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Gouvernance politique La perspective d’une cohabitation des plus tumultueuses
Publié le mercredi 23 octobre 2013   |  Le Canard déchaîné


Cérémonie
© AFP par Boureima hama
Cérémonie de signature du pacte politique de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR)
Samedi 05 octobre 2013. le Président du parti Mahamane Ousmane s`adresse à ses compatriotes


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Au delà tout ce que les uns et les autres puissent imaginer ou envisager sur les schémas éventuels nés de la rupture de confiance entre les présidents Hama Amadou et Issoufou Mahamadou, une réalité s’impose aujourd’hui, têtue comme la tête d’un Turc : ces deux hommes restent indéboulonnables pour la période des cinq années pour lesquelles ils ont été investis.

Voilà qui surprendrait plus d’un, surtout du côté de ceux qui s’attendent du jour au lendemain à voir le président de l’Assem blée Nationale éjecté de son perchoir à travers des projections qui relèvent plus de leur bon vouloir que du réalisme qu’impose la situation. Pour le Président de la République, le débat ne se pose pas, pourvu bien sûr que des solutions moins souhaitables ne soient trouvées à la crise ; eh oui, il y a bien crise dans cette atmosphère où personne ne peut prédire avec certitude ce que chantent les lendemains. Outre ces imprévus auxquels malheureusement nous sommes devenus des champions en la matière, on peut dire qu’il pleuve ou qu’il neige, le président Issoufou fera ses cinq années au pourvoir. Du côté du président de l’Assemblée Nationale, plusieurs arguments plaident en sa faveur. Le plus plausible reste cette menace d’une cohabitation aux allures incertaines, tumultueuses, à la limite incontrôlable dans ce qu’elle pourrait produire d’inattendu.

En effet, tous les schémas que les uns et les autres sont en train de produire conduisent toujours à cette éventuelle dissolution de l’Assemblée Nationale qui, elle aussi, conduirait à l’organisation d’éventuelles élections législatives. Voilà là où le bât cause de sérieuses blessures. Avec la nouvelle configuration que vient de prendre le paysage politique de notre pays, il serait très difficile aujourd’hui pour le pouvoir d’espérer ramener une majorité suffisante qui le mettrait à l’abri d’une cohabitation. Le regroupement au sein de l’ARDR est une donne aux contours très difficiles à cerner. La force de frappe de ce regroupement étant mathématiquement indéniable, il serait hasardeux pour le pouvoir de se lancer dans une aventure qui lui compliquerait davantage l’existence. Car, à cette force que les désertions semblent n’avoir pas profondément entamé encore, viendrait certainement se joindre le lot des frustrés tant du PNDS et de ses alliés, ceux-là pas très influents que le partage de départ a mis à la touche.

Et, Dieu seul sait combien ils sont nombreux ceux qui attendent encore désespérément qu’on leur fasse signe, tous ceux-là n’hésiteront très certainement pas à retourner leur veste pour renforcer la force de frappe d’une opposition qui se consolide de plus en plus, de jour en jour. Un troisième camp somnole aussi, cette fois-ci du côté des régions entières qui n’ont pas vu se réaliser les promesses électorales. De grandes réalisations ont été promises et elles attendent toujours d’être concrétisées. Comme on le voit, les incertitudes sont énormes mais tellement plausibles pour que le pouvoir comprenne que dans la recherche des voies et moyens pour éjecter le président de l’Assemblée Nationale de son perchoir, il y a cette éventualité de se planter un couteau dans le ventre avec une cohabitation dont on n’arrivera jamais à cerner tous les contours. On a l’habitude de dire chez nous « au lieu d’une mauvaise danse, vaut mieux ne même pas commencer. »

Le président Issoufou Mahamadou doit se ressaisir et ne plus prêter le flanc aux conseillers occultes qui, aveuglés par un esprit revanchard, le pousse à commettre des erreurs qui ne manqueraient pas de fragiliser davantage son pouvoir. Notre peuple aussi n’a pas besoin d’une expérience déjà vécue et qui n’a fait que brouiller davantage l’avenir du pays. On peut tout dire mais il reste évident que la classe politique actuelle ne saura jamais conduire à bon port une éventuelle cohabitation. Ne nous leurrons pas, ne leurrons pas notre peuple sous le fallacieux prétexte que c’est un schéma politique prévu par notre Constitution. Au-delà, combien de dispositions constitutionnelles n’avions-nous pas occulté au profit de nos calculs claniques et partisans? A bon entendeur, salut.

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