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Allocution du Président de la République, Chef de l’Etat, à la Réunion des dirigeants africains : investir dans la santé : «Investir dans la santé c’est assurer le bien-être des populations, c’est lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités»

Publié le lundi 11 fevrier 2019  |  Présidence
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© Présidence par DR
Le Président de la République, Chef de l`État SEM Issoufou Mahamadou a pris part ce samedi, à AddisAbeba, à une Réunion des dirigeants africains sur le thème:Investir dans la santé en Afrique.
Samedi 09 Février 2019. Addis Abeba (Ethiopie). En marge de la 32ème Conférence de l’Union Aficaine, le Président de la République, Chef de l`État SEM Issoufou Mahamadou a pris part ce samedi, à AddisAbeba, à une Réunion des dirigeants africains sur le thème:Investir dans la santé en Afrique, où il a animé un panel aux côtés de Bill Gates, Coprésident de la fondation Bill et Mélinda, Erna Solberg, Premier Ministre de la Norvège et Ngozi Okonjo-Iwela, ancienne Ministre des finances du Nigeria.
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« Excellence Paul Kagamé, Président en exercice de l’Union Africaine
Excellence Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine.

Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de remercier la Présidente de la République d’Ethiopie et le Gouvernement Ethiopien pour l’Excellente hospitalité qui nous offerte.C’est un réel plaisir pour moi de prendre part à cette importante réunion dont le thème central est « Investir dans la Santé ».

L’importance de cette thématique n’est plus à démontrer eu égard aux préoccupations de l’heure notamment la réalisation des Objectifs du développement durable, de l’Agenda 2063 et du développement de la couverture sanitaire universelle.

Mesdames et Messieurs,
Les maladies causent fréquemment des milliers de victimes à travers le monde en général et en Afrique subsaharienne en particulier où les épidémies sont les plus concentrées. Avec près de 15% de la population mondiale, la situation sanitaire de l’Afrique Subsaharienne se caractérise par un déficit en infrastructures et équipements de santé, une faible couverture sanitaire, une Insuffisance en Ressources Humaines de qualité et en quantité d’une part et d’autre part parun fort taux de mortalité maternelle et infantile, une forte charge de morbidité avec 60% de cas de VIH, plus de 90% de cas de Paludisme, et une Recrudescence de la Tuberculose dont les 2/3 surviennent dans notre région avec une tendance à la Résistance aux Antimicrobiens.

Cette situation peu reluisante constitue un frein au développement socio-économique de notre région. Avec la faiblesse de l’espérance de vie qu’elle implique, cette situation est une des causes de la faiblesse de l’indice du développement humain sur le continent.Ces défis exigent donc un renouvellement des engagements que les différents Etats de l’Union Africaine avaient pris en 2001 à Abuja, ce qui nécessite une forte mobilisation des ressources internes en faveur de la santé.

Mesdames et Messieurs,
La santé est une des bases sociales du développement. Investir dans la santé c’est donc investir dans le développement. En effet, l’investissement dans la santé est sans nul doute une des clés du progrès pour nos pays en voie de développement.Investir dans la santé c’est assurer le bien-être des populations, c’est lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités.Par ailleurs, des citoyens en bonne santé sont des citoyens plus productifs et plus compétitifs, cela rend le retour sur investissement dans la santé très rapide.

Au Niger où, la situation sociodémographique se caractérise par un fort taux d’accroissement démographique annuel de 3,9% (RGP/H 2012), un indice synthétique de fécondité autour de 6 enfants par femme, la sante notamment celle de la reproduction, peut contribuer à la réalisation des conditions de la transition démographique que nous appelons de tous nos vœux.

Dans le secteur de la santé, l’accès aux services et soins de qualité reste une grande préoccupation pour le gouvernement. C’est le lieu de faire-part de notre préoccupation par rapport au poids des couts des médicaments (75%) dans les couts des soins de santé, une réduction des couts de médicaments facilitera l’accès aux soins de santé aux personnes les plus vulnérables.

Mesdames et Messieurs,
Notre volonté d’investir dans les secteurs sociaux de base en général et dans la santé en particulier, est malheureusement contrariée par les préoccupations sécuritaires liées à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Néanmoins, on note une augmentation significative du budget alloué à la santé et plusieurs actions sont mises en œuvre par le gouvernement pour promouvoir la santé de la population dont entre autres :
– la gratuité des soins pour les groupes vulnérables notamment les soins curatifs, préventifs et promotionnels aux enfants de 0 à 5 ans et chez la femme, la gratuité de la césarienne, de la Planification Familiale et la prise en charge des cancers gynécologiques y compris la gratuité de la prise en charge du VIH, de la Tuberculose, du Paludisme et des Maladies Tropicales Négligées.

– La mise en œuvre des programmes régionaux et nationaux en vue de la capture du Dividende Démographique à travers l’autonomisation de la femme et de la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école ;
– La Construction et l’équipement des Infrastructures sanitaires ;
– Le Recrutement du Personnel ;
– L’élaboration d’une stratégie e-santé, action novatrice qui contribuera au renforcement du système national de santé.

Par ailleurs nous investissons beaucoup dans l’agriculture à travers l’initiative 3N (lesNigériens Nourrissent les Nigériens),dans l’éducation, dans l’accès à l’eau et à l’assainissement, ce qui a naturellement une incidence positive sur le secteur de la santé.A ces efforts du Gouvernement du Niger s’ajoutent les appuis des partenaires techniques et financiers dont le Fonds Mondial et GAVI.

Le partenariat entre le Niger et le Fonds Mondial entamé en 2004, a permis de mobiliser plus de 250 millions de Dollars US pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme ainsi que le renforcement du système de santé. D’importants résultats ont été obtenus notamment la mise sous traitement antirétroviral de plus de 12 000 patients, la détection et le traitement d’environ 48 000 patients atteints de tuberculose, la distribution de plus de 15 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action communément appelée MILDA.

S’agissant de GAVI, près de 200 Millions de Dollars US ont été mobilisés ces dix dernières années faisant de lui le premier bailleur de la vaccination et un des bailleurs les plus importants de la santé au Niger. Ce soutien apporté a permis d’obtenir des succès majeurs en réduisant la morbidité chez les enfants de moins de 5 ans.Ainsi, grâce à la vaccination le nombre de cas de rougeole est passé de 60,000 par an en 2004 à moins de 1500 aujourd’hui. Nous avons doublé en moins de 10 ans le nombre de vaccins disponibles dans la vaccination de routine et mis en place un réseau « sentinelle » efficace de surveillance épidémiologique qui couvre l’ensemble du territoire.

Je remercie GAVI et le Fonds Mondial pour le soutien qu’il apporte à mon pays et à l’Afrique en général. Permettez-moi aussi de remercier la fondation Bill et Melinda Gates pour leur contribution au financement de la santé notamment celui de la vaccination.

Mesdames et Messieurs,
Pour mieux optimiser les ressources mobilisées, le Gouvernement du Niger a mis en place depuis 2006 un mécanisme de gestion des financements des Partenaires Techniques et Financiers à travers une Approche-Programme, appelé Fonds Commun (FC) d’Appuis à la mise en œuvre du Plan de Développement sanitaire. Près de 250 Millions de Dollars US ont été mobilisés à travers ce mécanisme. A ces importants appuis s’ajoutent également la contribution du secteur privé, des ONG et Associations.

Mesdames et Messieurs,
Je m’engage personnellement à tout mettre en œuvre pour une plus grande mobilisation des ressources publiques internes.Je lance un vibrant appel pour une forte mobilisation de tous les acteurs : Gouvernants, Partenaires Techniques et Financiers, sociétés civiles et le secteur privé, chacun dans son domaine à s’investir plus pour la santé.

Je reste convaincu que l’implication du secteur privé est un atout indispensable pour la promotion du secteur de la santé en Afrique en général et au Niger en particulier.
Je vous remercie ».
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