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Les petits métiers : le trottoir embauche et nourrit à Niamey

Publié le lundi 11 mars 2019  |  Agence Nigerienne de Presse
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© Autre presse par DR
Un marché au Niger
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Niamey, - Aux coins des rues ou sur les trottoirs de Niamey, des nombreux jeunes ruraux ou des déscolarisés ont pris ‘’leur quartier’’ offrant leurs services multicartes : coiffure, manucure, cirage, retouches habits, collage pneus, lavage auto, ramassage ordures, grillade, vente à la criée…
En dépit de plusieurs opérations de déguerpissement dans le cadre de la modernisation de la capitale, ces activités font florès, résorbant des nombreux bras valides ruraux - qui ne sont occupés que 3 mois sur 12 au moment des travaux champêtres- et bien plus.
Nombre des diplômés sans emploi, faute de perspective à la fonction publique dont le recrutement dans la plupart secteurs et la frilosité du secteur privé confronté à la morosité économique, ont trouvé leur voie de salut dans l’entreprenariat personnel.
Ces petits métiers sont en effet ‘’résilients’’, économes en investissement, exigent peu ou pas de qualification, de surcroit, ils ne demandent aucun frais administratif : un petit coffret en bois, quelques brosses, une batterie d’aiguilles, des boites de cirages, des bandelettes de fils, le tout pour moins de 7000 FCFA pour être cireur.
Le reste est une question du sens d’affaire et de chance…. Seyni Karim venu de (Maradi, centre) témoigne ‘’Je remercie Dieu parce que « je trouve mon pain quotidien en attendant que l’hivernage arrive pour me rendre au village, pour cultiver ». Parfois je ne gagne rien, parfois je gagne 500f par jour et entre 15000 le mois.’’
Ali Moustapha venu du (Nigeria) offre les services de manucure ambulants : « j’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille ». En plus de cela j’arrive à économiser 500 à 1000f, et des fois un peu plus que je mets de côté chaque jour. Ce qui s’élève à peu près 60000f le mois qu’il envoie la moitié d’argent au village. Les outils que nous utilisons dans ce métier sont des ciseaux que nous lavons proprement accompagnés de petit bidon contenant de l’eau et du savon permettant de nous faciliter le travail. C’est vraiment un bon métier « que j’aime bien, qui plait aux clients et surtout ça m’empêche d’aller voler », assure-t-il.
Ces activités fleurissent aussi parce que il y a des demandeurs qui y trouvent satisfaction : A.D, un quinquagénaire, large sourire, brandissant une gandoura retouchée, exprime sa joie ‘’ je n’ai pas besoin d’aller au marché pour quelques habits à retoucher, j’économise les frais de déplacement, j’ai en plus le service de qualité à domicile’’.
La ‘’filière de couturiers ambulants’’ – longtemps monopolisée par des expatriés- est de plus en plus développée à Niamey avec ces cohortes de jeunes, la machine sur la tête font les quartiers pour divers services : rafistolage des habits, pose de bouton, couture express…
La plupart de ces corps de métiers échappe aux statistiques et à l’encadrement.
En revanche, certaines activités émergentes telles le ramassage des ordures ou l’artisanat d’art sont organisées et bénéficient des appuis de certains partenaires.
Au Niger, le salaire minimum est autour de 30.000 F et près de la moitié de la population gagne moins de 600 Francs par jour, selon les statistiques officielles.
Abdoulaye, originaire de Tessaoua (centre) témoigne : je gagne un peu d’argent mais pas comme je le veux et je trouve 400 à 500f par jour et 2500 à 3000 F le mois mais avec tout, je fais tout mon possible pour envoyer de l’argent à mes parents et à ma famille au village. Je peux abandonner ce métier si je trouve un autre qui est mieux. Ainsi je fais appel à l’Etat pour nous aider nous les pauvres parce que nous sommes fatigués de ce métier.
Enfin le deuxième cordonnier venu de (Dosso) pour lui « J’exerce ce métier pour subvenir à mes besoins et nourrir aussi ma famille, mais je ne trouve rien parce qu’il y’a de cela une semaine que je suis ici.
Je n’ai aucun sou de coté comme bénéfice si ce n’est l’argent du déplacement pour retourner au village.
Au Niger, Les activités artisanales contribuent pour 25% à la création de la richesse nationale et le secteur est le 2ème pourvoyeur d’emploi après l’agriculture, selon les services du ministère du tourisme et de l’artisanat.

/MHM/CA- ANP
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