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Le Niger annonce son retour dans l’Initiative pour la transparence des industries extractives

Publié le jeudi 24 janvier 2019  |  Xinhua
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© AFP par ISSOUF SANOGO (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Le Premier ministre, chef du gouvernement SE Brigi Rafini
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Le Premier ministre nigérien Brigi Rafini a annoncé mardi à Niamey le retour de son pays dans l'Initiative pour la Transparence des Industries extractives (ITIE), deux ans après s'en être retiré, apprend-on de source officielle.

Pays producteur et exportateur d'uranium, de pétrole, de charbon, d'or, de ciment et de gaz, le Niger s'est retiré en octobre 2017 de l'Initiative pour la Transparence des Industries extractives (ITIE), qui l'avait suspendu pour "progrès insuffisants". Il lui avait été reproché notamment la divulgation de contrats et le non-respect de la publication des données sur les versements de dividendes au profit des zones minières, ainsi que "la restriction de l'espace" pour la société civile.

Selon Brigi Rafini, en procédant mardi au lancement de la Conférence sur la gouvernance du secteur extractif, cette suspension de son pays de la norme ITIE a été motivée par "une incompréhension, née d'un déficit de communication". Ce malentendu a été dissipé, a-t-il assuré, grâce à "un dialogue constructif, franc et direct" entre les responsables de l'ITIE et le gouvernement nigérien, "qui ont pris la ferme résolution d'apporter les correctifs nécessaires afin de marquer un nouveau départ".

"J'annonce solennellement, du haut de cette tribune, la décision du Gouvernement de reprendre sa place au sein de l'ITIE (...) et de jouer, pleinement et en toute responsabilité, son rôle dans la gouvernance des industries extractives", a déclaré le chef du gouvernement, devant les participants à la conférence organisée par le Niger et l'ITIE, en collaboration avec le Banque mondiale et l'Union européenne.

Pour lui, le Niger, avec son riche potentiel minier, a toujours fait de la gouvernance des industries extractives un axe prioritaire de sa politique de développement économique et social, ajoutant que "c'est fort de cette conviction que le Gouvernement a décidé d'organiser la présente Conférence et de reprendre sa place au sein de la grande famille ITIE".

C'est pourquoi, selon le Premier ministre, le président de la République Mahamadou Issoufou, "ayant à coeur le développement durable de notre pays", a inscrit la gouvernance des ressources naturelles et du sous-sol parmi les objectifs prioritaires de son Programme politique. "En outre, notre Constitution fait obligation à l'Etat de publier, dans le journal officiel, les contrats de prospection et d'exploitation de ces ressources ainsi que les revenus qui en sont issus, désagrégés, société par société", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, il a saisi l'occasion pour interpeller les responsables de l'ITIE afin que l'institution associe le combat pour la transparence dans la gouvernance des industries extractives à celui de la valorisation des ressources minérales. "C'est à cette condition que ces ressources pourraient contribuer, de manière significative, au développement durable de nos pays", a estimé M. Rafini, jugeant malheureusement très faible le poids d'environ 6,2% dans le PIB en 2017 du secteur extractif qui compte pour plus de la moitié des exportations nationales.

Ce retour du Niger dans la norme ITIE est salué par les organisations de la société civile nigérienne oeuvrant dans le secteur des industries extractives.

Pour le coordinateur du Réseau des Organisations pour la Transparence et l'Analyse Budgétaire (ROTAB), Ali Idrissa, "c'est une satisfaction morale de voir le gouvernement nigérien réadhérer au processus".

Il a expliqué que le retour définitif du Niger dans l'ITIE exigeait en amont la mise en oeuvre de tout un processus qui va de la mise en place du groupe multipartite (compagnies minières, Etat, société civile), d'un plan d'actions, avant que le dossier nigérien ne soit réexaminé au conseil d'administration de l'ITIE.

Lancée en 2002, l'ITIE vise à assurer une meilleure transparence dans la gouvernance des industries extractives.

Le Niger a été admis pays candidat à l'ITIE en août 2007, et déclaré pays conforme à la norme ITIE le 1er mars 2011, avant son retrait en 2017.

Avec une superficie de plus de 1.267.000 km², le Niger dispose d'un sous-sol regorgeant d'importantes ressources minières et énergétiques dont l'uranium, le charbon, le cuivre, l'or, le phosphate, le molybdène, le zinc, le pétrole, le gaz, le fer, le ciment et d'autres métaux précieux, selon des études réalisées par le ministère en charge des Mines.
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