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Drame de l’immigration au Niger: L’échec des politiques de développement et de la gouvernance mondiale
Publié le mercredi 30 octobre 2013   |  Le Pays




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Le sous-développement au Sud, et l’égoïsme au Nord, ont encore fait des victimes. Au moins 35 migrants, des Nigériens pour la plupart, seraient morts de soif dans le désert. Ils étaient une soixantaine à venir du sud du Niger, décidés à se rendre à Tamanrasset (Algérie) où existent des réseaux de passeurs pour l’Europe.
Les cadavres nigériens allongent ainsi la liste des 300 corps repêchés dans la mer il y a quelques semaines, au large des côtes italiennes. Comme dans le cas précédent, les victimes nigériennes n’auront donc jamais réussi à traverser la frontière. L’alerte donnée par des survivants, aura néanmoins permis aux autorités d’Arlit et d’Agadez, de secourir le reste du groupe, constitué probablement de candidats à l’immigration en Europe.
Pourquoi ces drames ?

A qui incombe la responsabilité de cet exil et des drames qu’il engendre ?

Habituellement, les nomades vont de marché en marché, ou rendent visite à leurs parents. Mais, l’occasion faisant le larron, il ne faut pas exclure de voir certains profiter de ces opportunités, pour tenter de regagner les côtes occidentales, via les pays d’Afrique du Nord. Ces tentatives de traversée du bassin méditerranéen, font beaucoup de victimes.

Les départs des clandestins doivent se situer dans leur contexte. En effet, la plupart des pays africains se trouvent plongés aujourd’hui dans un contexte de misère qui n’a de cesse de dicter sa loi. La précarité dans laquelle vivent les jeunes, ne leur offre aucune alternative. S’agissant des femmes, leur départ peut être lié à des fléaux comme la pauvreté, mais aussi à d’autres facteurs comme le difficile, sinon l’impossible accès à la terre. Il y a aussi les départs par suite de mariage forcé ou « arrangé ». L’un ou l’autre entraîne dans bien des cas, le départ vers l’Eldorado avec ou sans l’heureux élu. Parfois, celui-ci est déjà sur place dans un pays du Nord. Appelée à le rejoindre, l’épouse peut être amenée à se déplacer par les mêmes voies, avec ou sans les enfants, dans des conditions parfois inattendues. Commence alors l’odyssée. Mais, à qui incombe la responsabilité de cet exil et des drames qu’il engendre ?

Ils sont d’abord la conséquence de la mal gouvernance qui caractérise très souvent la gestion des pays africains depuis leur accession à l’indépendance dans les années soixante. Non seulement les ressources sont généralement mal gérées, mais encore on songe peu à investir dans des industries de transformation. Pourtant, celles-ci sont pourvoyeuses d’emplois, et leur multiplication pourrait aider à endiguer le chômage des jeunes. Il est endémique presque partout !
Que les écueils sont nombreux, sur la route de ceux qui tentent de faire évoluer positivement la gouvernance locale ! Par exemple, à son avènement au pouvoir, l’actuel chef de l’Etat nigérien était porteur d’un vaste programme de développement visant à faire nourrir les Nigériens par les Nigériens.

Il faut réinventer l’Etat au profit du contribuable, et adapter les programmes de développement aux exigences du terrain

A l’évidence, le terrain ne doit pas être si facile ! Pourtant, en aucun cas les échecs et les difficultés ne doivent entamer la foi des dirigeants africains qui osent. Du moins, ceux qui croient en leur peuple, et travaillent pour demain. Ceux qui sont vraiment animés du désir ardent de changer le cours des événements, doivent revoir leur copie. Car, il faut réinventer l’Etat au profit du contribuable, et adapter les programmes de développement aux exigences du terrain, et non à celles du bailleur de fonds. Il leur faut regarder encore plus loin, et chercher à nouer des relations mutuellement avantageuses avec les partenaires, et à dynamiser la coopération internationale, débarrassée des scories du passé colonial.
En Afrique, les diplômes ne servent presque plus à rien ! Dans certains pays, l’instruction civique a pratiquement disparu, cédant alors la place à la délinquance juvénile. Crise morale et crise matérielle rythment donc la vie dans des sociétés qui ont perdu leurs repères. Vu l’indifférence d’un grand nombre de chefs d’Etats africains, les initiatives pourraient bien venir des pays occidentaux. Si l’Afrique peine, et si ses fils et filles osent toujours prendre le dur chemin de l’exil, c’est parce que la gouvernance mondiale ne se porte pas du tout bien.
Dans le cas des départs clandestins vers l’Europe par exemple, il y a comme du laxisme dans la gestion des dossiers au niveau des pays de transit. Avec les morts qui s’amoncellent dans le désert saharien, ou au fond de la mer Méditerranée, les pays côtiers d’Afrique du Nord doivent se sentir interpellés. Ils donnent trop souvent l’impression de laisser faire, et de s’accommoder de la situation. Comment peut-on autant fermer les yeux sur le travail des « passeurs » et autres organisateurs de circuits clandestins ?

Les départs des clandestins résultent aussi de l’indifférence coupable des Occidentaux. Ils semblent insensibles, face au désarroi de la jeunesse africaine en proie au désoeuvrement. Leurs attitudes et comportements sont à l’image du commerce international qui est toujours injuste. Loin d’être profitable au continent noir, il est organisé de sorte à toujours demeurer hors de contrôle.
Certes, de temps à autres, les Etats africains réussissent à obtenir de maigres réaménagements. Ceci, après maintes et maintes lamentations et de piteuses accrobaties ! Reste que pour l’essentiel, les marchés internationaux ne nous font pas de cadeaux ! Généralement bradées, les matières premières du continent reviennent presque toujours sous forme de produits manufacturés. Et ils sont revendus au continent très chers. Le départ, suivi de la mort de clandestins africains au seuil de l’Europe, traduit ainsi l’échec de la gouvernance mondiale qui est injuste et inéquitable, odieuse même parfois. Comment donc ne pas stagner, ou voir la misère s’accentuer dans les pays producteurs de matières premières parmi les plus connues au monde ?
L’Afrique et le monde doivent travailler à éviter ces départs qui se terminent presque toujours par des drames.
Vivement donc que change la gouvernance dans les pays africains, et celle qui a cours à travers le monde ! Face aux drames du désert saharien, et de Lampedusa, il ne faut à aucun prix baisser les bras !

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