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Mahamane Ousmane : le judas de la politique !
Publié le mercredi 23 octobre 2013   |  Opinions


Cérémonie
© AFP par Boureima hama
Cérémonie de signature du pacte politique de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR)
Samedi 05 octobre 2013. le Président du parti Mahamane Ousmane s`adresse à ses compatriotes


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La communauté nationale et internationale a été ébahie de constater qu’une nouvelle alliance politique regroupée autour de M. Seini Oumarou, le chef de file de l’opposition démocratique, avec Hama Amadou, le président du MODEN Lumana F.A., Mahamane Ousmane, le président de la CDS Rahama, et une douzaine de leaders de micro partis politiques.

On sait que ceux-ci sont incapables de faire élire ne serait-ce qu’un conseiller municipal en vingt ans de vie politique intense. Mais, ce qui choque le plus, dans ce club, comment un homme politique de la dimension de Hama Amadou ait accepté d’emprunter un wagon avec Mahamane Ousmane. Seini Oumarou peut le faire du fait d’une formation académique rudimentaire frisant l’ignorance. Mais, le président de Lumana, qui connaît Mahamane Ousmane depuis des dizaines d’années, à la différence de Seini Oumarou (un nouveau venu sur la scène politique nationale), aurait pu avoir le réflexe d’éviter de s’engager dans une voie suicidaire avec le président de la CDS Rahama. On comprend aisément pourquoi le président Mamadou Tandja, par une absence physique notoire à la Maison des jeunes Diado Sékou, a refusé de parrainer la déclaration du 5 juillet 2013 consacrant la naissance de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR).

On comprend aussi pourquoi des partis politiques, membres de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), sollicités par des promesses mirobolantes aux fins de rejoindre l’opposition, ont rejeté l’offre d’appartenir à un club où siège une personnalité égoïste dont le sport favori est de trahir ses partenaires. Faisons l’économie des multiples cas d’érosion progressive qu’est en train de connaître la CDS Rahama depuis sa création. Á l’occasion des premières élections démocratiques qu’a connues notre pays, le parti dirigé par Mahamane Ousmane avait réuni 24% de l’électorat. C’était en 1993. En 2011, le même parti politique, sous la direction du même homme, n’a pu mobiliser que 8% des votants. Au début du processus électoral, la CDS Rahama avai réussi à faire élire son candidat à la Présidence de la République. Aujourd’hui, ce parti n’a que trois députés à l’Assemblée nationale dans un parlement de 113 membres.

Ces statistiques présagent du fait qu’en 2016, la CDS Rahama, si elle continue à être dirigée par Mahamane Ousmane, obtiendra, dans le meilleur des cas, que 3% des suffrages exprimés et probablement ne pourrrait faire élire qu’un seul député à l’Assemblée nationale (ce sera évidemment le pré sident de ce parti politique, encore lui et toujours lui). Une dizaine d’anciens militants de ce parti politique ont préféré claquer la porte et créer, avec de milliers de leurs partisans, de nouvelles formations politiques. Pour quelles raisons? - Mahamane Ousmane ne respecte jamais ses collaborateurs et encore moins ses partenaires : il est davantage le chef d’un clan que le président d’un parti politique appelé à gérer le Niger. Il faut alors se rappeler que le 28 septembre 1994, le Premier Ministre, Issoufou Mahamadou, démissionnait de son poste, parce que le Chef de l’Etat de l’époque abondait dans des manoeuvres politiciennes qui ne sont que des actes de pure trahison.

Et pourtant, lorsque Mahamane Ousmane avait besoin des suffrages des militants du PNDS Tarayya pour accéder à la Présidence de la République, il était prêt à cirer les chaussures du leader du parti rose ;

- le fonctionnement de la CDS Rahama est fondamentalement informel ;

- le président de la CDS Rahama n’a jamais hésité à créer des structures parallèles pour déstabiliser des militants élus : les vice-présidents, les responsables des délégations régionales, départementales et communales ;

- Mahamane Ousmane ne respecte pas les engagements souscrits au cours des rencontres statutaires du parti. La meilleure illustration est fournie par le serment qu’il a signé à l’occasion du congrès extraordinaire tenu en novembre 2010 à Niamey. C’est ainsi qu’il s’est engagé à :

- mener une campagne présidentielle avec la détermination et l’ambition d’être au second tour ;

- apporter un appui financier conséquent aux campagnes des élections, locales et législatives ;

- assurer le financement de la pré campagne des élections (tournée en profondeur du président avec les vice-présidents) ;

- assurer la transparence dans la gestion des appuis financiers reçus en faveur de la CDS Rahama ;

-respecter et faire respecter les accords signés avec les partis membres de la CFDR ;

- assurer une saine gestion du parti (respect de la hiérarchie) ;

- éviter les frustrations ;

- éviter de créer la zizanie au sein du parti. On sait que Mahamane Ousmane n’a respecté aucun des engagements qu’il a pris en présence de tous les congressistes de la CDS Rahama. La conséquence amère pour les militants de ce parti, ce sont les résultats catastrophiques obtenus tant aux élections présidentielles (4e rang), aux législatives (3 députés dans un parlement de 113 membres). Il est à préciser qu’à l’occasion des élections de décembre 2004, la CDS Rahama a fait élire 24 députés. De nos jours, le parti est en lambeaux. Comme le ridicule ne tue pas, Mahamane Ousmane accuse le Président de la République d’être à la base de la division au sein de la CDS Rahama.

Il est vrai que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Mahamane Ousmane n’a donc qu’à se plaindre à lui-même au lieu de chercher désespérément des boucs émissaires à la déchéance de la CDS sous sa direction obscurantiste. Un autre cas de la trahison de Mahamane Ousmane : à la fin de la première législature de la Cinquième République (2004), Mahamane Ousmane a cru devoir rompre avec son allié principal (Mamadou Tandja) pour conclure une alliance avec Issoufou Mahamadou, moyennant, comme toujours, des espèces sonnantes et trébuchantes. C’était le 22 septembre 2004. Non satisfait des centaines de millions de FCFA engrangés, il fait une volteface spectaculaire pour annoncer, en novembre 2004, son soutien à Mamadou Tandja. Contre quel montant de dollars ? La deuxième retombée est que cette démarche lui a valu sa reconduction à la présidence de l’Assemblée nationale.

Dans tous les cas, c’est lui seul qui bénéfice des dividendes ! Pire, il est le seul à discuter des tenants et aboutissants de toute alliance avec ses amis du moment. Mahamane Ousmane a aussi trahi Adamou Moumouni Djermakoye. Cette personnalité s’était beaucoup investie en mars 1993 pour l’élection de Mahamane Ousmane à la Présidence de la République. Mais, quelques années plus tard, le président de la CDS Rahama a oublié le rôle joué par Djermakoye à l’occasion de ces élections. En 2006, le président de l’ANDP Zaman Lahiya voulait briguer le poste de Président du Parlement de la CEDEAO. Pour ce faire, il a informé l’ensemble de la classe politique nigérienne, les médias, … Mais, à la grande surprise de toutes et de tous, Mahamane Ousmane se porte candidat.

Usant alors de tous les arguments, surtout les plus primitifs, celui qui est déjà un ancien Président de la République, le Président de l’Assemblée nationale du Niger, le président du Comité interparlementaire de l’UEMOA, … parvient à se faire élire Président du Parlement de la CEDEAO. Je rappelle que Adamou Moumouni Djermakoye, ulcéré par des pratiques aussi mesquines et malsaines, a préféré démissionner du parlement communautaire. Faut-il revenir sur la fuite de Mahamane Ousmane à Abuja au cours de la lutte contre le Tazartché (août 2009 à février 2010) ? Cette attitude est tellement insoutenable qu’elle comble de dégoût d’abord les militants de la CDS Rahama, ensuite tous les patriotes nigériens engagés dans la lutte contre l’imposture politique. La trahison ne s’arrête pas là. Le 17 juillet 2010, quinze partis politiques nigériens ont signé un protocole d’accord portant pacte politique. Parmi les signataires de ce document, il y a la CDS Rahama, le PNDS Tarayya, …

Ce pacte ’’définit les conditions d’une action politique harmonisée pour la restauration et l’enracinement de la démocratie, la conquête et la gestion du pouvoir politique.’’ L’article 6 de ce pacte dispose : ’’les partis politiques signataires s’engagent à oeuvrer pour assurer l’élection d’un de leurs candidats à l’occasion des élections présidentielles. Ils s’engagent par ailleurs à ne conclure aucun accord électoral avec des formations politiques non signataires du présent Protocole d’accord.’’ Au nom de la CDS Rahama, Mahamane Ousmane a signé ce pacte ; et pourtant, quelques jours plus tard, il choisit publiquement de s’allier avec Seini Oumarou à l’occasion du second tour des élections présidentielles. Dans le même ordre d’idées et au nom de leurs partis politiques respectifs, Issoufou Mahamadou et Mahamane Ousmane signent le 4 mai 2010, un Protocole d’Accord Politique. Au terme des dispositions de ce protocole, les signataires s’engagent à ’’gérer le pays ensemble aux niveaux national (Gouvernement et Parlement), municipal, départemental et régional sur la base des principes démocratiques et d’intérêts réciproques.’’ Encore une fois, Mahamane Ousmane a signé le protocole, mais s’est autorisé à ne pas respecter les différentes clauses.

Et pourtant, le long exil qu’il a inutilement effectué à l’étranger au cours du Tazartché du président Mamadou Tandja aurait pu lui permettre de transcender certains préjugés et l’ériger en un véritable homme d’État. Á l’attention de messieurs Hama Amadou, Seini Oumarou et d’une manière générale de toute la classe politique nigérienne, personne ne doit être surpris que le même Mahamane Ousmane ne respectera pas, dans les prochains mois, les clauses du pacte portant création de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République (5 octobre 2013). Il ne le fera pas, non pas au nom de l’intérêt supérieur de la CDS Rahama, mais au nom de ses intérêts strictement personnels.

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