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Huit mois de prison requis contre trois acteurs de la société civile au Niger

Publié le mercredi 3 octobre 2018  |  LeMonde.fr
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© Autre presse par DR
Au Niger, des combats ont eu lieu ce lundi matin à la prison de Koutoukalé, à une cinquantaine de kilomètres de Niamey.
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Huit mois de prison ont été requis par la justice nigérienne, lundi 1er octobre, à l’encontre de trois acteurs majeurs de la société civile, emprisonnés depuis avril après une manifestation interdite, a annoncé leur collectif.
« Huit mois de prison et 50 000 francs CFA d’amende [76 euros] ont été requis contre les acteurs de la société civile par le ministère public », a indiqué à l’issue du procès la coalition d’organisations où militent les prévenus. L’affaire a été mise en délibéré au vendredi 5 octobre.

Parmi les prévenus figurent Maikoul Zodi, du mouvement international Tournons la page, et Diori Ibrahim, membre d’Alternative espace citoyen, l’une des importantes ONG de défense des droits humains du Niger. Ils avaient été arrêtés le 15 avril, après des heurts à Niamey entre les forces de l’ordre et des protestataires qui voulaient braver l’interdiction d’une manifestation contre la loi de finances 2018, qu’ils jugent « antisociale ».

« Cadeaux fiscaux »
La semaine passée, huit autres militants, arrêtés et écroués le 25 mars dans des conditions similaires, ont été remis en liberté après avoir purgé la totalité de leur peine de six mois de prison, selon la coalition d’organisations.

Entre octobre 2017 et mars 2018, un collectif rassemblant des mouvements de la société civile, de l’opposition politique et quelques syndicats a régulièrement organisé des manifestations pour demander l’abrogation de la loi de finances. Les protestataires reprochent au gouvernement d’avoir créé de nouvelles taxes et surtout d’avoir « accordé des cadeaux fiscaux d’une vingtaine de milliards de francs CFA » (une trentaine de millions d’euros) aux compagnies de téléphonie.

Le Parlement a cependant décidé de rétablir en 2019 la taxe sur les appels internationaux, supprimée en 2018, arguant que les compagnies de télécoms n’ont pas tenu leurs engagements d’améliorer leurs prestations.

En avril, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait estimé que la loi de finances « répondait aux aspirations du peuple » et que sa contestation par « une minorité » devait « s’exercer dans le cadre des lois en vigueur ».

Après quelques mois d’essoufflement, la contestation a repris avec des marches qui ont mobilisé des milliers de personnes les 9 et 23 septembre à Niamey et dans plusieurs grandes villes.
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