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Les otages libérés sur fond de bras de fer commercial entre Areva et le Niger
Publié le jeudi 31 octobre 2013   |  AFP


France
© AFP par DR
France : Arrivée des 4 otages français enlevés en septembre 2010 au Niger libérés


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PARIS - La France a salué de façon très appuyée le rôle du Niger dans la libération de ses quatre ressortissants enlevés en 2010 sur un site minier d’Areva, intervenue alors qu’un bras de fer oppose actuellement Niamey au groupe nucléaire français, premier employeur privé au Niger. Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Féret et Pierre Legrand avaient été enlevés le 16 septembre à Arlit, un des sites miniers d’Areva au Niger. Dès l’annonce de la libération des quatre hommes mardi soir, les autorités françaises n’ont eu de cesse de mettre en avant le rôle du Niger et de son président Mahamadou Issoufou, qui a accueilli mardi soir les ex-otages et les deux ministres français venus les chercher à Niamey. Le président François Hollande a exprimé la "gratitude" de Paris à l’égard du chef de l’Etat nigérien. "C’est lui qui avec ses équipes a pu faire les tractations nécessaires pour obtenir leur libération", a souligné M. Hollande en accueillant les ex-otages mercredi à Villacoublay, près de Paris. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius évoquait quant à lui "les connexions" de M. Issoufou grâce auxquelles la libération a été obtenue. Ces hommages appuyés ont relancé les spéculations sur d’éventuelles contreparties que le Niger, engagé dans un bras de fer avec Areva, pourrait obtenir dans les négociations en cours avec le groupe français. D’autant que le grand artisan de la libération, l’ex-ministre nigérien et figure touareg Mohamed Akotey, est le président du conseil d’administration d’Imouraren SA, une filiale d’Areva dans le pays sahélien. "Il n’existe aucun lien, d’aucune sorte, entre les deux sujets" des otages et des négociations commerciales, a assuré mercredi un porte-parole d’Areva à l’AFP. L’actuel accord pluri-annuel entre Areva, deuxième entreprise de production d’uranium au monde, et le Niger, quatrième pays producteur mondial mais aussi un des pays les plus pauvres de la planète, arrive à échéance à la fin de l’année. Pour la prochaine période de dix ans, le gouvernement nigérien a à plusieurs reprises ces derniers mois réclamé une amélioration de ses conditions, dénonçant un partenariat "déséquilibré". Premier produit d’exportation du Niger, le minerai représente environ 5% de son produit intérieur brut (PIB).

Des cours de l’uranium très bas

Niamey possède 36% et 31% respectivement des deux grandes mines en exploitation, près d’Arlit, la Somaïr (64% Areva) et la Cominak (34% Areva), et vend pour son compte la part correspondante de la production. L’Etat nigérien en a tiré environ 100 millions d’euros de recettes budgétaires en 2012 et près de 70% de la valeur de l’uranium lui revient directement ou indirectement, selon Areva, qui vante pour sa part "un partenariat durable". Premier employeur privé du pays, le groupe français, présent au Niger depuis 1958, emploie 2.700 personnes dans le pays, "à 99% des Nigériens" et estime à 5.000 les effectifs de sous-traitants. Dans un communiqué jeudi, l’ONG Oxfam a réclamé aux gouvernements français et nigérien la "transparence" concernant la renégociation des contrats d’Areva au Niger.

Si le Niger est très dépendant d’Areva, l’inverse est aussi vrai: en 2012, le Niger a été son deuxième fournisseur d’uranium, juste derrière le Kazakhstan, et devant le Canada, avec plus d’un tiers de son approvisionnement.

La prochaine inauguration de la mine géante d’Imouraren (prévue en 2015), à 80 kilomètres au sud d’Arlit, devrait encore renforcer ce poids.

Trois ans après l’enlèvement d’Arlit, qui avait contraint Areva à évacuer ses expatriés, la sécurité sur place reste délicate: fin mai, un attentat visant la mine de Somaïr avait fait un mort et 14 blessés.

A l’incertitude géopolitique vient s’ajouter un autre effet négatif: la chute des cours de l’uranium, le "yellow cake" évoluant actuellement autour des 35 dollars la livre, ce qui tarit les revenus nigériens.

Après avoir abandonné ou freiné plusieurs projets de mine d’uranium, en Centrafrique et en Namibie notamment, Areva vient néanmoins d’annoncer un nouveau partenariat dans le désert de Gobi en Mongolie.

Cette coopération va permettre "de poursuivre la diversification géographique des activités minières d’Areva", a souligné samedi à Oulan Bator son patron, Luc Oursel.


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