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Interview/Conflits sociaux dans la région de Dosso : la situation est calme

Publié le lundi 29 octobre 2018  |  Niger Diaspora
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© Autre presse par DR
Le nouveau Gouverneur de Dosso, Moussa Ousmane
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Conflits sociaux dans la région de Dosso : la situation est calme En dépit de maints efforts fournis par les autorités au niveau régional et national en matière de prévention et gestion des conflits sociaux, la région de Dosso, zone par vocation agropastoral, reste marquée par ce phénomène qui a causé d’importantes pertes en vie humaine et de dégâts matériel dans cette région qui, à un moment de son parcours détenait le triste record national. Ces conflits qui éclatent généralement entre éleveurs et agriculteurs ou entre agriculteurs, surgissent à des moments bien donnés de l’année notamment en début de saison agricole, en milieu de saison et enfin de saison.Mais depuis un certain temps, l’on assiste à un semblant d’accalmie malgré quelques cas isolés qui se terminent sans trop de dégâts. Pour en savoir plus sur les mesures de prévention prises au niveau régional, nous avons rencontré le gouverneur de la région de Dosso, Monsieur Moussa Ousmane, qui a bien voulu répondre à nos questions.

T-Info : Monsieur le gouverneur, il n’est un secret pour personne que votre région est réputée comme zone de conflits pourquoi cela ?

Moussa Ousmane : je vous remercie infiniment de m’avoir donné cette opportunité pour parler de ce phénomène qui constitue un véritable frein à notre développement car vous le savez autant que moi que sanspaix, il n’y pas de progrès. Pour répondre à votre question, il faut d’abord évoquer de l’origine de ces conflits. Vous n’êtes pas sans savoir que la région de Dosso est une zone à vocation agropastoral et que tous ces conflits ont pour dénominateur commun soit la gestion des espaces cultivables, ou encore les éternelles incompréhensions entre éleveurs et agricultures. D’autre part la région dispose d’une grande zone de transhumance où à des moments précis de la saison hivernale, les éleveurs du nord descendent vers le sud en quête de pâturage soit vers le Nigeria ou bien le Bénin.Ces descentes d’animaux ne sont pas sans conséquences surtout que bon nombre de ces éleveurs ignorent souvent les limites des couloirs de passages. Cette zone de transhumance qui s’étend au-delà de nos frontières nous amène des foisà gérer des situations avec nos voisins du Bénin. C’est ainsi que souvent ces conflits éclatent entre ressortissants de nos deux pays. A ce titre il m’est opportun de rappeler que le 1er octobre 2018 dernier, Dosso la capitale régionale a abrité une rencontre entre experts du Niger, du Bénin et du Nigéria en vue de faire des propositions afin de mieux gérer d’éventuelles situations de ce genre.

T-Info : Quelles sont les dispositifs de prévention et de gestion des conflits dont vous disposez au niveau de la région de Dosso ?

Moussa Ousmane : À l’instar des autres régions, nous disposons aussi d’un secrétariat permanent du code rural. Nous avons également au niveau de chaque département et de chaque commune, des commissions foncières dont certaines avaient été appuyées par des projets dans le cadre de la formation. En dehors de ces commissions, il y a aussi des comités de gestion des conflits qui sont mis en place. Encas de dégâts champêtres où le chef de village n’arrive pas à gérer la situation, ce comité est directement saisi. Là également dans l’impossibilité d’y remédier sur place, l’affaire remonte au niveau département ainsi de suite. En dehors de ce mécanisme, les autorités administratives et coutumières poursuivent aussi leurs campagnes de sensibilisation lors des différentes rencontres. Nous nous sommes organisés pour asseoir un cadre un peu particulier où le dernier vendredi de chaque mois, est consacré à un département dans lequel, nous nous rendons pour prier, implorer le bon dieu et profiter pour faire passer le message de paix.Vous savez dans cette région de Dosso, tout le monde est à la fois éleveur et agriculteur. Ainsi aussi bien les espaces que les animaux, tous appartiennent à la fois aux éleveurs qu’aux agriculteurs. Ce qui constitue un atout majeur dans le cadre de cette sensibilisation. Il faut aussi ajouter qu’en 2016-2017, que le conseil régional de Dosso, a élaboré un schéma d’aménagement foncier qui est en ce moment au ministère pour adoption.

Alors une fois adopté, ce SAF, renforcera non seulement les mesures de prévention des conflits, mais contribuera également à une gestion saine du foncier dans la région de Dosso. Cela apportera un plus à cette accalmie que vous constatez par rapport aux années écoulées. C’est le lieu de rappeler que durant ces années, ce qui a notoirement manqué, c’est certainement ce système de sensibilisation et ces espaces qui ne sont pas juridiquement reconnus. Il faut aussi parler du dispositif de sécurité mis en place par le président de la République son Excellence Elhadj Mahamadou Issoufou, à travers les patrouilles départementales. Ces patrouilles qui sécurisent l’ensemble des populations, nous permettent en cas de début de conflit d’intervenir avec promptitude et efficacité pour nous éviter ces bains de sang qui nous avions déplorés dans les années antérieures. C’est ainsi qu’en deux ans et quelques mois de gestion, nous avons enregistré un seul conflit meurtrier survenu à Yélou avec quatre morts. et incha-allah, nous entendons poursuivre ce combat pour qu’il n’y ait plus ce genre de cas dans la région.

T-Info : Depuis votre avènement à la tête de la région, nous constatons un semblant d’accalmie contrairement aux années précédentes où très souvent des conflits sanglants surgissent çà et là. Cela est dû certainement à votre parfaite connaissance de la région ?

Moussa Ousmane : il faut dire qu’en tant que natif de la région et 15 ans de fonction passés aux côtés des populations, j’ai fini par acquérir une certaine expérience dans ce domaine. C’est pourquoi dès mon arrivé à la tête de la région, en collaboration avec tous les acteurs, nous nous sommes attelés à la recherche de voies et moyens en vue d’impliquer tous ceux qui peuvent contribuer à tous les niveaux de prévention et de gestion de ces conflits pour créer une dynamique de paix à travers la sensibilisation des masses à chaque fois que l’opportunité de sortir nous est offerte. Cette accalmie pourrait aussi s’expliquer par le fait que les dernières pluies ont contribué à conserver les mares car la mobilité des transhumants est aussi motivée par la recherche de points d’eau.Jedois aussi admettre que notre maitrise du terrain et des réalités sociales des populations de la région, constituent en effet des atouts qui nous ont permis d’apprécier les choses à leurs justes valeurs.Ainsi parler de paix pour nous est à l’ordre du jour de toutes nos rencontres avec les masses rurales. Il s’agit là d’appuyer les efforts du président de la République, son Excellence Elhadj Mahamadou Issoufou, dans le cadre de la recherche de la paix pour tous les nigériens.

T-Info : Nous sommes en ce moment à une période très cruciale où les conflits peuvent surgir de façon spontanée. Alors qu’elles sont les mesures de prévention que vous avez prises notamment pour les zones agricoles non encore moissonnées ?

Moussa Ousmane : La première mesure a été prise dès le 1er Octobre où j’ai demandé à chaque préfet de me faire parvenir la date retenue pour la libération des champs au niveau de leurs entités respectives. C’est en tenant compte de ces dates qui sont prises en accord avec toutes les parties prenantes que nous allons mettre la pression. A cette date nous avons reçu pour quatre départements : Boboye a retenu le 30 novembre 2018, Dioundjou le 31 novembre 2018, Loga le 15 décembre 2018 et Tibiri le 3 décembre 2018. Quant aux autres départements les listes nous parviendront incha allah dès demain.

Suite à des informations reçues, il nous a été signalé la descente de troupeaux venant du nord Filingué en direction du Boboye. Comme mesures préventives, nous avons renforcé le département de Boboye, en patrouilles départementales par celle de Falmey, Loga et la patrouille régionale pastorale que le ministre d’Etat nous a envoyée l’année dernière. Au total nous disposons de six véhicules pour cette opération qui permettra de bloquer ces troupeaux. Là également nous saisissons l’occasion pour saluer les efforts du président de la République son Excellence Elhadj Issoufou Mahamadou, efforts grâce auxquels cette opération connaitra un succès et nous évitera d’éventuelles effusions de sang de Nigériens.

T-Info : quels appels à l’endroit des populations pour préserver ce climat de paix ?

Moussa Ousmane : D’abord remercier l’ensemble des populations de la région pour avoir accepté de vivre en paix. Elles auraient ainsi compris la nécéssité de vivre en symbiose et en harmonie pour pouvoir faire face aux multiples défis qui freinent leur développement. J’ai aussi une motion d’encouragement et de remerciement à l’endroit de certains cadres du territoire qui ont investi dans l’agriculture en appuyant conséquemment l’initiative 3N du président de la République. Il s’agit de ces producteurs qui ont réalisé cette année de très bonnes récoltes agricoles dont les chiffres tournent en milliers. Je ne terminerai pas sans lancer cet appel d’appuyer la jeunesse de la région pour la mise à temps à leur disposition de semences en vue d’engager avec sérénité les travaux de contre saison.

Zada Hassane Badjé
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