leurs populations. Et cela, en mettant l’accès sur le renforcement de leurs compétences, leurs prérogatives, leurs responsabilités en matière de santé.

Y’a-t-il aujourd’hui des difficultés dans la mise en œuvre de la politique dite de gratuité des soins ?

Les goulots d’étranglement existent. Ce sont notamment le paiement des factures de la gratuité. Aujourd’hui si vous faites un tour dans les districts sanitaires, vous verrez qu’il y’a des factures impayés depuis au moins deux ans. Malgré tout ça, on demande aux agents de santé de continuer la prise en charge. C’est un réel problème pour les districts sanitaires. Comment faire pour contourner ces difficultés ?

MDM avec l’appui de ses partenaires prend en charge l’évacuation sanitaire qui n’est pas comprise dans la gratuité des soins mise en œuvre depuis 2005. C’est la gratuité des accouchements que MDM a pris en charge dans le district sanitaire de Keita, avant l’intervention du FNUAP.

Le plaidoyer continue toujours au niveau national pour amener l’Etat à honorer ses engagements à savoir le paiement à temps, des factures de la gratuité.

Albert Chaïbou

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