Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Art et Culture

Projection au 26ème FESPACO : "The mercy of the Jungle", une odyssée dans l’enfer vert

Publié le jeudi 28 fevrier 2019  |  Le Sahel
26è
© aNiamey.com par Alimata Koanda
26è édition du FESPACO: ouverture officielle par le Président du Faso
Samedi 23 Février 2019. Ouagadougou. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé ce samedi à Ouagadougou l`ouverture officielle du 26è édition du FESPACO
Comment


" The Mercy of the Jungle " un film de 90 mn du réalisateur rwandais Joel KAREKEZI, sorti en 2018, dont la projection a eu lieu le 24 février au Ciné Burkina a ouvert les compétitions en fiction long métrage au 26ème FESPACO. Le film plonge le spectateur dans la très vaste et hostile jungle congolaise où des groupes armés et les forces régulières s’affrontent dans des combats impitoyables.
’’The mercy of the Jungle ", s’ouvre sur une scène de combat dans la forêt, avec des crépitements d’armes de guerre, des corps qui tombent. On est dans le contexte de la guerre de 1998 dans la zone du Kivu, où des factions armées, des soldats des armées des pays de la région se battent pour le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles dont le diamant et d’autres minerais; mais aussi pour des questions politiques, ethniques... Une guerre difficile à cerner comme l’explique le résumé de ce film de Joel KAREKEZI: « Le sergent Xavier, héros de guerre rwandais, et le jeune et inexpérimenté soldat Faustin sont en territoire ennemi où ils combattent une guerre floue. Ils se retrouvent seuls et sans ressources face à l’inextricable jungle congolaise réputée pour être la plus vaste, la plus dense et la plus hostile du continent ».
Ne sachant par où sortir dans cette vaste forêt où la menace est partout, les deux compagnons d’infortune n’ont d’autre choix que de s’engouffrer dans cet « enfer vert » en espérant leur salut de la "miséricorde de la jungle" comme le dit le titre du film. Un espoir auquel ne veut pas croire le sergent Xavier, hanté par la malédiction de ses actions. Le film touche beaucoup par ses sombres tableaux, la violence, des protagonistes de ces conflits que montre le réalisateur. Qu’il s’agisse du hutu considéré génocidaire et que le sergent Xavier pourchasse ; du tustsi, des rebelles, ou des soldats de l’armée, ils sont « tous les mêmes » dans cette guerre, résume un des personnages du film : ils peuvent se révéler
capables de la pire des cruautés. Une émouvante odyssée dans l’enfer vert, ce film.
Le réalisateur Rwandais âgé de 33 ans signe ainsi véritablement son entrée dans la fiction long métrage, avec ces images certes violentes, mais bien filmées, avec des messages qui résonnent. Il porte un regard critique sur le drame qui se joue dans cette zone ’’poudrière’’. Ce film peut être aussi vu comme une interpellation, vis-à-vis de toutes ces forces qui se battent pour des intérêts économiques et géostratégiques, insensibles au désespoir des populations qui n’aspirent qu’à vivre et voir leurs enfants grandir dans la paix. Un but que semble poursuivre Joel KAREKEZI dans ses œuvres, car lui-même fils d’une victime du génocide rwandais de 1994. En effet, il a réalisé déjà en 2009 "Le Pardon", un court métrage, qui porte sur la réconciliation après le génocide de 1994. Le film a été primé dans plusieurs festivals.

Souley Moutari, Envoyé spécial(onep)
Commentaires