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Niger : le Parlement examine le budget 2019 sur fond de contestation sociale

Publié le jeudi 27 septembre 2018  |  Niger Diaspora
M.
© Autre presse par DR
M. Massoudou Hassoumi, ministre de l`Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses
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L'examen du budget 2019 a débuté mardi au Parlement nigérien, alors que la loi de finances 2018, jugée "antisociale" par certains, continue d'être l'objet de vives contestations au sein de la population, a-t-on constaté sur place.

Les députés ont deux mois pour examiner et adopter le projet de Loi de finances 2019 arrêtée en recettes et en dépenses à un montant de 2.050 milliards de francs CFA (plus de 3,6 milliards de dollars), en augmentation de 78,79 milliards de FCFA (plus de 140 millions de dollars), "correspondant à 4% en valeur relative", selon le gouvernement.

Il a rappelé, lors de son adoption le 17 septembre dernier en conseil des ministres, que ce projet de budget intervient "dans un contexte marqué par des perspectives favorables" pour l'économie, la mise en oeuvre de plusieurs réformes, notamment dans les domaines des finances publiques, "mais également par des préoccupations majeures marquées par la persistance des menaces sécuritaires, la baisse des prix des matières premières, le changement climatique et une démographie galopante".

Cette Loi de finances, indique-t-on de source proche du dossier, sera caractérisée par un élargissement de l'assiette fiscale, notamment par l'institution de nouvelles taxes pour les petites et micro-entreprises, ainsi que dans le secteur des télécommunications et de la finance, entre autres.

L'examen du nouveau budget intervient, rappelle-t-on, pendant que celui de 2018, jugé "antisocial" par l'opposition politique, les organisations de la société civile et les centrales syndicales, continue d'être l'objet de vives contestations.

Plusieurs manifestations appelées "Journée d'actions citoyennes" ont ainsi été organisées tout le long de l'année, notamment à Niamey et dans les grandes villes du pays pour protester contre cette loi qualifiée de "scélérate". Plusieurs acteurs de la société civile ont été incarcérés pendant plusieurs mois pour des manifestations non autorisées.

Les mesures contestées du budget 2018 sont notamment la création d'une taxe d'habitation, le rehaussement du taux de l'impôt synthétique de 2 à 5% pour les activités commerciales et de 3 à 7% pour les prestations de service, l'extension de l'assiette de la TVA qui est appliquée désormais au transport routier des marchandises et des voyageurs, aux opérations de transfert d'argent et même à l'abonnement à certaines chaînes de télévision étrangères.

Les opposants jugent que le gouvernement "accentue la pression fiscale sur les couches défavorisées de la population, tout en accordant des cadeaux fiscaux inacceptables à certaines catégories de contribuables, notamment les compagnies de téléphonie et autres marketteurs et promoteurs indépendants du secteur des hydrocarbures".

Le ministre des Finances, Massoudou Hassoumi, a défendu ce budget en estimant qu'il était "le bon choix, le choix de la responsabilité, le choix de l'engagement pour l'assainissement des finances publiques, de l'engagement pour la stabilisation du cadre macroéconomique, de l'engagement pour le progrès des investissements dans les secteurs sociaux, des infrastructures, de la sécurité".

Le gouvernement a ajouté que toutes les dispositions contestées ont été prises pour se conformer aux exigences de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) dont le Niger est membre.
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