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Atelier de préparation d’un projet d’observatoire de ressources alimentaires pour l’élevage au Niger : Améliorer la politique nationale dans le secteur de l’élevage
Publié le jeudi 24 octobre 2013   |  Le Sahel




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Un atelier relatif à la préparation d'un projet d'observatoire des ressources alimentaires pour l'élevage au Niger a ouvert ses travaux, hier, à Niamey.

Cet atelier qui durera trois jours a pour objectif de développer une initiative nationale pour une meilleure utilisation des aliments pour animaux en vue du développement de l'élevage en Afrique de l'ouest en général, et au Niger en particulier.

Initié par le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l'Ouest (PPAAO), cet atelier participe aux appuis que la FAO destine aux pays dans le cadre de programmes d'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L'atelier regroupe les représentants des organisations professionnelles de l'élevage, les représentants des sociétés privées et ceux des institutions internationales.

Les objectifs visés à travers la création d'un observatoire de ressources alimentaires sont d'identifier les différentes catégories d'aliments; d'évaluer la qualité des aliments bétails; d'évaluer leur accessibilité tant en termes financier que géographique, et d'informer toutes les catégories d'acteurs de façon régulière sur l'analyse des informations recueillies. En ouvrant les travaux de l'atelier, le secrétaire général du Ministère de l'Elevage, M. Diamoitou Boukary, a relevé l'intérêt pour notre pays de disposer de cet observatoire national afin de développer une structure techniquement forte qui se chargera d'évaluer et de prédire la situation alimentaire pour le bétail au Niger. Il a en outre souligné la nécessité de disposer d'informations fiables sur l'agriculture et l'élevage. La présente rencontre est, selon lui, une grande opportunité car il existe, depuis 1984, un Système d'Information sur les Marchés pour Bétail.

Cependant, a-t-il ajouté, bien que cette cellule ait réalisé un travail remarquable sur les effectifs, la typologie des marchés et les prix du bétail, il y a encore des insuffisances. Il a rassuré les promoteurs de cette initiative du soutien des pouvoirs publics pour que l'observatoire national sur les ressources alimentaires du bétail au Niger soit une réalité. Mieux, a-t-il précisé, compte tenu de l'expérience que le Niger a eue à travers le SIMB, il s'efforcera d'engager les autres pays de la sous région ouest africaine à partager plusieurs zones agro écologiques complémentaires. ''Je perçois donc, à travers cette initiative, un renforcement de l'intégration régionale dans le cadre de sa politique agricole commune, et plus particulièrement dans la lutte contre l'insécurité alimentaire dans nos pays'', a précisé le secrétaire général du Ministère de l'Elevage.

Prenant la parole à cette occasion, le représentant par intérim de la FAO, Dr Amadou Saley a, quant à lui, indiqué que la FAO, par le biais de son bureau régional pour l'Afrique basé à Accra, a entrepris de promouvoir un observatoire en appui aux évaluations de l'alimentation animale et leur utilisation pour le développement de l'élevage en Afrique de l'Ouest et du Centre. Il a par ailleurs expliqué que l'observatoire devra aboutir au développement de mécanismes pour établir et maintenir les évaluations nationales des aliments disponibles pour les animaux d'élevage.

En effet, de meilleures informations sur les aliments pour les animaux d'élevage pourront aboutir à l'analyse et à la formulation de recommandations idoines pour la formulation et la mise en œuvre de politiques, programmes ou projets, en conformité avec le programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) et les programmes régionaux et nationaux d'investissement agricole. D'après le représentant par intérim de la FAO, les résultats attendus sont le partage des informations sur les résidus agricoles, les sous produits agroindustriels, et leur utilisation pour le développement de l'élevage, le lancement d'un réseau d'experts et d'institutions intéressés par l'élevage et les aliments pour animaux, et enfin la formulation de directives et d'un plan d'action régional pour une meilleure utilisation des aliments pour animaux d'élevage.

Pour sa part, le Professeur Gouro Soumana Abdoulaye, Secrétaire Exécutif du Conseil National de la Recherche Agronomique (CNRA) et Coordonnateur du PPAAOO/WAAPP-Niger, a axé son intervention sur les atouts dont dispose le Niger en matière d'élevage. Le cheptel nigérien est estimé à environ 11 675 000 UBT, volailles non comprises, dont plus de la moitié revient au cheptel bovin, un quart aux petits ruminants, les autres espèces se partageant le quart restant.

Après le Nigeria, le Niger détient dans l'Afrique de l'Ouest, les plus gros effectifs de bétail avec le Mali et le Burkina Faso. L'élevage est pratiqué par 87% de la population et une grande partie de celle-ci ne pratique aucune autre activité agricole. Le capital bétail est estimé à environ 4 milliards USS, sans compter les produits non monétarisés tels que les cuirs et peaux, mais surtout le fumier, la force de traction et de transport qui contribuent directement ou indirectement à l'augmentation de la productivité agricole. Le secteur contribue à hauteur de 13,1% au PIB et 40% au PIB agricole.

Le cheptel nigérien est en pleine évolution pour toutes les espèces, et en ce qui concerne les ruminants, ils sont passés de 25 millions à 30 millions de têtes en 10 ans. On observe aussi un doublement de la production laitière qui est passée de 600 mille tonnes à 1 million de tonnes au cours de la même période, avec un taux de croissance annuelle de 1,4%.

Malgré ses atouts, a-t-il déploré, l'élevage nigérien, comme dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, n'a pas extériorisé tout son potentiel pour répondre aux aspirations des populations, ni à celles des décideurs politiques et les tendances méritent l'attention. C'est tout cela, a-t-il déclaré, qui justifie la création d'un cadre institutionnel qui, techniquement sera à même d'informer de façon régulière tous les acteurs du secteur, les décideurs politiques et les partenaires au développement sur les disponibilités alimentaires pour le cheptel, leur évolution tant en termes de quantité qu'en termes financier.

Aissa Abdoulaye Alfary

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