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Assemblée Nationale. Moins de pain sur la planche pour le Président
Publié le mercredi 10 avril 2013   |  Le Canard Déchainé


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© Autre presse
Le Président de l’Assemblée nationale, SEM. Hama Amadou


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La petite expérience vécue aux dernières sessions de l’Assemblée Nationale et qui consistait à donner du fil à retordre au Président Hama Amadou à chaque fois qu’un ministre est interpellé, a cette fois ci été atténuée par un semblant de prouesse de ces mêmes ministres qui ont mûri en matière de prise de parole. Qui a dit que le temps ne forge pas ?

Dans tous les cas, les ministres interpellés, principalement ceux de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Fonction Publique, des sports et de la Culture et celui des Finances, ont su tirer leur épingle du jeu en évitant au président de l’Assemblée Nationale de trop jouer au sapeur-pompier, comme il a souvent été le cas. Malgré tout, le président de l’Assemblée Nationale n’a pas manqué de soutenir les uns et les autres, principalement la ministre de l’Education Nationale en tapant très fort sur la vérité des chiffres. En effet, pour les besoins de l’école nigérienne, les chiffres sont effarants à tous les niveaux. Ce qui a été fait est colossal et ce qui reste à faire l’est aussi.

On retiendra que plus de 118 milliards ont été investis pour cette année pour des besoins réels de 320 milliards. C’est vraiment énorme et, comme l’a fait remarquer Hama Amadou, les problèmes de l’école nigérienne sont tellement énormes qu’il est impossible pour un seul acteur d’en venir à bout. Il l’a dit en des termes très clairs : « Tant qu’il appartiendra seulement à l’Etat de régler les problèmes de l’école, on n’arrivera jamais à s’en sortir. Il faudrait que tout le monde s’y implique, à commencer par les parents d’élèves qui doivent appuyer les efforts de l’Etat ». Ceux qui ont suivi les travaux sur leurs petits écrans ont certainement noté le sourire de madame la ministre à l’énoncé de cette phrase.

Comme pour dire, « c’est justement ce que je voulais leur répondre ». Le seul hic de ces propos est qu’ils remettent en cause un tant soit peu la vision du président de la République qui prône la gratuité de l’école. Cette vision, nous pensons qu’en toute objectivité, il va falloir la réviser. Entre nous, l’Etat et ses partenaires extérieurs, peuvent-ils à eux seuls résoudre de façon pérenne TOUS les problèmes de l’école nigérienne victimes des errements de trois années blanches dûment consommées ? Il serait très difficile, surtout quand on sait que pour les mêmes partenaires extérieurs, l’école n’est pas un terrain de prédilection pour leurs interventions. Ils y apportent des soutiens mais qui restent mitigés, cantonnés pour la plupart aux petits cycles alors même que nos vraies préoccupations de développement résident au supérieur.

Au fait, qui a intérêt à ce que notre école produise des cadres compétents qui prendraient en charge eux-mêmes la destinée de notre développement, mettant ainsi à la touche les experts occidentaux? La question de l’école est hautement patriotique et, aucun pays n’a intérêt à développer celle d’un autre car, c’est justement par l’école que les nations se rattrapent et se dépassent. Dans tous les cas, la façon de faire du président de l’Assemblée Nationale renforce davantage la bonne santé de l’alliance au pouvoir où tous les pôles semblent bien avoir compris qu’ils ont désormais intérêt à oeuvrer la main dans la main. Et la ministre était franchement soulagée avant de partir à la pause pour davantage peaufiner ses éléments de réponse.

Les députés de la majorité au pouvoir ne sont pas allés de main morte pour soutenir leurs ministres. Encore sur la question de l’école, des analyses et des propositions concrètes ont été faites. C’est comme ce député, syndicaliste à son temps, qui a donné une véritable leçon de syndicalisme réaliste notamment à ses jeunes et bouillonnants frères du CPRASE. De dire qu’en matière de revendication, il ne faut pas prôner le jusqu’au- boutisme. Et ceci est d’autant plus éloquent qu’il s’agit d’un secteur à problème comme l’école. En effet, l’école est un secteur gigantesque, du fait justement de ses objectifs qui intéressent pratiquement l’ensemble de la population. L’école reste pratiquement la seule institution qui implique l’ensemble de la population d’un pays.

Ou on est acteur direct, intervenant dans l’encadrement, ou on est un acteur passif, ayant des enfants à y inscrire. Ceux qui n’ont pas l’âge d’y aller sont aussi des acteurs qui sont pris en bonne place dans la programmation. C’est dire que, pour tout ce beau monde, il faut des interventions de plusieurs pôles et aussi à long terme pour pouvoir y remédier de façon concrète. Vouloir à tout prix la résolution effective des problèmes qui touche tout ce beau monde serait une aberration irréaliste. Elèves, parents d’élèves, administrateurs scolaires, le personnel d’encadrement et enfin le politique, tout le monde attend quelque chose de l’école. Et c’est justement dans ces attentes que les uns et les autres doivent opérer des coupes sombres pour ne demander qu’un minimum.

Pour cela, tous les pôles d’intervention doivent consentir des sacrifices, au demeurant prôner un consensus national qui mettrait à l’abri nos propres intérêts. C’est aussi le même son de cloche du côté de l’Enseignement Supérieur où, avec le calme et la sagesse dont il est l’un des plus grands dépositaires parmi l’équipe gouvernementale, Youba Diallo a éloquemment étalé les avancées significatives réalisées dans son domaine. Avec un calme et un sang-froid herculéens, Youba a su mettre en exergue tous les efforts entrepris dans le domaine. Et jamais dans l’histoire de l’enseignement supérieur, les investissements n’ont atteint une telle cagnotte. L’enveloppe des bourses et celle de l’aide social ont été carrément doublées bien que les effectifs des étudiants connaissent une expansion vertigineuse.

Les infrastructures dans les différentes universités sont modernisées. Dans les lycées, un programme de construction des classes mettra définitivement fin au phénomène des classes en paillote. Comme on le voit, les deux secteurs en charge de l’Education dans notre pays sont relativement en bonne santé si jamais on se décide à appréhender avec lucidités tant les préoccupations que les réalisations déjà entreprises. Au fait, la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a.

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