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Education : malgré les défis, le Niger mise sur la promotion du préscolaire

Publié le samedi 25 mai 2019  |  actuniger.com
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© Le Sahel par DR
Dialogue politique national sur la promotion de l`éducation préscolaire au Niger : Pour une éducation préscolaire inclusive et de qualité
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Dans le cadre du dialogue politique national sur la promotion de l’éducation préscolaire, s’est tenue une conférence nationale sur la promotion de l’enseignement préscolaire, les 15 et 16 mai 2019 à l’hôtel Gaweye de Niamey. Au cœur des enjeux, la renaissance de ce sous-secteur stratégique pour l’amélioration de l’éducation nationale et le renforcement du capital humain.

C’est un défi qui parait immense au regard de la situation dans laquelle il a été délaissée depuis des années, mais qui n’est pas insurmontable au regard des enjeux pour le pays surtout en matière de développement. L’enseignement préscolaire fait face à de multiples défis qui ne permettent pas en l’état actuel des choses, de miser sur sa contribution à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). C’est pourquoi, le gouvernement avec l’appui de ses partenaires, a décidé de se pencher sur la promotion de l’enseignement préscolaire au Niger à travers une stratégie dédiée ainsi que la mise en place des moyens conséquents. C’est dans ce cadre, qu’une première conférence nationale sur le préscolaire au Niger a été organisée les 15 et 16 mai à Niamey, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Il s’agit à travers cette initiative, de réfléchir sur les stratégies d’amélioration des apprentissages des élèves grâce à une « meilleure préparation à l’école et en particulier la contribution de l’éducation préscolaire au Niger ». Preuve de l’importance que les autorités accordent à ce programme, la cérémonie d’ouverture de l’évènement a été présidée par la première Dame Dr Lalla Malika ISSOUFOU en présence du ministre de l’enseignement primaire M. Mahamadou Daouda MARTHE, de la représentante de l’Unicef Niger Mme Félicité Tchibindat ainsi que la représentante de la Banque mondiale au Niger Mme Joëlle DEHASSE.

L’Unicef en soutien

Dans le cadre de cette initiative qui vise à améliorer l’enseignement préscolaire au Niger, le gouvernement bénéficie du soutien de l’Unicef, qui appui déjà le pays sur toutes les problématiques qui touchent au secteur de l’éducation. Dans son discours, la représentante résidente de l’Unicef au Niger, Mme Félicité Tchibindat a souligné toute l’importance de l’éducation préscolaire chez un enfant de bas âge. « Les fondements de l’apprentissage s’établissent en grande partie pendant les premières années de vie, bien avant qu’un enfant ne franchisse les portes de l’école primaire. On ne soulignera jamais assez l’importance des premières années du développement d’un enfant. De nombreux éléments provenant d’études rigoureuses sur le long terme indiquent qu’une éducation préscolaire de qualité offre de nombreux avantages aux enfants, lesquels perdurent même à l’âge adulte », a-t-elle indiqué. Selon elle, « parmi les multiples impacts positifs, une meilleure réussite scolaire et une diminution des redoublements et des décrochages sans oublier la corrélation avérée entre éducation préscolaire et trajectoires économiques plus productives à l’âge adulte. » La représentante de l’Unicef a profité de l’occasion pour souligné les résultats d’une étude couvrant deux décennies, et qui a démontré que « les enfants issus de familles pauvres qui bénéficient d’une stimulation de qualité à un âge précoce gagnent en moyenne 250% de plus une fois adulte que ceux n’ayant pas bénéficié de telles interventions ».

Le capital humain, une priorité pour la Banque mondiale

Pour sa part, la représentante de la Banque mondiale au Niger, Mme Joëlle DEHASSE, a mis l’accent sur l’importance de renforcer le capital humain comme base du développement. « Le deuxième axe du cadre de partenariat pays 2018-2022 de la Banque mondiale et le gouvernement du Niger priorise l’amélioration du capital humain. Le Niger a été parmi les premiers pays à officiellement rejoindre l’initiative du projet du capital humain lancé l’année dernière pour redoubler ces efforts qui visent à améliorer la productivité du pays, réduire la pauvreté et assurer que les nigériennes et nigériens soient mieux soutenus pour atteindre leur potentiel », a souligné la représentante de la Banque mondiale au Niger. Mme Joëlle DEHASSE a dans ce sens indiqué que la banque mondiale a évalué à 0,32 en 2018, la valeur de l’indice du capital humain du Niger, ce qui selon elle, signifie que « la productivité attendue en tant que futur travailleur d’un enfant né au Niger aujourd’hui ne représente que 32% de son potentiel à l’âge adulte si cet enfant avait une éducation complète et une bonne santé. Cela représente une perte de productivité de plus de 2/3 pour le pays, une perte qui coute très cher au Niger et au nigériens. »

Le gouvernement nigérien prêt à relever le défi

Dans son intervention, le ministre de l’Enseignement primaire, Dr Daouda Marthé a décliné les ambitions du gouvernement nigérien. « L’éducation préscolaire constitue un pilier cardinal de l’éducation de base. L’objectif du gouvernement c’est le doublement de ses chiffres grâce au rattachement des jardins d’enfants aux écoles primaires que le gouvernement continue de mettre en œuvre conformément à l’arrêté crée un jardin d’enfant dans chaque école primaire là où sera encore possible. C’est ainsi que le gouvernement à rehausser du taux de préscolarisation qui s’établit à 11% », fait savoir le ministre Marthé. Il a précisé que c’est «un défi pour lequel le gouvernement invite tous les acteurs de l’éducation, a œuvré ensemble pour offrir aux enfants de 4 à 5 ans un accès équitable aux structures de préscolaires de qualité ». Le ministre de l’enseignement primaire n’a pas manqué de relever que le Niger est des pays ou l’indice de fécondité et le taux croissement naturel sont les plus élevés au monde, avec respectivement 6 enfants par femme et un taux de 3,9%. « Cette croissance démographique soutenue exerce une forte pression sur le système éducatif dans son ensemble, et sur la petite enfance en particulier », a poursuivi le ministre, qui a rappelé au passage que « la dépense destinée au développement de l’éducation préscolaire ne représente que 7,6% ». Or, a estimé Dr Mahamadou Daouda Marthé, « au vue du gain fort appréciable qu’apporte l’éducation préscolaire en termes de réussite et de réduction de dépense du secteur de l’éducation, il apparait manifestement que ce secteur reste très faiblement financé dans notre pays. »

Dans son allocution, la première Dame a appelé à relever le défi fixé par le gouvernement. « Au Niger, on estime à cette date le taux de scolarisation à 11%. La faiblesse de ce taux est aussi liée à la contribution très marginale des zones rurales à son évolution, parce que l’enseignement préscolaire tend à être un phénomène essentiellement urbain », a fait savoir Dr Lalla Malika pour qui « l’éducation doit être un cadre de formation de la citoyenneté ». Elle a à cet effet rappelé une citation du président de la République S.E.M ISSOUFOU Mahamadou : « l’école doit éduquer en inculquant aux enfants, les vertus civiques, les valeurs d’éthiques et de citoyenneté. C’est un défi, et vous êtes en mesure de le relever ».

L’initiative est lancée et désormais, il s’agit de veiller à atteindre les résultats escomptés surtout qu’avec l’appui des partenaires, le gouvernement se mobilise pour atteindre tous les objectifs de développement durable (ODD) en particulier ceux en lien avec l’éducation, socle de toute émergence. Selon l’étude de l’UNICEF sur le bilan des compétences des enfants nigériens à l’entrée du primaire, la couverture préscolaire est estimée à 50% en Afrique subsaharienne.

LOPPY HYACINTHE
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