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Scandale pétrolier: le gouvernement panique, le ministre Cissé raconte des bobards
Publié le jeudi 31 octobre 2013   |  Le Monde d'aujourd'hui


M.
© Autre presse par DR
M. Amadou Boubacar Cissé, Ministre d`Etat, ministre du Plan, de l`Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire


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Lundi 28 Octobre 2013, pendant plus de 45 minutes, le ministre du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement communautaire Amadou Boubacar Cissé s’est flagellé devant la presse.

L’homme tente de défendre l’indéfendable et pour tout résultat il n’a réussi qu’à enfoncer davantage le gouvernement. Pour vous en convaincre, lisez les arguments de défense développés par le ministre Cissé. « La facilité commerciale globale est une ligne de crédit globale que nous avons négociée avec la Chine. Ce n’est pas à hauteur de 2 milliards comme l’a dit le président de l’Assemblée nationale, c’est un projet d’un (1) milliard, c’est-àdire, de 500 milliards de FCFA qui a été négocié sur la base d’une série de projets. » Ainsi, ABC reconnaît au moins l’existence du prêt en question même s’il minimise sa valeur. Un peu plus loin, il met la corde au coup du gouvernement : « vous êtes fonctionnaire, vous avez un salaire, vous voulez emprunter de l’argent auprès d’une banque pour construire votre maison. La banque vous dira ‘’ok je vais vous demander de domicilier votre salaire et je vais prendre une partie de ce salaire pour rembourser le prêt et vous ferez ce que vous voulez avec le reste’’.

Nous nous avons des réserves estimées et le coût du produit estimé. Sur cette base-là, nous avons dit : « nous envisageons d’avoir une partie de nos ressources sur votre territoire parce que nous allons vendre du pétrole sur votre territoire et une partie de cette vente sera dans un compte dans lequel on prélèvera pour vous payer ». En termes clairs, pour avoir ce prêt, le Niger ouvre un compte à la banque chinoise EXIMBANK pour loger les revenus du pétrole. Histoire de permettre à la banque d’avoir un oeil constant sur cet argent. Alors question : pourquoi le Niger n’a jamais créé un compte bancaire dans l’Union Européenne pour bénéficier d’un prêt ? Pourtant, l’UE est le principal partenaire de notre pays. Donc s’il a fallu créer cette première fois avec le prêt EXIMBANK, c’est qu’il y a anguille sous roche. Et puis, lorsqu’un fonctionnaire domicilie son salaire dans une banque, ce salaire est une garantie, une hypothèque parce que c’est ce qui rassure la banque pour récupérer son dû sans problème.

Un dû qui est, du reste, prélevé à la source. Mais que dire lorsque tout un Etat, qui représente 17 millions d’âmes est réduit à un simple fonctionnaire ? Les arguments de Cissé sont trop légers. Aussi, « l’avocat » du gouvernement a brandi un document aux journalistes, disant que c’est la convention de prêt en question. Ledit document n’a pas été remis aux journalistes encore moins que copie leur soit faite. Et puisque Cissé lui-même a dit que ce n’est pas un secret, il aurait pu tout simplement mettre la convention entre les mains des journalistes pour que ceux-ci puissent au moins la parcourir ne serait-ce que surplace. Alors, le document exhibé devant les caméras peut bien être n’importe quelle convention signée avec les chinois et Dieu sait qu’il existe ce type de convention. Lorsqu’on sort pour démentir de telles accusations, il s’en faut plus que de paroles pour le faire, il faut donner des preuves palpables, ce qui n’a pas été le cas du ministre du Plan. Parlant des conditions dans lesquelles l’hypothèque du pétrole nigérien s’est faite, le ministre Cissé explique :

« l’accord a été signé le 30 septembre en Chine, et immédiatement nous étions à Washington etc. c’est pour ça que le gouvernement ne l’a pas examiné pour que nous puissions l’envoyer au parlement. » D’abord, on constate que le ministre du Plan s’est volontairement gardé de donner l’année de signature de l’accord. Il dit seulement et avec une gêne trahie par l’hésitation, que c’est le 30 septembre sans nous préciser si c’est le 30 septembre 2012 ou 2013. Pourtant, en parlant de la visite « privée » du président de l’Assemblée nationale en Chine, Cissé dira qu’il l’a effectuée « en décembre de l’année dernière », c’est-à-dire, en 2012. Alors, pourquoi omettre de donner l’année de signature de la fameuse convention ? Tout porte à croire que cet accord a été signé en 2012 sinon, comment Hama Amadou qui est allé en Chine en décembre 2012 peut-il avoir connaissance de quelque chose que le ministre du Plan va signer un an plus tard le 30 septembre 2013 ? A moins que Hama Amadou ne soit un génie il est allé en Chine après la signature de l’accord.

Ce n’est pas tout. Cissé raconte aussi que juste après la signature de l’accord, ils étaient à Washington et c’est pour cela que le gouvernement n’a pu se pencher sur le sujet. Tout le gouvernement y compris le président du Conseil des ministres Issoufou Mahamadou était donc à Washington ? Le Niger est mis en stand bye parce que les Cissé sont aux USA. Même dans le cas où l’accord a été signé le 30 septembre 2013, à la date d’aujourd’hui un mois s’est déjà écoulé et le gouvernement ne s’est toujours pas penché sur une si importante question. Comment expliquer que le pays le plus pauvre du monde néglige plus de 500 milliards CFA ? Soit on est inconséquent, soit la vérité est quelque part. Et si c’est le 30 septembre 2012 que l’accord a été signé, cela fait déjà un an que le Conseil des ministres ne l’a pas examiné à fortiori l’envoyer à la Cour constitutionnelle et à l’Assemblée nationale. Qu’est-ce qui pourrait expliquer un tel retard si le gouvernement a vraiment l’intention de traiter le prêt dans les règles de l’art ?

Autre chose, le ministre-avocat du gouvernement ABC dit qu’ils ont « en tête » les projets devant être financés par ce prêt mais qu’il faudra les construire et il dit que « certainement » il sera question du chemin de fer. Dans quel pays sommes-nous pour qu’on mobilise 500 milliards sans savoir au préalable où les investir ? Ça c’est pire que mettre la charrue devant les boeufs. Comme on le voit, loin de convaincre dans le sens qu’il voulait, le ministre ABC a plutôt convaincu tous les Nigériens qui étaient sceptiques face aux révélations du président de l’Assemblée nationale sur cette affaire. Mais si, Amadou Boubacar Cissé voulait amadouer le président Issoufou et son entourage après toutes les rumeurs de ses derniers temps à son sujet, peut-être qu’il a réussi son exercice. En effet, des rumeurs ont rapporté que Cissé aurait eu l’intention de rejoindre l’opposition ARDR en claquant la porte du Guri. C’est une démonstration de force qu’il vient de réussir dans ce sens, tant pis pour ceux qui disent à tort ou à raison que le ministre Cissé a toujours beaucoup de mal à assumer ses ambitions. Il veut certainement s’accrocher à son portefeuille ministériel. Et nul ne peut lui reprocher ce choix. Surtout compte tenu des 2 inspections d’Etat opérées dans son ministère en une seule année.

Ce qui prouve si besoin que le Guri system n’a aucune confiance en lui. Pour rappel, au temps de Ouhoumoudou au ministère des Finances, plusieurs projets avaient été retirés au ministère de Cissé pour ensuite être rattachés au portefeuille des Finances. ABC aurait alors voulu démissionner mais rien n’y fit. C’était sans compter avec les qualités de la politique de la chauve-souris de l’homme.

Amadou BELLO

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